L’UPR salue le caractère historique et révolutionnaire du 1er discours de Mme Theresa May

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Theresa May

L’UPR salue le caractère historique et révolutionnaire du 1er discours de Mme Theresa May. Le nouveau premier ministre britannique annonce que sortir de l’UE signifie s’ouvrir au monde, lutter contre les inégalités et ne plus travailler pour les privilégiés.

C’est un bref discours – réellement historique et révolutionnaire – que vient de prononcer, ce 13 juillet 2016, Mme Theresa May, nouveau Premier ministre britannique, devant sa résidence officielle au 10 Downing Street, après avoir été nommée à ce poste par la reine Élisabeth II.

Avec une analyse, une hauteur de vue et une détermination qui ressemblent beaucoup à celles de l’UPR, le nouveau Premier ministre britannique a insisté sur plusieurs points-clés qui sont aussi les nôtres :

1)- la nécessité absolue de préserver l’unité nationale (dont l’UPR explique à quel point elle est constamment sapée par la politique des euro-régions de l’UE).

2)- la nécessité absolue de réunir tout le peuple, quelles que soient les origines de chacun, et en particulier de lutter contre toutes les formes d’injustice sociale, qu’elles soient fondées sur le sexe, la couleur de la peau ou le milieu social d’origine.

3)- la nécessité absolue de cesser d’avoir un gouvernement qui ne travaille que pour une caste de privilégiés. Toute l’action du gouvernement britannique devra désormais être au service des plus modestes et des gens comme tout le monde. (Le sous-entendu de Mme May étant de dénoncer l’aggravation constante des inégalités sociales produites par les orientations venues de Bruxelles).

4)- enfin, l’ouverture d’une ère nouvelle avec la sortie de l’Union européenne, qui va permettre au Royaume-Uni de renouer avec le monde entier, de cesser de se plier à la volonté d’une poignée de riches et de privilégiés, et de « forger un rôle nouveau, audacieux et positif pour les Britanniques dans le monde ».

Conclusion : Une ère nouvelle se lève

Le bref discours de Mme May de ce 13 juillet 2016 est, à proprement parler, un discours historique et révolutionnaire.

Historique, en ce sens qu’il marque indubitablement le début d’une ère nouvelle : la fin de la tyrannie européiste, qui a vidé de sens les démocraties d’Europe et tout cela pour le seul profit d’une caste de privilégiés cyniques et inhumains, qui en veulent toujours plus.

Révolutionnaire, en ce sens qu’il s’agit d’effecteur une “révolution”, c’est-à-dire un changement complet d’orientation et, d’une certaine façon, un retour au point de départ, lorsque le Royaume-Uni était une vraie démocratie où toute la souveraineté des lois ne dépendait que du Parlement de Westminster.

Comme souvent, l’histoire est merveilleusement ironique. On notera donc, en esquissant le sourire affectueux d’un historien, que c’est une femme originaire du Parti conservateur qui engage cette révolution britannique du XXIe siècle.

Une révolution libératrice qui va se propager – n’en doutons pas une seconde – de proche en proche à travers tout le continent.

Mes lecteurs noteront que cette révolution tranquille qui démarre Outre-Manche est un changement fondamental, qui réconcilie l’avenir avec le progrès social, l’abandon de la funeste utopie européiste avec l’ouverture sur le monde entier, le retour à la souveraineté nationale avec la lutte contre toutes les discriminations.

Le discours du nouveau Premier ministre britannique est un discours de rupture complet avec les schémas de pensée imposés par nos médias.

C’est un discours de libération nationale, qui se situe à l’opposé complet du discours européiste, ultra-libéral, déprimant et odieux des marionnettes de type Juppé, Sarkozy, Bayrou, Valls ou Macron, qui sont autant de pantins aux mains de cette poignée de privilégiés que dénonce Mme Theresa May.

C’est aussi un discours d’union nationale, qui se situe à l’opposé complet des insanités racistes et haineuses du Front National, à l’opposé complet du discours de lutte de classes de l’extrême gauche, à l’opposé complet du discours de dislocation de la France tenu par les indépendantistes ici ou là.

C’est enfin un discours d’ouverture sur le monde, qui prouve que sortir de l’UE n’est pas se refermer mais se rouvrir à l’ensemble du monde. Cette pensée, dont j’ai souvent parlé, s’inspire tout droit de cette formidable réplique de Charles de Gaulle à Alain Peyrefitte, qui se demandait si la France pourrait sortir du Marché commun : « Mais bien sûr ! Le monde est vaste et la France a un grand rôle à y jouer ».

En bref, le discours de Mme May devant le 10 Downing Street est un discours ayant le courage, la lucidité des enjeux, et la hauteur de vue d’une “femme d’État”.

Bien sûr, nous verrons ce que Mme May fera de ce discours et j’espère qu’elle y restera fidèle. Les toutes premières nominations auxquelles elle vient de procéder (Boris Johnson – leader du Brexit – comme ministre des Affaires étrangères, David Davis – autre leader du Brexit – comme ministre en charge de la sortie de l’UE) prouvent en tout cas qu’elle entend conduire le Brexit jusqu’à son terme, que cela plaise ou pas aux “privilégiés”.

Mais, quoi qu’il en soit, son discours de ce jour est un discours très comparable au discours d’homme d’État que je rêve de prononcer en juin 2017 sur le perron de l’Élysée si les Français, par un sursaut collectif dont ils ont historiquement le secret, se décidaient à renouer avec la grandeur de leur histoire en nous portant au pouvoir.

François Asselineau
13 juillet 2016

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Pour que nos lecteurs en prennent une connaissance exhaustive immédiate, je mets en ligne ci-après le discours de Mme Theresa May avec une rapide traduction de mon cru (et donc avec les réserves d’usage).

Le texte original en anglais et la vidéo du discours sont disponibles ici : https://www.washingtonpost.com/…/full-transcript-may-promi…/

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PREMIER DISCOURS DE Mme THERESA MAY,
PREMIER MINISTRE DU ROYAUME-UNI,
Londres, 13 juillet 2016

 

Je reviens tout juste du Palais de Buckingham où Sa Majesté la Reine m’a demandé de former un nouveau gouvernement, ce que j’ai accepté.

 

À la suite de David Cameron, j’inscris mes pas dans ceux d’un Premier ministre grand et moderne. Sous la direction de David, le Gouvernement a stabilisé l’économie, a réduit le déficit budgétaire, et a aidé plus de gens à retrouver du travail que cela n’avait jamais été fait auparavant.

 

Mais le véritable héritage de David ne réside pas dans l’économie, il se situe dans la justice sociale. Depuis l’introduction du mariage entre personnes de même sexe jusqu’à l’exonération d’impôt sur le revenu pour les personnes ayant de bas salaires.

 

David Cameron a dirigé le gouvernement d’une nation unie, et c’est aussi dans cet esprit que je prévois de gouverner. Parce que, tout le monde ne le sait pas, mais le titre complet de mon parti est le Parti conservateur et Unioniste. Et ce mot « unioniste » est très important pour moi. Cela signifie que nous croyons en l’Union. Ce lien précieux, si précieux, entre l’Angleterre, l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord.

 

Mais cela signifie autre chose, de tout aussi important. Cela signifie que nous croyons en une Union, non seulement des nations du Royaume-Uni, mais entre tous nos citoyens. Chacun d’entre nous, qui que nous soyons et d’où nous venions.

 

Cela signifie que nous devons lutter contre cette injustice brûlante qui fait que si vous êtes né pauvre, vous mourrez en moyenne 9 ans plus tôt que les autres. Si vous êtes Noir, vous êtes traité plus durement par le système de justice pénale que si vous êtes Blanc. Si vous êtes un garçon blanc issu de la classe ouvrière, vous êtes moins susceptible que quiconque en Grande-Bretagne d’entrer à l’université. Si vous êtes dans une école d’État, vous avez moins de chances d’accéder aux meilleures professions que si vous avez été instruit dans des écoles privées.

 

Si vous êtes une femme, vous gagnerez moins qu’un homme. Si vous souffrez de problèmes de santé mentale, il n’y a pas assez d’aide disponible pour vous. Si vous êtes jeune, vous constaterez qu’il est plus difficile que jamais de posséder votre propre maison.

 

Mais la mission de faire de la Grande-Bretagne un pays qui fonctionne pour tout le monde signifie plus encore que la lutte contre ces injustices.

 

Si vous êtes une famille ouvrière ordinaire, votre vie est beaucoup plus difficile que beaucoup de gens [au Parlement ] de Westminster ne le réalisent. Vous avez un travail, mais vous n’avez pas toujours la sécurité de l’emploi. Vous avez votre propre maison, mais vous êtes inquiet de ne pas pouvoir rembourser le prêt. Vous pouvez gérer à peu près vos dépenses, mais vous êtes soucieux du coût de la vie et soucieux d’obtenir une bonne école pour vos enfants.

 

Si vous êtes l’une de ces familles, si vous en êtes réduit à gérer au quotidien, je tiens à m’adresser à vous directement. Je sais que vous travaillez d’arrache-pied, je sais que vous faites de votre mieux et je sais que, parfois, la vie peut être un combat difficile. Le gouvernement que je dirige sera conduit non pas par la défense des intérêts de quelques privilégiés, mais par la vôtre.

 

Nous ferons tout notre possible pour vous donner plus de contrôle sur votre vie. Quand nous répondrons aux grands appels, nous ne penserons pas à ceux des puissants mais aux vôtres. Quand nous passerons de nouvelles lois, nous n’écouterons pas les puissants, mais vous.

 

Quand nous traiterons de fiscalité, nous ne donnerons pas la priorité aux riches, mais à vous. Lorsque nous en aurons l’occasion, nous ne renforcerons pas les avantages de quelques privilégiés. Nous ferons tout notre possible pour aider chacun d’entre vous, quel que soit votre parcours, à aller aussi loin que vos talents pourront vous conduire.

 

Nous vivons un moment important dans l’histoire de notre pays. Suite au référendum, nous devons faire face à une période de grand changement national. Et je sais, parce que nous sommes la Grande-Bretagne, que nous allons relever le défi.

 

En même temps que nous quittons l’Union européenne, nous allons forger un rôle nouveau, audacieux et positif pour nous-mêmes dans le monde. Et nous allons faire de la Grande-Bretagne un pays qui ne travaille pas pour quelques privilégiés, mais pour chacun d’entre nous.

 

Ce sera la mission du gouvernement que je dirige et ensemble, nous allons construire une meilleure Grande-Bretagne.