9 anciens responsables du renseignement américain écrivent une lettre ouverte à Obama pour dénoncer sa politique envers la Russie

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9 anciens responsables du renseignement américain écrivent une lettre ouverte à obama pour dénoncer sa politique sur la russie

En ces temps de propagande effrénée et de risque croissant de guerre entre l’Occident et la Russie, il me paraît important de diffuser en France un article sensationnel, publié voici quelques jours sur le blog politique américain Washington’s Blog, et repris ensuite par plusieurs autres sites outre-Atlantique sur Internet.

Une lettre ouverte cinglante adressée au président des États-Unis

Dans cet article, originellement publié sur le site Consortiumnews.com le 29 juillet 2014, neuf anciens hauts responsables des services de renseignement américains adressent une lettre ouverte au président Obama pour lui demander d’arrêter la « diplomatie publique » qu’il a lancée à l’encontre de la Russie, avec le secrétaire d’État John Kerry, à l’occasion de la destruction en plein vol de l’avion de la Malaysia Airlines le 17 juillet dernier au-dessus de l’est de l’Ukraine.

Cette longue lettre ouverte est particulièrement cinglante, à la fois par son ton – souvent ironique et parfois à la limite du mépris – et par son contenu, qui jette une lumière crue sur les très graves errements de l’administration américaine.

Les signataires accusent implicitement ou explicitement le gouvernement américain, et en particulier le secrétaire d’État, de rien moins que de précipitation, d’amateurisme, de mensonge et de totale irresponsabilité.

Ils vont même jusqu’à traiter le président des États-Unis comme un gamin ignorant du passé (en soulignant sa jeunesse lors de l’affaire de la destruction du vol Korean Airlines le 1er septembre 1983), un gamin auquel il faut donner des leçons de politique étrangère, et auquel il faut conseiller de chasser John Kerry de son gouvernement.

L’association des “Anciens Professionnels du Renseignement pour la Santé mentale”

Les neuf signataires de ce texte saisissant ont travaillé, au cours de leur carrière, à la CIA, à la NSA, à la NIC, au FBI, dans l’armée américaine ou au département d’État. Ils cumulent, à eux neuf, 260 années d’expérience professionnelle. J’ai indiqué, ci-dessous en fin d’article, un résumé de leurs carrières respectives.

Ils appartiennent tous à une association, qui fait beaucoup parler d’elle outre-Atlantique, et qui s’appelle « Veteran Intelligence Professionals for Sanity » ou “VIPS”. Cet intitulé, qui est un clin-d’œil aux “VIP” (very Important Personality”), peut être traduit par “Anciens Professionnels du Renseignement pour la Santé mentale”.

C’est en soi tout un programme puisque cela signifie que les membres des services de renseignement américains qui y adhèrent considèrent implicitement que les États-Unis sont dirigés par des dingues.

Cette association d’anciens fonctionnaires des services secrets américains a été créée en janvier 2003, pour lutter contre l’utilisation trompeuse d’informations émanant des services secrets au moment de l’invasion anglo-américaine de l’Irak. Avant l’attaque de l’Irak en 2003, ce groupe, alors informel, avait déjà publié une lettre, dans laquelle il expliquait que les analystes des services de renseignements n’avaient jamais été entendus par les hommes politiques.

Depuis sa création, l’association VIPS a déjà publié des messages très critiques sur plusieurs aspects de la politique étrangère, et a en particulier publié une première lettre ouverte au président des États-Unis le 4 mai dernier pour lui demander de cesser d’attaquer la Russie sur l’Ukraine comme il le fait. Cette lettre ouverte intitulée “Mémorandum à l’attention du Président, Objet: la Russie, l’Ukraine et l’intérêt national des États-Unis” est disponible dans sa traduction en français sur le site http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4282

Certains esprits critiques pourront remarquer de façon grinçante que les membres de VIPS ne sont sans doute pas des enfants de chœur et qu’ils ont peut-être été amenés à couvrir, pendant leur période d’activité, des actions peu reluisantes. D’autres souligneront qu’ils ont attendu d’avoir quitté leurs fonctions pour protester de cette façon, ce qui serait un mauvais procès puisque certains d’entre eux ont démissionné précisément parce qu’ils n’étaient plus d’accord avec ce qu’ils constataient dans leur travail quotidien. D’autres encore pourront les soupçonner de manœuvres tordues, en relevant qu’ici ou là, la présentation de leurs propres arguments n’est pas toujours très convaincante ni très exhaustive.

Il n’en demeure pas moins que les neuf anciens hauts responsables qui viennent de signer cette lettre ouverte du 29 juillet 2014 à Barack Obama sont des personnes honnêtes et courageuses. Car il faut être honnête et courageux pour se singulariser de la sorte, dans le contexte nord-américain où la pression de la pensée unique et le conformisme ambiant sont aussi importants qu’en France.

On notera au passage qu’aucun grand média français n’a relayé cette spectaculaire lettre ouverte, d’une importance pourtant cruciale pour juger en conscience de la tragédie dans laquelle le locataire de l’Élysée entraîne actuellement la France, contre le gré du peuple français.

On aimerait d’ailleurs qu’une dizaine d’anciens hauts responsables des services de renseignements français écrivent une lettre ouverte comparable à François Hollande, pour dénoncer son amateurisme, sa politique mensongère et totalement irresponsable – que ce soit à l’encontre de la Syrie ou de la Russie -, et pour lui demander de chasser Laurent Fabius du gouvernement.

Ce que les États-Unis d’Amérique ont aujourd’hui de meilleur

On notera que l’on ne peut pas faire grief aux membres de VIPS d’agir pour les motivations politiques puisque plusieurs d’entre eux ont affiché, plus ou moins récemment, leur proximité du Parti Démocrate américain, celui-là même d’où sont issus Barack Obama et John Kerry.

On notera plus encore que, dans cette lettre ouverte, les signataires font état d’informations qui leur ont été transmises par leurs collègues en activité dans les services de renseignement américains. Ce qui signifie qu’au moment même où j’écris ces lignes, il existe, dans ces services, des fonctionnaires qui sont eux-mêmes scandalisés des mensonges éhontés que profèrent leurs dirigeants, au mépris de toute preuve ou même de preuves contraires. Cela prouve que la contestation gronde dans une partie de l’appareil d’État américain.

L’association VIPS – et les lettres ouvertes qu’elle publie – sont des éléments d’espoirs dans le sombre paysage actuel. Elles prouvent qu’il existe, aux États-Unis comme en France, des gens honnêtes, scrupuleux et courageux, qui préfèrent se battre pour le règne de la vérité et du droit, plutôt que de poursuivre une misérable carrière d’esclaves fondée sur l’acceptation silencieuse du mensonge et du crime.

L’association VIPS – et les lettres ouvertes qu’elle publie – représentent ainsi à mes yeux probablement ce que les États-Unis d’Amérique ont aujourd’hui de meilleur, et de plus conforme à l’esprit des Pères fondateurs de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis de 1776.

Je conseille à tous les lecteurs de conserver ces informations en mémoire et dans leurs archives pour les opposer à nos adversaires qui, ne sachant pas quoi répondre au fond très précis de nos analyses, ne trouvent qu’à nous diffamer en taxant l’UPR et moi-même de « complotisme », de « paranoïa » ou d’« anti-américanisme ».

À ces larbins de l’oligarchie sans foi ni loi qui a pris le pouvoir aux États-Unis et dans l’Union européenne, il faut demander s’ils pensent que les anciens responsables de la CIA, de la NSA, de la NIC, du FBI, de l’armée américaine et du département d’État qui font partie de l’association VIPS sont aussi des « complotistes », des « paranoïaques » ou des « anti-américains ».

François Asselineau

5 août 2014

 

Je présente ci-après le long article publié par le Washington’s Blog le 29 Juillet 2014, dans une traduction en français que j’ai réalisée moi-même et que je soumets donc aux lecteurs avec les réserves d’usage. J’ai respecté la présentation d’origine, notamment les passages en gras. J’ai cependant joint quelques photographies illustratives, pour rendre la lecture plus plaisante.

Des agents du renseignement américain qui ont lutté contre l'Union soviétique pendant des décennies dénoncent la faiblesse des renseignements contre la Russie

Des agents du renseignement américain qui ont lutté contre l’Union soviétique pendant des décennies dénoncent la faiblesse des renseignements contre la Russie

Publié le 29 Juillet 2014 sur le Washington’s Blog

Des hauts fonctionnaires des services de renseignement américains : Obama devrait rendre publiques les preuves sur l’Ukraine

Préface : Alors que la destruction en vol de l’avion de la Malaysia Airlines sur l’Ukraine est en train de transformer une guerre civile locale en une confrontation entre les États-Unis et la Russie, des vétérans du renseignement de haut niveau des États-Unis ont publié aujourd’hui (29 juillet 2014) une déclaration exhortant le président Obama à rendre publics les éléments de preuve qu’il détient sur la tragédie, et de faire taire toute exagération et tout jugement hâtif.

Le signataire Bill Binney, ancien directeur technique principal à la NSA qui a lutté contre l’Union soviétique pendant des décennies, raconte au Blog de Washington : Dans mes efforts analytiques pour prédire les intentions et les capacités à travers les années, j’ai toujours fait en sorte d’avoir une multitude de facteurs pour vérifier ce que j’affirmais. Pour l’instant, je ne retrouve pas cette discipline dans cette administration ni dans la communauté du renseignement des États-Unis.

Publié avec l’autorisation de “Veterans Intelligence Professionals for Sanity” (VIPS) (Anciens Professionnels du Renseignement pour la Santé mentale).

Barak Obama

 

MEMORANDUM POUR LE PRÉSIDENT [ DES ÉTATS-UNIS ]

De: “Veterans Intelligence Professionals for Sanity” (VIPS)

OBJET: Renseignements sur la destruction en vol de l’avion malaisien

Résumé

Les relations américano-russes se développent de façon périlleuse au sujet de l’Ukraine, et nous sommes loin d’être certains que vos conseillers apprécient pleinement le danger d’une escalade. Le New York Times et d’autres médias traitent des questions sensibles en litige comme des faits objectifs, en suivant l’exemple des sources du gouvernement américain.

Douze jours après la destruction en vol de l’avion de la Malaysia Airlines MH 17, votre administration n’a encore publié aucune évaluation coordonnée de renseignements résumant les preuves qui existent pour déterminer QUI est responsable – et encore moins pour étayer de façon convaincante les affirmations répétées selon lesquelles l’appareil aurait été abattu par un missile fourni par la Russie et détenu par des séparatistes ukrainiens.

Votre administration n’a pas fourni la moindre imagerie satellite montrant que les séparatistes avaient de telles armes, et il y a plusieurs autres problèmes qui ont été “glissés sous le tapis” [« chiens qui n’ont pas aboyé » selon l’expression imagée du texte d’origine]. La crédibilité de Washington, et la vôtre, va continuer à s’éroder, si vous ne voulez pas – ou si vous n’êtes pas capable – de présenter des preuves plus tangibles au-delà des allégations de votre administration. Dans ce qui suit, nous avons remis cela dans l’optique qui est la nôtre, celle d’anciens professionnels du renseignement, ayant un total cumulé de 260 années passées dans diverses parties du renseignement américain :

Nous, les anciens officiers de renseignement soussignés voulons partager avec vous notre préoccupation au sujet des preuves présentées jusqu’ici pour accuser la Russie dans la destruction du vol 17 de la Malaysia Airlines le 17 juillet. Nous sommes des employés du gouvernement en retraite et aucun de nous n’est rémunéré par CNN, Fox News, ou tout autre média. Notre objectif est que ce mémorandum fournisse un point de vue nouveau et différent.

En tant qu’analystes expérimentés du renseignement habitués à attendre, sauf dans les cas d’urgence, des informations concluantes avant de se précipiter pour formuler un jugement, nous estimons que les accusations portées contre la Russie doivent être fondées sur des preuves solides, et beaucoup plus convaincantes. Et c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit d’un incident qui peut dégénérer, comme la destruction en vol d’un avion de ligne. Nous sommes également préoccupés par l’amateurisme avec lequel des preuves floues et peu solides ont été avancées, certaines d’entre elles par les « réseaux sociaux ».

En tant que professionnels du renseignement, nous sommes gênés par l’utilisation non professionnelle de renseignements partiels. En tant qu’Américains, nous en sommes réduits à espérer que, si vous avez vraiment des preuves plus concluantes, vous trouverez un moyen de les rendre publiques sans plus tarder. En accusant la Russie d’être directement ou indirectement responsable, le secrétaire d’État John Kerry a été particulièrement explicite. Ce qui n’est pas le cas des preuves. Ses déclarations semblent prématurées et présentent les caractéristiques d’une tentative d’« intoxiquer le jury ».

Une peinture en noir de la Russie

Nous voyons une inquiétante ressemblance avec un précédent exercice de« diplomatie publique » aux États-Unis, duquel de précieuses leçons peuvent être tirées par ceux qui sont plus intéressés par la vérité que par l’exploitation d’incidents tragiques à des fins de propagande. Nous nous référons au comportement de l’administration Reagan dans le sillage immédiat de la destruction du vol Korean Airlines 007 au-dessus de la Sibérie le 30 août 1983. Nous esquissons ci-après un bref résumé de cette affaire tragique, car nous suspectons que vous n’en avez pas été informé de manière adéquate. Les parallèles vous apparaîtront comme évidents.

Un avantage de notre longue carrière comme agents du renseignement, c’est que nous nous souvenons de ce à quoi nous avons assisté comme témoins de première main ; nous avons rarement oublié les événements-clés dans lesquels nous avons joué le rôle d’analyste ou un autre rôle. Pour le dire autrement, la plupart d’entre nous « savions exactement où nous étions » lorsqu’un avion de chasse soviétique a abattu le vol de passagers 007 de la Korean Airlines au-dessous de la Sibérie le 30 août 1983, voici plus de 30 ans. À l’époque, nous étions des agents de renseignement en « service actif ». Vous aviez 21 ans, et beaucoup de ceux qui vous entourent aujourd’hui étaient encore plus jeunes.

Il est donc possible que vous appreniez, pour ainsi dire pour la première fois, comment l’affaire du KAL007 s’est passée ; et que vous puissiez devenir maintenant plus conscient des graves conséquences sur les relations américano-russes de la façon dont se passe l’affaire de l’attentat du vol Malyasia 17 ; et que vous percevrez le mérite qu’il y a à empêcher que les liens avec Moscou ne tombent dans un état de complet délabrement. À notre avis, le danger stratégique éclipse ici toutes les autres considérations.

Dans les heures suivant la tragique destruction de l’avion de la Korean Airlines le 30 août 1983, l’administration Reagan utilisa une machine de propagande très rodée pour tordre les informations disponibles quant à la culpabilité soviétique pour le meurtre des 269 personnes à bord du KAL 007. L’avion fut abattu après avoir dévié de sa course de plusieurs centaines de miles et avoir violé l’espace aérien de la Russie au-dessus d’installations militaires sensibles au Kamtchatka et dans l’île de Sakhaline. Le pilote soviétique tenta de signaler à l’avion d’atterrir, mais les pilotes de la KAL ne répondirent pas aux avertissements répétés. Au milieu de la confusion quant à l’identité de l’avion – un avion espion américain avait été dans le voisinage quelques heures plus tôt – le contrôle au sol soviétique donna l’ordre au pilote de tirer.

Les Soviétiques comprirent vite qu’ils avaient fait une erreur terrible. Le renseignement américain savait aussi, par l’interception de messages sensibles, que la tragédie avait résulté d’une erreur et non d’un acte délibéré d’assassiner (tout comme le 3 Juillet 1988, le USS Vincennes abattit un avion civil iranien au-dessus du golfe Persique, tuant 290 personnes, un acte que le président Ronald Reagan expliqua dédaigneusement comme un « accident compréhensible »).

Pour donner la plus grande noirceur à la décision de Moscou d’avoir abattu l’avion de ligne de la KAL, l’administration Reagan supprima les preuves à décharge apparaissant dans les interceptions électroniques américaines. Le mantra de Washington devint : « un attentat délibéré de Moscou contre un avion de passagers civils ». Newsweek fit sa Une avec le titre « Meurtre en plein ciel » (Apparemment, rien n’a beaucoup changé ; la couverture de Time cette semaine annonce « Deuxième guerre froide » et « Le jeu dangereux de Poutine ». L’article de couverture de Simon Shuster, « en Russie, crime sans châtiment », mériterait un A + dans le cours de William Randolph Hearst sur le « journalisme jaune 101 ».) [1].

Lorsque le KAL007 fut abattu, Alvin A. Snyder, directeur de la division de la télévision et du cinéma de l’Agence d’information des États-Unis, fut enrôlé dans une action concertée destinées à « accabler l’Union soviétique le plus possible », comme Snyder l’écrit dans son livre de 1995, « Guerriers de la désinformation. »

Lui et ses collègues ont également obtenu un A + pour rallier les « médias mainstream ». Par exemple, Ted Koppel d’ABC a noté avec une fierté patriotique, « ce fut une de ces occasions où il y a très peu de différence entre ce qui est pondu par les organes de propagande du gouvernement américain et par les réseaux de radiodiffusion commerciale. »

Les “Unes” du New York Times et du Washington Times au lendemain de la destruction en plein vol de l’avion de la Korean Airlines 007 le 1er septembre 1983.

 

Couvertures de Newsweek et de Time sur le même événement. Les amateurs de précision noteront que le titre de Newsweek n’est pas exactement “Murder in the Sky” – que j’ai traduit par « Meurtre en plein ciel » – comme l’affirment les auteurs de l’article, mais “Murder in the Air” – que l’on peut traduire par « Meurtre dans les airs ».

« Arranger » les renseignements pour des raisons politiques

« La perception que nous voulions transmettre, c’est que l’Union soviétique avait froidement effectué un acte barbare », écrit Snyder, ajoutant que l’administration Reagan était allée jusqu’à présenter un compte-rendu falsifié des interceptions devant le Conseil de sécurité des Nations Unies le 6 septembre 1983.

Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard, lorsque Snyder vit les transcriptions complètes – y compris les parties que l’administration Reagan avait cachées – qu’il réalisa combien des éléments centraux de la présentation des États-Unis étaient faux.

Les interceptions ont montré que le pilote de chasse soviétique croyait qu’il poursuivait un avion espion américain et qu’il avait du mal à identifier l’avion dans l’obscurité. Suivant les instructions de contrôle au sol, le pilote avait fait le tour l’avion de la KAL et avait incliné ses ailes pour donner l’ordre à l’appareil d’atterrir. Le pilote avait également dit qu’il avait tiré des coups de semonce. Cette information « n’est pas sur la bande que nous avons reçue », a écrit Snyder.

Il est devenu très clair pour Snyder qu’en calomniant les Soviétiques, l’administration Reagan avait présenté de fausses accusations devant l’Organisation des Nations Unies, devant l’opinion publique aux États-Unis et dans le monde. Dans son livre, Snyder a reconnu son rôle dans la tromperie, mais en a tiré une conclusion cynique. Il écrit : « La morale de l’histoire est que tous les gouvernements, y compris le nôtre, mentent quand ça sert leurs objectifs. La clé est de mentir d’abord ».

Les manœuvres controuvées de votre administration et des sténographes dans les médias pour accuser la Russie pour l’attentat du vol Malaysia 17, avec le palmarès peu enviable de John Kerry en matière de crédibilité, nous conduisent malgré nous à la conclusion que le syndrome que décrit Snyder peut également être à l’œuvre dans votre propre administration ; c’est que la philosophie du « sortez d’abord votre propre mensonge » a remplacé celle du «vous connaîtrez la vérité ». Au minimum, nous estimons que le Secrétaire Kerry a affiché une hâte inconvenante dans sa détermination à être le premier sur la grille de départ.

L’un des deux côtés ne dit pas la vérité

Nous avons toujours mis notre fierté à faire l’analyse de renseignement fondée sur des preuves plutôt qu’à tirer sur tout ce qui bouge. Les preuves publiées à ce jour ne supportent pas l’examen ; elles ne permettent pas de se faire un jugement sur quel côté ment sur l’affaire de la destruction du vol 17. Toute notre expérience professionnelle nous inclinerait à suspecter les Russes -presque instinctivement. Notre expérience plus récente, en particulier en observant la légèreté avec laquelle le Secrétaire Kerry s’est accroché à des rapports plus fallacieux les uns que les autres en guise de «preuve », a grandement contribué à rééquilibrer nos prédispositions antérieures.

Il semble que chaque fois que Kerry cite de prétendues « preuves » qui peuvent être vérifiées – comme les faux tracts antisémites distribués dans l’est de l’Ukraine ou les photos de présumés soldats des forces spéciales russes qui se seraient infiltrés en Ukraine – la « preuve » fait « pschittt » comme l’a dit Kerry dans un contexte différent. Pourtant, ces fausses déclarations semblent des petites peccadilles comparées aux plus grandes énormités, comme le fut l’allégation que Kerry a réitérée, pas moins de 35 fois, le 30 août 2013, selon laquelle « nous savons » que le gouvernement de Bachar al-Assad était responsable des attaques chimiques près de Damas neuf jours auparavant.

Le 3 Septembre, 2013 – suite à votre décision d’annuler l’attaque sur la Syrie dans l’attente de l’autorisation du Congrès – Kerry faisait encore pression pour une attaque dans son témoignage devant une Commission des Affaires étrangères du Sénat tout-à-fait favorable. Le lendemain, Kerry s’est attiré les critiques personnelles, particulièrement inhabituelles, du président Poutine, qui a dit : « Il ment et il sait qu’il ment. C’est triste. »

Tout aussi grave, au cours de la première semaine de Septembre 2013, lorsque vous-même et le président Vladimir Poutine mettiez la touche finale à l’accord aux termes duquel les armes chimiques syriennes seraient cédées pour destruction, John Kerry a dit quelque chose qui nous laisse perplexes encore aujourd’hui. Le 9 Septembre 2013, Kerry était à Londres, et promouvait encore une attaque américaine sur la Syrie pour avoir franchi la « ligne rouge » que vous aviez fixée relative à l’usage des armes chimiques syriennes.

Lors d’une conférence de presse officielle, Kerry a brusquement rejeté la possibilité que Bachar al-Assad abandonne jamais ses armes chimiques, en disant : « Il n’est pas sur le point de le faire ; ça ne peut pas être fait. » Quelques heures plus tard, les Russes et les Syriens annonçaient l’accord de la Syrie pour faire précisément ce que Kerry avait écarté comme étant impossible. Vous l’avez renvoyé à Genève pour signer l’accord, et il a été formellement conclu le 14 Septembre.

En ce qui concerne la destruction en vol de la Malaysia Airlines le 17 Juillet, nous pensons que Kerry a jugé trop rapidement, comme à son habitude, et que son incroyable palmarès en termes de crédibilité crée un énorme désavantage dans la manœuvre diplomatique et la propagande vis-à-vis de la Russie. Nous vous suggérons de mettre un terme à cette offensive de « diplomatie publique » illégitime. Cependant, si vous décidez quand même de poursuivre dans cette voie, nous vous suggérons d’essayer de trouver un homme ou une femme d’État moins déconsidéré.

Le texte publié par les 9 anciens responsables des services de renseignement constitue une charge particulièrement cinglante à l’encontre de l’actuel ministre des affaires étrangères de Washington, le Secrétaire d’État John Kerry, qu’ils accusent implicitement ou explicitement de mensonge, d’amateurisme et de totale irresponsabilité. Ils vont même jusqu’à demander au président des États-Unis de le chasser de son gouvernement, en utilisant une formule pleine de mépris : “we suggest you try to find a less tarnished statesman or woman” – que j’ai traduit par “nous vous suggérons d’essayer de trouver un homme ou une femme d’État moins déconsidéré”. Imagine-t-on 9 anciens hauts responsables des services secrets français publier une lettre ouverte à François Hollande pour lui demander dans des termes comparables de se débarrasser de Laurent Fabius ?

Il faut faire un choix

Si les renseignements sur la destruction de l’appareil sont aussi faibles qu’il apparaît, à en juger par les vagues fragments qui ont été rendus publics, nous vous suggérons fortement d’annuler la propagande de guerre et d’attendre les résultats de ceux qui sont chargés d’enquêter sur cette affaire. Si, par ailleurs, votre administration détient des renseignements plus concrets et probants, nous vous suggérons fortement d’en approuver la divulgation, même si cela comportait le risque de nuire aux « sources et méthodes ». Trop souvent, cette considération est utilisée pour empêcher que des informations entrent dans le domaine public lorsqu’elles doivent pourtant l’être, comme c’est ici le cas.

Dans le passé, il y a eu des moments critiques où les présidents ont reconnu la nécessité de lever le secret afin de montrer ce que l’on pourrait appeler « le respect dû à l’opinion de l’humanité » ou même afin de justifier une action militaire.

Comme l’a dit l’ancien responsable de la CIA Milton Bearden, il y a des cas où la « protection » des sources et des méthodes inflige plus de dégâts à la sécurité nationale des États-Unis que ne le fait leur révélation. Bearden a noté par exemple que Ronald Reagan a mis à jour une source de renseignements sensibles afin de montrer au reste du monde sceptique la raison de l’attaque américaine contre la Libye, en représailles à l’attentat à la bombe de la discothèque « La Belle » le 5 avril 1986 à Berlin-Ouest. Cette bombe avait tué deux soldats américains et une femme turque, et blessé plus de 200 personnes, dont 79 soldats américains.

Les messages interceptés entre Tripoli et ses agents en Europe ont clairement indiqué que la Libye était derrière l’attaque. En voici un extrait : « À 1h30 du matin, l’un des actes a été réalisé avec succès, sans laisser de trace derrière. »

Dix jours après l’attentat, les États-Unis procédaient à des représailles, en envoyant plus de 60 chasseurs de l’US Air Force frapper la capitale libyenne Tripoli et la ville de Benghazi. L’opération fut largement perçue comme une tentative de tuer le colonel Mouammar Kadhafi, qui survécut, mais sa fille adoptive de 15 mois fut tuée dans l’attentat, avec au moins 15 autres civils.

Il y a trois décennies, il y avait plus de honte attachée à l’assassinat d’enfants. Comme les frappes aériennes américaines avaient suscité une horreur mondiale, l’administration Reagan rendit public le message intercepté décodé envoyé par le Bureau libyen du Peuple à Berlin-Est, reconnaissant le « succès » de l’attaque de la discothèque, et en se vantant, de façon ironiquement inexacte, de l’avoir fait « sans laisser de trace derrière ».

L’administration Reagan prit la décision de renoncer à une source de renseignements très sensibles, et à sa capacité d’intercepter et déchiffrer les communications libyennes. Mais une fois que le reste du monde put digérer cette preuve, la grogne internationale s’apaisa et beaucoup considérèrent les mesures de rétorsion contre Tripoli comme justifiées. [2]

La discothèque “La Belle” à Berlin-Ouest, après l’attentat du 5 avril 1986 qui coûta la vie à 3 personnes, dont 2 soldats américains, et qui blessa 200 personnes, dont 79 soldats américains.

Si vous avez la marchandise …

Si les États-Unis ont des preuves plus convaincantes que ce qui a jusqu’ici été présenté concernant la responsabilité pour abattre le vol MH17, nous pensons qu’il serait préférable de trouver un moyen de rendre ce public ces renseignements – même au risque de compromettre « les sources et les méthodes. » De plus, nous vous suggérons de donner des instructions à vos subordonnés pour qu’ils cessent de dévaloriser la crédibilité des États-Unis en diffusant des informations-clés via les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook.

La réputation du messager est également un élément-clé pour la crédibilité dans ce domaine de la « diplomatie publique ». Comme c’est maintenant clair pour vous, à notre avis, le Secrétaire Kerry est plus un handicap qu’un atout à cet égard. De même, s’agissant du directeur du renseignement national James Clapper, sa déposition sous serment devant le Congrès, le 12 mars 2013, concernant la collecte de renseignements de la NSA, qu’il a admis plus tard comme étant des choses « clairement erronées », devrait le disqualifier. Clapper devrait être tenu éloigné de l’affaire du vol 17.

Ce qui est nécessaire, si vous avez la marchandise, c’est de mener une évaluation entre les différentes agences du renseignement – un genre utilisé dans le passé pour présenter les renseignements. Nous avons appris indirectement de certains de nos anciens collègues que ce que colporte le Secrétaire Kerry ne cadre pas avec les vrais renseignements. Ce fut le cas fin août dernier, lorsque Kerry a créé un outil unique qu’il a appelé une « Évaluation du gouvernement » (et non pas une évaluation des services de renseignement), laquelle « Évaluation du gouvernement » a accusé, sans aucune preuve vérifiable, Bachar al-Assad d’avoir procédé à des attaques chimiques près de Damas. Accusation que les analystes du renseignement honnêtes ont refusé d’approuver, préférant se pincer le nez à la place.

Nous pensons que vous devez maintenant rechercher des analystes du renseignement honnêtes, et les écouter attentivement. Ensuite, vous pourriez être amené à prendre des mesures pour réduire le risque que les relations avec la Russie dégénèrent et passent de la « guerre froide II » à une confrontation armée. En toute franchise, nous voyons peu de raisons de penser que le Secrétaire Kerry et vos autres conseillers aient bien conscience de l’énormité de ce danger.

Dans le mémoire le plus récent (du 4 mai) [3] que nous vous avons adressé, Monsieur le Président, nous avons averti que si les États-Unis souhaitent « arrêter une guerre civile sanglante entre l’est et ouest de l’Ukraine et éviter une intervention militaire russe en Ukraine orientale, vous pourriez être en mesure de le faire avant que les violences se précipitent et échappent à tout contrôle. » Le 17 juillet, vous vous êtes joint aux dirigeants de l’Allemagne, de la France et de la Russie en appelant à un cessez-le feu. La plupart des observateurs informés estiment qu’il est en votre pouvoir d’amener les dirigeants ukrainiens à y acquiescer. Plus Kiev poursuit son offensive contre les séparatistes dans l’est de l’Ukraine, et plus ce type de déclarations américaines paraît hypocrite.

Nous réitérons nos recommandations du 4 mai, à savoir que vous devez retirer les germes de cette confrontation, en désavouant publiquement la volonté d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN, et en indiquant clairement que vous êtes prêt à rencontrer personnellement et sans délai le président russe Vladimir Poutine afin de discuter des moyens de désamorcer la crise et de reconnaître les intérêts légitimes des différentes parties. Cette suggestion d’un sommet rapide a reçu un écho extraordinaire dans les médias russes, qu’ils soient contrôlés ou indépendants. Tel n’a pas été le cas dans les médias « mainstream » aux États-Unis. Nous n’avons pas non plus reçu de réponse de votre part.

Nous vous demandons d’avoir la courtoisie de nous répondre.

Préparé par le Groupe de pilotage VIPS

Signataires

William Binney, ancien directeur technique, géopolitique mondiale et de l’analyse militaire, NSA; co-fondateur, SIGINT Automation Center de recherche (à la retraite)

William Edward Binney, surnommé Bill Binney, est un ancien employé de la NSA connu pour avoir été un lanceur d’alerte en 2001, après avoir travaillé 30 ans au sein de l’agence. Il a démissionné le 31 octobre 2001.

Il a durement critiqué l’administration Bush. Il a été la cible d’une enquête du FBI et en particulier d’un raid sur son domicile en 2007.

Bill Binney continue pendant le mandat de Barack Obama de parler, décrire et expliquer la politique de collecte de données de la NSA. Il est présent dans les médias. Lors d’une audition, il a témoigné sous serment que la NSA violait délibérément la constitution américaine.

Le 30 septembre 2013, lors d’une conférence à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) en Suisse, sur le thème de la surveillance et du respect de la vie privée, il indique que Edward Snowden « a rendu service au monde entier » avec ses révélations.

[ source : wikipedia en français : http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Binney_%28NSA%29 ]

La notice wikipedia en anglais est beaucoup plus détaillée : http://en.wikipedia.org/wiki/William_Binney_%28U.S._intelligence_official%29 ]

 

 

Larry Johnson, de la CIA et du Département d’Etat (à la retraite)

Larry C. Johnson est un ancien analyste de la CIA, qui a ensuite travaillé, à partir de 1989, au Département d’État américain, où il a servi quatre ans comme directeur adjoint pour la sécurité des transports, la formation d’aide à la lutte contre le terrorisme et les opérations spéciales de l’État (Bureau du Département de lutte contre le terrorisme). Il a quitté la fonction publique en Octobre 1993 et a mis en place une entreprise de consultation. Il est actuellement co-propriétaire et PDG de BERG Associates, LLC et est un expert dans les domaines du terrorisme, de la sécurité de l’aviation, et de la crise et de la gestion des risques, et enquêtes sur le blanchiment d’argent. Johnson est aussi le fondateur et le principal auteur de No Quarter, un blog qui traite des questions de terrorisme, de renseignement et de politique. NoQuarterUSA a été élu meilleur blog politique de 2008.

Il a travaillé en tant que consultant privé sur les questions de terrorisme et de sécurité internationale pour le gouvernement américain et les entreprises privées. Johnson est apparu en tant que consultant et commentateur dans de nombreux grands journaux et programmes d’information.[ Source : Notice wikipedia en anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/Larry_C._Johnson ]

 

Edward Loomis, NSA, Informaticien en Cryptologie (à la retraite)

Edward Loomis a travaillé comme spécialiste de cryptologie à la NSA de 1964 à 2001. Avant les attentats du 11/9, Loomis avait fait pression sans succès sur l’agence pour adopter un programme sophistiqué de collecte de données -. Surnommé “ThinThread” – pour surveiller le trafic Internet étranger en passant par le Royaume-Uni. Loomis est devenu plus tard la cible d’une enquête sur les fuites ministère de la Justice de données classifiées.

[ Source : http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/government-elections-politics/united-states-of-secrets/the-frontline-interview-edward-loomis/ ]

 

 

David MacMichael, National Intelligence Council (à la retraite)

David MacMichael est un ancien analyste de la CIA. Vétéran de dix ans de l’US Marine Corps, il était un expert de la contre-insurrection en Asie du Sud-Est pendant quatre ans. Il a également servi comme analyste pour le National Intelligence Council de 1981 à 1983. MacMichael a obtenu une maîtrise et un doctorat en histoire de l’Université de l’Oregon.

MacMichael a démissionné de la CIA en juillet 1983parce qu’il estimait que l’Agence dénaturait le renseignement pour des raisons politiques. Sa démission publique de l’Agence a donné du crédit et de la notoriété à ses accusations contre la politique de l’administration Reagan envers l’Amérique centrale. Il était considéré comme le «témoin clé» dans l’affaire “Nicaragua contre États-Unis”. Cette affaire est passée en 1986 devant la Cour internationale de Justice, qui a jugé que les États-Unis avaient violé le droit international en soutenant les Contras dans leur guerre contre le gouvernement du Nicaragua et par l’exploitation minière des ports du Nicaragua. MacMichael a également témoigné devant le Congrès sur cette question.

MacMichael est membre de VIPS, membre fondateur de l’Association des Anciens de la sécurité nationale et un critique virulent de la guerre en Irak et l’administration Bush. Le journaliste John Pilger l’a décrit comme un “renégat de la CIA.”

[ Source : Notice wikipedia en anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/David_MacMichael ]

 

Ray McGovern, ancien officier de renseignement de l’armée américaine et analyste de la CIA (à la retraite)

Raymond McGovern, né le 25 août 1939 à New York, est un ancien agent de la CIA puis un militant politique, connu notamment pour ses positions contre l’intervention en Irak. Sorti diplômé avec la mention très bien de l’Université Fordham, il sert dans l’armée américaine de 1962 à 1964 comme officier de renseignement. Il possède également une maîtrise en arts d’études russes de université Fordham, un brevet de théologie de l’université jésuite de Georgetown et un diplôme en management de la Harvard Business School.

Dans les années soixante, McGovern travaille comme agent subalterne à la CIA où il est chargé de l’analyse de la politique de l’URSS face au Vietnam.

De 1981 à 1985, il est l’un des officiers de renseignement chargé du briefing quotidien du président américainRonald Reagan, du vice-président George H. W. Bush, du chef d’état-major interarmes, de membres du gouvernement et du Conseil de sécurité nationale. Par la suite, il est l’un des analystes principaux chargés de la rédaction du rapport quotidien de la CIA (President’s Daily Brief) au président George Herbert Walker Bush[réf. nécessaire].

Lors de son départ à la retraite, McGovern est décoré de la Intelligence Commendation Medal par le président George H. Bush, médaille qu’il renvoie plus tard en signe de protestation contre l’utilisation de la torture en Irak. Il travaille pour des organisations à but non lucratif basées à Washington, avant de devenir codirecteur de l’école de formation des cadres de la fonction publique dans la capitale fédérale.

Après avoir été admis à la retraite, il constitue la Veteran Intelligence Professionals for Sanity, une association d’anciens officiers de renseignement opposés à l’instrumentalisation des services secrets par le pouvoir politique.

En diverses occasions, Ray McGovern a accusé l’administration Bush d’être impliquée dans les attentats du 11 septembre 2001. Le 27 juin 2013, McGovern a déclaré :

« Je pense, pour le dire de façon la plus simple, qu’il y a là une opération de dissimulation. Le rapport officiel sur le 11/9 est une plaisanterie. La question est : Qu’est-on en train de dissimuler ? S’agit-il d’une grossière incompétence des pouvoirs publics, d’une grossière négligence, d’un grossier dysfonctionnement ?(…) Il y a à présent une foule de questions sans réponses. Et la raison pour laquelle elles n’ont pas de réponses c’est que l’administration actuelle ne répondra pas à ces questions. (…) Je veux juste réaffirmer ce que Scott [Scott Ritter, ancien Commandant des U.S. Marines Corps, ancien inspecteur en chef pour la Commission Spéciale en Irak diligentée par les Nations Unies] disait, et c’est pour moi la base de l’histoire : tout comme Hitler en 1933 a cyniquement exploité l’incendie du parlement, le Reichstag, notre président a procédé exactement de la même manière en exploitant le 11/9. La manière cynique qu’il a eu de jouer sur notre trauma, a utilisé ce trauma pour justifier une attaque, et lancer ainsi une campagne d’agression envers un pays qu’il savait sans aucun lien avec le 11/9. Cela me suffit, je pense que Scott a complètement raison, il s’agit là à n’en pas douter, d’un délit passible d’une mise en accusation.

[ Source : Notice wikipedia en français : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ray_McGovern ]

 

Elizabeth Murray, coordonnateur national adjoint du renseignement pour le Moyen-Orient (à la retraite)

Elizabeth Murray a servi comme officier du renseignement national adjoint pour le Proche-Orient au sein du Conseil national du renseignement avant de prendre sa retraite après une carrière de 27 ans dans le gouvernement des États-Unis, où elle s’est spécialisée dans l’analyse politique et des médias du Moyen-Orient. Elle est membre de Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS).Elle a pris des positions remarquées en faveur de Bradley Manning et en faveur des Palestiniens de Gaza.

[ Source : http://www.uscloseup.com/content/israel-sees-no-problem-killing-large-groups-men-women-and-children ]

 

Coleen Rowley, Division du droit et agent spécial du FBI (à la retraite)

Coleen Rowley est un ancien agent du FBI et un “lanceur d’alerte”, et a été candidat démocrate-Farmer-Labor Party (DFL) pour le Congrès dans l’un des huit districts du Congrès dans le Minnesota en 2006.

Peu de temps après être devenu un agent spécial du FBI, Rowley a été affecté dans le Nebraska et le Mississippi. À partir de 1984, elle a travaillé pendant six ans à New York sur les enquêtes liées à la criminalité organisée. Elle a également été à l’ambassade américaine à Paris et au consulat à Montréal. En 1990, elle a été affectée au bureau de terrain du FBI de Minneapolis, où elle est devenue le principal conseiller juridique.

Après les attentats du 11 Septembre 2001, Rowley a écrit un article pour le directeur du FBI Robert Mueller pour documenter la manière dont le personnel du QG du FBI à Washington, DC, avaient mal géré les informations concernant Moussaoui.

[ Source : Notice wikipedia en anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/Coleen_Rowley ]

 

Peter Van Buren, Département d’État américain, agent du service extérieur (à la retraite)

Né à New York, Peter van Buren a travaillé pendant 24 ans au Département d’État des États-Unis. Il a passé un an en Irak. Suite à quoi il a sorti un livre intitulé “Nous avons bien voulu dire : Comment j’ai aidé à perdre la bataille pour les cœurs et les esprits du peuple irakien”, ouvrage très critique contre les équipes de reconstruction en Irak. Le Département d’État a alors entamé une procédure contre lui. Buren a fini par prendre sa retraite du Département d’État et il écrit désormais des livres ou des chroniques dans des journaux et magazines.

[ Source : Notice wikipedia en anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/Peter_van_Buren ]

 

Ann Wright, colonel de l’armée américaine et agent du service extérieur (à la retraite)

Mary Ann Wright (né en 1947) est un ancien colonel de l’armée américaine à la retraite et responsable du département d’État américain, connue pour son opposition déclarée à la guerre en Irak. Elle a reçu le Prix de l’Héroïsme du Département d’État en 1997, après avoir aidé à évacuer plusieurs milliers de personnes au cours de la guerre civile en Sierra Leone. Elle est surtout connue pour avoir été l’un des trois fonctionnaires du Département d’État à démissionner publiquement en signe de protestation directe contre l’invasion de l’Irak en 2003. Wright a également été un passager à bord du Challenger 1, qui, avec le Mavi Marmara, faisait partie de la flottille de Gaza.[ Source : Notice wikipedia en anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/Ann_Wright ]

 

Notes

  • [1] Le « journalisme jaune », ou la « presse jaune », désigne aux États-Unis le type de journalisme qui présente des informations peu légitimes ou non vérifiées et qui utilise des titres accrocheurs pour assurer les plus grands tirages
  • [3] Ce mémorandum du 4 mai, intitulé “Mémorandum à l’attention du Président, Objet: la Russie, l’Ukraine et l’intérêt national des États-Unis”, est disponible dans sa traduction en français sur le site Horizons et Débats : http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4282