Le nouveau gouvernement Grec somatise-t-il ?

Lecture : 4 min

Chose étonnante, on a appris coup sur coup cet après-midi que
les deux principaux responsables de la question économique et financière du nouveau gouvernement grec devaient être opérés en urgence.

LE PREMIER MINISTRE GREC, BRUTALEMENT HOSPITALISÉ, NE PEUT PAS “VOIR” ANGELA MERKEL.


Une dépêche AFP de 15H20 informait que le nouveau Premier ministre grec, Antonis Samaras, souffrait d’un brutal décollement de la rétine. Les services du Premier ministre grec ont annoncé dans la foulée qu’il devait être opéré samedi matin d’urgence.

Chose piquante, cette soudaine intervention chirurgicale va l’empêcher d’assister au quart de finale de football de l’Euro 2012 qui se tient ce soir en Pologne (à Gdansk) et qui oppose la Grèce à… l’Allemagne.

Du coup, le nouveau Premier ministre grec n’y rencontrera pas la chancelière allemande Angela Merkel, qui faisait le déplacement en partie pour cela.

En d’autres termes, le décollement de la rétine va, sans mauvais jeu de mot, empêcher le Premier ministre Samaras de “voir” celle qui est dépeinte sous les traits d’Adolf Hitler dans toutes les pancartes des manifestants hellènes.

Que faut-il en conclure ? Maladie “diplomatique” ? Heureux hasard ? ou mauvais présage ?

LE MINISTRE GREC DES FINANCES, BRUTALEMENT HOSPITALISÉ AUSSI !

A peine avait-on pris connaissance de l’hospitalisation en urgence du Premier ministre grec qu’une nouvelle dépêche AFP de 16H34 informait que le nouveau ministre grec des Finances, Vassilis Rapanos, 65 ans, venait d’être hospitalisé en urgence. On ne sait pas encore pour quelle raison.

Selon des médias grecs, M. Rapanos s’est évanoui vendredi après-midi avant d’être transféré à l’hôpital. Président de la première banque du pays, la Banque Nationale de Grèce (BNG), depuis décembre 2009, M. Rapanos a été nommé hier 21 juin à ce portefeuille crucial et devait justement prêter serment… ce vendredi soir !

Que faut-il en conclure ? Malheureux hasard ? Mauvais présage ? ou sinistre pressentiment ?

LE PRÉCÉDENT MINISTRE GREC DES FINANCES AVAIT LUI-MÊME ÉTÉ BRUTALEMENT HOSPITALISÉ…


Ces hospitalisations brutales et concomitantes sont saisissantes car elles concernent – au même moment – les deux nouveaux principaux responsables de la politique de rigueur démente infligée aux Grec, et cela alors que les racketteurs en col blanc de la Troïka FMI-UE-BCE doivent arriver à Athènes lundi pour dicter la liste de leurs rackets.

Ces deux hospitalisations sont rendues encore plus saisissantes par le fait que la même mésaventure était déjà arrivée, le 1er novembre 2011, au ministre grec des Finances de l’époque, le socialiste Evangélos Vénizélos.

Le prédécesseur de M. Rapanos, aujourd’hui hospitalisé en urgence pour une cause encore non révélée, avait en effet été lui-même brutalement hospitalisé le jour de la Toussaint 2011 pour des douleurs cardiaques [cf. par exemple : http://www.lepoint.fr/monde/le-ministre-des-finances-grec-hospitalise-pour-des-douleurs-abdominales-01-11-2011-1391305_24.php
la Grèce ]

CONCLUSION : HUBRIS ET NEMESIS

Que faut-il conclure de toutes ces hospitalisations ?

Sans verser dans la superstition, il faut probablement y voir la conséquence psychosomatique du remords qui doit ronger intérieurement tous ces responsables européistes grecs.

Lorsqu’ils se rasent le matin devant leur glace, ils y voient le visage de traîtres. Car, quelles que soient les promesses de “lendemains qui chantent” qu’ils lancent en public, et quels que soient les bobards de la propagande européiste que les médias assènent aux électeurs, ils savent, eux, ce qu’est la vérité.

En leur for intérieur, ils savent qu’ils n’ont accédé aux plus hautes fonctions de l’État grec que pour en être les fossoyeurs.

Le pacte faustien qu’ils ont accepté leur donne certes la richesse et la notoriété. Mais la contrepartie ignoble en est qu’ils doivent détruire la liberté de leur propre pays, le vendre à des gangsters en col blanc, et tout cela pour maintenir de force la Grèce dans l’euro qui, de toute façon éclatera tôt ou tard.

Que ces messieurs, qui prostituent ainsi la grandeur du pays de Périclès, de Platon et de Praxitèle, en aient des sueurs froides et se réveillent la nuit au milieu d’un terrifiant cauchemar, ce n’est que conséquence logique. Que leur trahison les stresse au point de les envoyer en urgence à l’hôpital, ce n’est que dans l’ordre des choses.

Et ils le savent mieux que quiconque car les Anciens Grecs enseignaient qu’Hubris est toujours suivie de Nemesis. Les hommes qui cèdent à la folie des grandeurs et de la toute puissance (la “Démesure” personnifiée par la divinité allégorique Hubris”) finissent toujours par être châtiés (c’est “la Vengeance”, personnifiée par la divinité allégorique “Nemesis”).

Avant d’accepter leurs postes, le nouveau Premier ministre Samaras et le nouveau ministre des finances Rapanos auraient été bien avisés de relire Eschyle.

François ASSELINEAU