Le Ministre suédois des Finances conseille à la Grèce d’abandonner l’euro

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Le ministre des Finances suédois, Anders Borg, vient d’affirmer, ce 12 octobre 2012 à la radio publique SR, qu’il serait préférable pour la Grèce d’abandonner l’euro afin de redresser son économie.

Interrogé en marge de l’assemblée du Fonds monétaire international à Tokyo, le très anticonformiste M. Borg a déclaré :

« Si la Grèce devait quitter la zone euro, il est probable qu’elle retrouverait sa compétitivité, et qu’alors elle pourrait se remettre sur pied par la suite. »

Et M. Borg a enfoncé le clou : « C’est une voie pénible et compliquée mais il est difficile d’en voir une autre qui pourrait fonctionner. »

En d’autres termes : l’Apocalypse, ce n’est pas de sortir de l’euro, c’est d’y rester !

COMMENTAIRES : LA SORTIE DE L’EURO EST LA SEULE VOIE

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement suédois fait montre d’une très grande distance par rapport à la pensée totalitaire des européistes.

Récemment encore, les autorités de Stockholm ont publiquement exprimé leur scepticisme face à la solidarité financière demandée aux États européens. Elles ont même indiqué qu’elles s’opposeraient à un projet d’union bancaire européenne.

C’est cependant la première fois qu’un membre d’un gouvernement de l’Union européenne conseille officiellement aux Grecs de quitter l’euro, et mieux encore qu’il explique que c’est le seul moyen de sauver la Grèce !

Cette déclaration iconoclaste – qui vaudrait au ministre suédois d’être taxé d’extrême droite, blacklisté médiatiquement et sanctionné professionnellement en France – prend un sel tout particulier lorsque l’on pense au ministre qui l’a faite, et à son pays :

1) La Suède est un pays dont le peuple a refusé de rejoindre la zone euro par un référendum le 14 septembre 2003. Et cela malgré une campagne de terreur que j’ai eu l’occasion de disséquer dans ma conférence “FAUT-IL AVOIR PEUR DE SORTIR DE L’EURO ?” : http://www.upr.fr/sortie-de-leuro/faut-il-avoir-peur-de-sortir-de-leuro

Or, la Suède connaît depuis lors (c’est-à-dire depuis 10 ans) une économie à la santé insolente, tout comme la Norvège, le Danemark et la Suisse, tous pays qui ont refusé l’euro.

Le ministre suédois sait donc de quoi il parle. Il sait que les menaces de l’arrivée de l’Apocalypse en cas de refus de l’euro ne sont rien d’autre que des manœuvres d’intimidation de la propagande.

Il a pu constater de ses propres yeux que la réalité a prouvé exactement le contraire : le maintien d’une monnaie nationale, donc d’une politique de taux d’intérêt et de taux de change nationale, constitue le meilleur moyen d’assurer la prospérité d’un peuple.

2) En outre, si M. Anders Borg présente une apparence non conformiste (il porte une boucle d’oreille et un catogan : cf. photo), il n’en a pas moins est élu en 2011 “meilleur ministre des finances de l’Union Européenne” dans le classement du Financial Times.

Pourquoi ? Parce que ce classement prend en compte “la capacité politique, la performance économique et la crédibilité sur les marchés” de chacun des ministres des principaux pays européens. Et qu’il tire les conséquences des résultats brillants de l’économie suédoise (dont le taux de croissance avoisine 4%).

Dans ces conditions, il est quand même bien difficile de taxer d’ignorance ou d’extrémisme ceux qui conseillent de sortir de l’euro !

C’est sans doute la raison pour laquelle les grands médias audiovisuels français – trop occupés ce soir à psalmodier des mantras à la gloire du Prix Nobel de la Paix attribué à l’UE – vont garder le silence sur cette déclaration du “meilleur ministre des finances de l’Union Européenne”.

François ASSELINEAU