Fin de partie quasiment certaine pour Nicolas Sarkozy

Même s’il laisse ses électeurs libres de leur choix, l’annonce faite ce soir par François Bayrou qu’il votera pour François Hollande dimanche prochain retire quasiment toute possibilité à Nicolas Sarkozy d’être réélu. Et cela d’autant que ce “coup de pied de l’âne” vient après l’annonce faite par Mme Le Pen de voter blanc.

Dès lors, et même si les électeurs peuvent toujours en théorie déjouer les plans des responsables politiques, il est plus que vraisemblable que Nicolas Sarkozy n’obtiendra qu’un médiocre report des voix qui se sont portées sur Mme Le Pen et François Bayrou, alors que les reports de voix à gauche vers François Hollande seront à coup sûr bien meilleurs.

La fin du suspense a d’ailleurs conduit François Hollande à faire une déclaration de quasi-victoire ce soir, à Toulouse, devant quelque 20.000 spectateurs réunis Place du Capitole (et, paraît-il, 20.000 autres réunis dans les allées adjacentes)
http://www.romandie.com/news/n/Hollande_a_Toulouse_la_victoire_je_la_sens_venir030520122153.asp

EN ROUTE VERS UNE SITUATION SANS PRÉCÉDENT HISTORIQUE ?

Cet échec quasiment certain de Nicolas Sarkozy va naturellement ouvrir une période bien plus propice aux reclassements politiques que s’il avait été réélu.

Car, comme l’a proclamé bien imprudemment ce soir François Hollande, « Le temps de l’alternance est venu ! Nous attendons depuis si longtemps ce moment. Dix ans qu’il n’y a pas eu la gauche au pouvoir ! Dix-sept ans qu’il n’y a pas eu un président de gauche à la responsabilité du pays ! »

Pour le PS et toute la gauche, c’est bien justement là le problème. Car cela faisait dix-sept ans qu’elle pouvait faire semblant d’attribuer à la droite les méfaits de la politique imposée par Washington, Francfort et Bruxelles.

Si François Hollande est élu, et s’il bénéficie logiquement dans la foulée d’une majorité aux législatives, cela rétablira même une situation que l’on n’a pas vue depuis dix-neuf ans (1993), à savoir un président + un gouvernement + une assemblée nationale de gauche.

Et comme le Sénat est aussi majoritairement à gauche, la situation sera même sans aucun précédent dans toute l’histoire de toutes les Républiques : la gauche détiendra absolument TOUS les pouvoirs.

L’ÉLECTION DE FRANCOIS HOLLANDE AURA LE MÉRITE DE DÉMASQUER LA TRAÎTRISE DE LA GAUCHE EUROPÉISTE

Autant dire que, si les problèmes de la dette, de l’euro, du chômage, des délocalisations, de l’appauvrissement, de la précarité, des guerres néo-coloniales, etc., ne sont pas résolus et s’ils continuent de s’aggraver – et c’est ce qui arrivera -, François Hollande et toute la gauche sombreront dans un opprobre encore plus rapide et plus cinglant que Nicolas Sarkozy et toute la droite.

L’élection de François Hollande, si elle se réalise, aura donc ce mérite immense de démasquer la traîtrise de la gauche européiste.

Le retour de la gauche au pouvoir a toutes chances de rendre les décryptages, les analyses et les propositions sans faux-fuyant de l’UPR plus explicatifs et plus attractifs que jamais.