Impasse politique en Grèce : L’euro en sursis

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Antonis Samaras, le chef du parti de centre droit Nouvelle Démocratie qui était arrivé en tête aux élections législatives de dimanche a fini par jeter le gant, en reconnaissant qu’il n’était pas parvenu à former une coalition gouvernementale.

Du coup, et comme la Constitution grecque l’y invite, le président Karolos Papoulias a demandé au chef du parti arrivé en second de former un gouvernement : c’est donc Alexis Tsipras, le chef de Syriza, qui hérite donc du mistigri. Mais ses chances de parvenir à un accord sont quasiment nulles puisqu’il a lancé qu’il “n’est pas possible de refaire passer en douce ce que le peuple grec a rejeté lors du scrutin”. Il a aussi affirmé que “les partis en faveur des plans de sauvegarde n’ont plus de majorité au Parlement pour voter des mesures destructrices pour le peuple grec”, ce qui est parfaitement exact. Mais, comme les partis qui sont opposés à ces plans de sauvegarde se situent aux extrémités droite et gauche de l’échiquier politique grec, leur entente est tout bonnement impossible. Imagine-t-on Syriza faire alliance avec Aube Dorée et le LAOS ? La réponse est évidemment non. Si Alexis Tsipras ne parvient pas à former un gouvernement dans les trois jours, la tâche sera alors confiée par le président Karolos Papoulias au chef du PASOK, Evangelos Venizelos, arrivé en troisième position. Mais comme on se demande par quel miracle celui-ci parviendrait à former une coalition avec les mêmes qui ont refusé, on s’achemine tout droit vers la dissolution de l’assemblée nationale grecques et la convocation de nouvelles élections en juin.

CONCLUSION Dans tous les cas, on voit de plus en plus mal comment la Grèce va pouvoir continuer, d’un point de vue politique, économique et social, à rester dans l’euro. Du coup, toutes les bourses ont accusé le coup en ce 8 mai, à commencer par la Bourse de Paris qui a chuté de – 2,78 %. Comme je l’ai toujours dit, cela prouve que la crise de l’euro n’est pas derrière nous mais devant nous. Cela prouve aussi à quel point l’élection présidentielle française, qui a éludé cette question décisive, n’a été qu’une mascarade aussi irréelle qu’irresponsable. A commencer par les “professions de foi” ubuesques de Mme Le Pen et de M. Dupont-Aignan qui n’en ont tout bonnement pas parlé. “Courage fuyons !” fut le mot d’ordre de tout ce petit monde.