=== La mascarade et l’enfumage des Français continuent… === LE FN/RN ABANDONNE OFFICIELLEMENT LA SORTIE DE L’UE ET DE L’EURO ET PROPOSE UNE “AUTRE EUROPE” DONT IL SAIT PERTINEMMENT QU’ELLE NE VERRA JAMAIS LE JOUR.

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Mme Le Pen présente demain à Strasbourg ses 25 “propositions” pour les européennes. On notera au passage que c’est la patronne du FN/RN qui présente ce programme et non le jeune Jordan Bardella, placé en tête de liste des européennes.

Europe 1 “révèle” ce dimanche 14 avril ce qui n’est plus du tout un scoop mais une simple confirmation : après de longues années de flou artistique délibéré, les dirigeants du FN/RN ont décidé de clarifier définitivement la position de leur parti.

À savoir que, selon cette grande experte de l’économie et des questions monétaires qu’est Mme Le Pen, il faut “modifier le fonctionnement de la zone euro”, mais pas revenir à une monnaie nationale.

Cette géopoliticienne et juriste hors pair qu’est Mme Le Pen annonce aussi que son parti renonce définitivement à toute idée de Frexit. Elle met en avant une idée géniale et très novatrice : elle propose.. une autre Europe ! (comme le fait le FN depuis 45 ans).

Le projet grandiose du parti lepéniste consiste désormais rien moins qu’à supprimer la Commission européenne (tout en maintenant le Conseil européen et le Parlement) et à supprimer purement et simplement la directive sur les travailleurs détachés.

COMMENTAIRES

Pour faire croire aux Français qu’elle serait en mesure de bouleverser ainsi de fond en comble l’architecture dictatoriale européenne imaginée par Walter Hallstein et ses commanditaires des années 50 et 60, Mme Le Pen affirme que, pour faire accepter ces réformes aux autres pays de l’Union, “la différence c’est qu’aujourd’hui, on n’est plus seuls, on a des alliés partout”.

Mme Le Pen a ainsi recours au même bobard que Mélenchon, qui a régulièrement voulu faire croire aux Français qu’il serait en mesure de “changer d’Europe” au motif :
– qu’il s’entendait bien avec le Grec Tsipras (avec lequel il s’est fâché depuis lors),
– puis qu’il s’entendait bien avec le responsable espagnol de Podemos, M. Iglesias (avec lequel ses contacts semblent au point mort depuis lors),
– puis qu’il faisait alliance avec la responsable allemande de “Die Linke” Sarah Wagenknecht (avec laquelle il s’est fâché depuis lors).

Comme Mélenchon, comme Dupont-Aignan, et comme tous ceux qui prennent des airs martiaux sur les plateaux de télévision et de radio parisiens, Mme Le Pen garde le silence total sur l’article 48 qui exige l’unanimité des États-membres pour modifier la moindre virgule d’un traité européen.

Mme Le Pen feint de croire que sa bonne entente avec l’Italien Salvini et les dirigeants autrichiens, polonais et hongrois suffiraient à mettre en œuvre les réformes qu’elle annonce.

Il n’en est évidemment rien :

– les pays de l’est, qui sont les grands bénéficiaires de la directive sur les travailleurs détachés (Bulgarie, Roumanie, Slovénie, Pologne, Slovaquie, Lituanie, Lettonie, Estonie) refuseront bec et ongles toute modification substantielle de cette directive, comme a pu le constater Macron à l’automne 2017. A fortiori refuseront-ils sa suppression. Or toute suppression ou modification de cette directive ne peut se faire qu’à l’unanimité des États-membres.

– la suppression de la Commission européenne est encore plus invraisemblable : tous les petits États s’y opposeront avec la dernière énergie (Autriche, Tchéquie, Slovaquie, Bulgarie, Slovénie, Luxembourg, Chypre, Malte, Danemark, Finlande, Portugal, Grèce, Irlande, Slovaquie, Pays-Bas, Belgique…) car ils y ont chacun un commissaire à l’égal des grands États et ils savent que la suppression de la Commission de Bruxelles leur ôterait ce pouvoir de codécision.

Ils seront d’ailleurs soutenus par l’Allemagne, qui a infiltré la Commission européenne jusqu’au plus haut niveau (avec M. Selmayr notamment, qui en est le tout puissant directeur général), tout comme Berlin a mis sous sa coupe la Banque centrale européenne à Francfort.

CONCLUSION

En bref, Mme Le Pen et le FN/RN se livrent à un énième exercice de tromperie délibérée des électeurs français, en tablant sur leur crédulité et sur leur absence d’informations et de réflexion.

On relèvera que les députés du FN, présents depuis 35 ans au parlement européen, n’y ont jamais brillé par leurs interventions (nulles), ni par leur présence (ils sont les champions de l’absentéisme), ni par leurs analyses (nulles).

Le seul objectif de Mme Le Pen (qui a été député européen pendant 12 ans, tandis que son père l’est toujours depuis 35 ans) est de faire main basse sur les salaires et les avantages en nature versés par le parlement européen et cela pendant 5 nouvelles années.

C’est aussi sordide que cela.

Quant à l’indépendance de la France, au niveau de vie de son peuple, et à sa démocratie, Mme Le Pen et ses ouailles n’en ont – au-delà des slogans – strictement rien à faire.