DEUTSCHLAND IST FERTIG ! Banquiers et assureurs allemands ont pris leurs précautions, sans croire les bobards européistes

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L’EUROPE ? UNE « UNION SANS CESSE PLUS ÉTROITE » . . .

Comme je l’ai rappelé récemment (cf.article paru sur Agoravox), l’un des articles essentiels du Dogme européiste consiste à affirmer, contre vents et marées, que la construction européenne est une « union sans cesse plus étroite ».

C’est écrit dans le préambule du traité de Rome signé le 25 mars 1957 (« établir les fondements d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens »), c’est rappelé dans le préambule de l’actuel TUE (« RÉSOLUS à poursuivre le processus créant une union sans cesse plus étroite entre les peuples de l’Europe »), c’est encore répété dans le préambule de l’actuel TFUE (« DÉTERMINÉS à établir les fondements d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens »)

On notera d’ailleurs que cette expression témoigne d’un esprit assez dérangé. Car, si on la prend au pied de la lettre, une « union sans cesse plus étroite » ne peut aboutir, au fil du Temps, qu’à la disparition de tout dans un écrasement général. Ce serait comparable à ce « Big crunch », évoqué par certains astrophysiciens, pour illustrer l’hypothèse (aujourd’hui démentie par les recherches) où l’Univers, après avoir connu une phase d’expansion, pourrait connaître une phase de contraction et s’effondrer sur lui-même pour ne plus former qu’un seul point.

L’EURO ? UNE « AUTOROUTE SANS SORTIE ». .

C’est également un article de la Foi européiste que d’affirmer que l’entrée dans l’euro est un acte irrévocable et sans retour.

C’est la raison pour laquelle aucun traité européen, passé ou en vigueur, n’a jamais prévu la possibilité de sortir de l’euro. Mes lecteurs savent que la seule et unique possibilité juridique d’en sortir passe par la dénonciation de tous les traités en application de l’article 50 du TUE. C’est d’ailleurs l’avis juridique de la Commission européenne elle-même.

Du reste, dans l’article 140, alinéa 3 du TFUE (ex-articles 121, paragraphe 1, 122, paragraphe 2, seconde phrase, et 123, paragraphe 5, du TCE dit « Traité de Maastricht »), la notion d’« irrévocabilité » apparaît noir sur blanc.

Enfin, cette voie sans retour a toujours été affirmée haut et fort par tous les ténors de l’européisme. Comme je le rappelle dans ma conférence “FAUT-IL AVOIR PEUR DE SORTIR DE L’EURO ?“, Yves-Thibault de Silguy, à l’époque Commissaire européen chargé de la mise en place de la monnaie unique, avait par exemple déclaré en janvier 1999 au journal Le Monde que « l’euro est une autoroute sans sortie ».

Planche extraite de ma conférence “FAUT-IL AVOIR PEUR DE SORTIR DE L’EURO ?”

LES BANQUIERS ET ASSUREURS ALLEMANDS NE CROIENT PLUS AUX BOBARDS DES EUROPÉISTES

Eh bien, l’actualité vient nous montrer que les banquiers allemands ne croient plus aux prophéties délirantes des européistes : ils ne croient plus, ni à « l’union sans cesse plus étroite », ni à « l’autoroute sans sortie ».

La meilleure preuve, c’est que l’organisme de surveillance des banques allemandes (le BaFin) vient tout juste de faire savoir officiellement que « les banques allemandes sont préparées à tous les scénarios possibles en Grèce ». C’est Frau Elke König, présidente du BaFin, qui l’a annoncé de façon solennelle en s’exprimant lors de la conférence de presse annuelle de l’autorité de contrôle à Bonn. Elle a d’ailleurs précisé que les assureurs allemands avaient fait preuve de la même prudence.
[Source]

Cela prouve quoi ? Eh bien que le traditionnel sérieux allemand est toujours au rendez-vous. La présidente du BaFin n’ a que faire des déclamations superficielles des pays latins et se défie des bobards des européistes destinés à enfumer les électeurs.

Pendant que François Hollande et tous les cire-pompes de l’oligarchie euro-atlantiste, le doigt sur la couture du pantalon devant les injonctions d’Obama, font des phrases ronflantes sur l’hypothèse délirante des euro-bonds, Mme König a, quant à elle, surveillé les risques grecs, avec l’œil froid du professionnel.

Sans faire de bruit, mais de façon persévérante et opiniâtre, c’est-à-dire “à l’allemande”, elle a coordonné avec tous les banquiers et les assureurs allemands une politique systématique de désengagement de la Grèce, tout au long de l’année écoulée. Maintenant Deutschland ist fertig ! (L’Allemagne est prête !’)

Le traditionnel sérieux allemand est toujours au rendez-vous : Mme Elke König, présidente du BaFin, annonce officiellement que les banquiers et les assureurs allemands sont prêts à supporter tous les scénarios possibles en Grèce.

 

 « Tous les scénarios possibles en Grèce » ?   Cela signifie évidemment que les banquiers et les assureurs allemandes se sont désengagés massivement de la Grèce en prévoyant la possibilité d’une sortie de l’euro.

Alors M. de Silguy ? Le BaFin aurait-il trouvé la sortie ?