La “collaboration” implicite de Macron à la demande allemande de céder à l’UE (en fait : à l’Allemagne) notre siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU renforce encore l’urgence de lancer la procédure de destitution.

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Pour François Asselineau et l’UPR, la “collaboration” implicite de Macron à la demande allemande de céder notre siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU à l’Union européenne – c’est-à-dire en fait à l’Allemagne – renforce encore l’urgence à lancer la procédure de destitution prévue par l’article 68 de la Constitution.

Texte :

Le vice-chancelier d’Allemagne, également ministre des Finances, Olaf Scholz, a eu l’audace de demander hier publiquement à la France de céder à l’Union européenne son siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

Cette demande revient à rien de moins que demander à Macron de retirer à la France son statut de grande puissance, que Charles de Gaulle avait obtenu – en tant que puissance victorieuse du IIIe Reich – lors de la création de l’ONU par la Charte de San Francisco du 26 juin 1945.

Le siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU – auquel est attaché un très précieux droit de veto – est en effet la prérogative de 5 pays seulement : les États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, la République Populaire de Chine, le Royaume-Uni et la République française. Ce sont également les 5 puissances nucléaires officiellement reconnues.

C’est une position diplomatique essentielle, extrêmement convoitée par de nombreux pays du monde comme l’Inde, le Pakistan, l’Indonésie, l’Afrique du sud, le Nigeria, l’Égypte, le Brésil ou le Mexique, qui tentent tous vainement, et depuis des années, d’en obtenir un en leur faveur, à l’occasion d’une hypothétique réforme de la Charte de l’ONU.

Aucune contrepartie de quelque nature que ce soit ne pourrait justifier que la France abandonne un tel atout.

Si M. Scholz, membre éminent du gouvernement allemand, a néanmoins osé faire une telle demande sans précédent – ahurissante aux yeux de tous les gouvernements du monde -, c’est pour trois raisons :

  • Il sait pertinemment qu’une telle décision reviendrait, dans les faits, à offrir notre siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU au pays le plus puissant de l’Union européenne, c’est-à-dire à l’Allemagne elle-même ;
  • Il sait également que cette décision contribuerait à affaiblir de façon irrémédiable et dramatique le rôle de la France sur la scène internationale. Perdre notre siège permanent rendrait la France pratiquement muette, et prisonnière de l’approbation unanime des 26 autres États de l’Union européenne, qui sont presque tous toujours alignés sur les positions des États-Unis d’Amérique, lesquelles sont généralement aussi celles de l’Allemagne. Cette perte saboterait le rayonnement de la France dans le monde et constituerait en particulier un coup très dur pour les pays de la Francophonie et pour les pays non alignés. Tous les diplomates savent en effet que la France a régulièrement utilisé son siège au Conseil de Sécurité dans le passé pour défendre un point de vue différent de celui de Washington et de Moscou. Le monde entier se rappelle notamment comment la France de Jacques Chirac a refusé, en 2003, de donner son feu vert au Conseil de sécurité pour la guerre en Irak voulue par les États-Unis et soutenue par la majorité des États membres de l’UE. Céder à l’UE notre siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU reviendrait à empêcher pour toujours que la France puisse de nouveau s’opposer à l’impérialisme euro-atlantiste qui vise à soumettre les pays du Sud, et notamment les pays du Moyen-Orient.
  • Il sait enfin qu’il peut compter sur la “collaboration” des dirigeants français actuels, qui n’ont de cesse de brader la France à l’étranger, et tout spécialement à l’Allemagne. Macron le prouve jour après jour, par exemple en laissant Siemens s’emparer du TGV qui était l’une de nos fiertés nationales, ou en maintenant la France dans un euro surévalué, dont le taux de change – trop faible pour l’économie allemande mais trop fort pour l’économie française – a pour effet de renforcer continuellement l’industrie allemande et de détruire tragiquement l’industrie française.

En ne réagissant pas vigoureusement aux propos d’Olaf Scholz, – et même en n’y réagissant pas du tout – Macron et son gouvernement acquiescent implicitement à la demande allemande, que Mme Merkel avait déjà formulée à mots couverts en juin 2018, sans susciter non plus la moindre réaction de Paris. Cette absence répétée de toute réaction française, alors que c’est l’un des éléments les plus décisifs de sa souveraineté et de son prestige mondial que nous réclame publiquement un gouvernement étranger, donne à penser que Paris et Berlin sont secrètement d’accord pour lancer ainsi des “ballons d’essai” afin de voir comment réagissent, ou ne réagissent pas, nos parlementaires et l’opinion publique française.

Le silence choquant du locataire de l’Élysée prouve une nouvelle fois qu’il n’est pas au service du peuple français et que son action s’apparente de plus en plus à de la haute trahison.

Le lancement de la procédure de destitution de Macron par le Parlement, en application de l’article 68 de la Constitution, n’en est que plus urgente.

On notera au passage que le Royaume-Uni, sortant opportunément de l’UE par le “Brexit” le 29 mars prochain, va bien entendu conserver son siège permanent au Conseil de sécurité. Londres va donc intelligemment préserver cet atout décisif sur la scène mondiale, et le Brexit empêche l’Allemagne de le lui réclamer, sous couvert d’une “solidarité européenne” qui est toujours à sens unique.

Les événements se chargent ainsi une nouvelle fois de confirmer que la sortie de l’Union européenne et de l’euro (« Frexit ») – que François Asselineau propose depuis plus de 11 ans – est le seul et unique moyen de libérer la France du piège mortel dans lequel elle s’enfonce, et de réinstaurer une relation saine et équilibrée avec l’Allemagne, dont elle ne doit être ni la vassale, ni l’admiratrice béate et complexée.

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