Mauvais sondage Figaro-IFOP pour les 100 jours de François Hollande à l’Elysée

Lecture : 4 min

=> 54% DES FRANÇAIS SERAIENT DÉJÀ MÉCONTENTS,

=> ET 17% SEULEMENT PENSERAIENT QUE « LES CHOSES CHANGENT EN BIEN »

Le sondage réalisé par l’Ifop pour le Figaro publié le 11 août mérite que l’on s’y arrête un instant car il s’agit du fameux “sondage sur les 100 premiers jours” de tout nouveau président de la République.

Comme le souligne le commentaire du Figaro, le moins que l’on puisse dire est que François Hollande ne bénéficie pas d’état de grâce. Cent jours après son élection :

– 54% des Français se disent « mécontents » de son action comme président de la République,

– contre 46% qui s’estiment « satisfaits ».

Après 3 mois de présence seulement, c’est sans doute du jamais vu.

Il est vrai que le sondage donne par ailleurs des résultats plus flatteurs sur la perception des mesures ponctuelles annoncées :

– 82 % se déclarent « plutôt satisfaits » de la diminution de la rémunération du Président de la République et des ministres de 30% [mais il ne s’agit que d’une mesure symbolique, dont la portée est nulle par ailleurs]

– 75% se déclarent « plutôt satisfaits » du retrait d’Afghanistan d’ici la fin de l’année 2012 des forces françaises combattantes [sic, mais les Français ont-ils compris que ce retrait ne sera que partiel ?]

– 71% se déclarent « plutôt satisfaits » du retour à la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler à 18 ans et ayant cotisé 41 annuités [mais qui cela concerne-t-il vraiment ?]

– etc.

Mais il ne s’agit que de mesures ponctuelles.

Or une autre question donne des résultats qui portent non pas sur la perception de telle ou telle mesure, mais sur la perception globale de la situation. Et ses résultats sont alarmants :

– seules 17% des personnes interrogées considèrent que les choses changent « plutôt en bien » en France,

– alors que 51% jugent qu’elles évoluent « plutôt en mal »

– et qu’un Français sur trois (32%) estime qu’« elles ne changent pas du tout. »

A titre comparatif, le sondage rappelle de façon intéressante que, fin juillet 2007, donc à peu près à la même époque de présence à l’Élysée pour Nicolas Sarkozy, il y avait encore :

– 41% des personnes interrogées qui considéraient que les choses changeaient « plutôt en bien » en France, (contre 17%, donc, pour Hollande…)

– 21% jugeaient qu’elles évoluent « plutôt en mal » (contre 51%, donc, pour Hollande…)

– 34% estimaient qu’« elles ne changent pas du tout. »

Le plus inquiétant pour François Hollande se situe dans l’un des détails ventilés de ce sondage : à savoir qu’il n’y aurait que :

– 42% des électeurs du Front de Gauche qui estiment que les choses changent « plutôt en bien » en France ; 21 % d’entre eux estiment au contraire qu’elles évoluent « plutôt en mal » et 37% qu’« elles ne changent pas du tout. »

– 40% des électeurs du PS qui estiment que les choses changent « plutôt en bien » en France ; 27 % d’entre eux estiment au contraire qu’elles évoluent « plutôt en mal » et 33% qu’« elles ne changent pas du tout. »

CONCLUSION 

Bien entendu, il faut toujours prendre les sondages avec des pincettes. D’ailleurs, il n’y a eu que 1004 personnes interrogées, et par un système de réponse “en ligne” qui n’est pas garant de la plus grande des fiabilités.

En outre, et même si l’étude est effectuée par l’Ifop, qui n’a pas la plus mauvaise des réputations, un sondage réalisé par le Figaro sur les performances de François Hollande doit susciter une méfiance supplémentaire.

Cependant, les enseignements de ce sondage donnent une image qui me semble bien correspondre à “l’air du temps”, tel qu’on peut le flairer ici ou là. Il semble bien qu’un scepticisme général commence déjà, au bout de 100 jours, à pointer quant à la personnalité et à l’action de François Hollande.

Qu’en sera-t-il dans un an ?

François ASSELINEAU