Jean-Claude Juncker souhaite une adoption du traité de libre-échange UE-Canada sans demander l’avis des parlements nationaux

Lecture : 5 min

jean-claude-junker

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker souhaite une adoption du traité de libre-échange UE-Canada (CETA)… sans demander l’avis des parlements nationaux !

Alors que la nature dictatoriale de la prétendue « construction européenne » apparaît clairement à un nombre croissant de citoyens à travers l’Europe, le président de la Commission européenne vient de déclarer publiquement qu’il estime que les parlements nationaux n’ont pas à être consultés pour la signature du traité de libre-échange UE-Canada (CETA).

Est-ce de l’inconscience politique totale ? Ou est-ce un énième bras d’honneur mafieux, du chef de bande qui se pense intouchable ?

En tout cas, cette nouvelle déclaration va contribuer à jeter de l’huile sur le feu de l’incendie qui a commencé à ravager l’édifice européen.

Notons que ce traité CETA constitue une sorte de préfiguration du trop célèbre traité de libre-échange UE-États-Unis (TTIP ou TAFTA), sur lequel les négociations menées par la Commission avancent dans la plus complète opacité.

L’idée de Jean-Claude Juncker et de la mafia qui a pris le pouvoir en Europe serait-elle de faire signer le TAFTA en mettant carrément les parlementaires nationaux de côté ? On ne saurait alors mieux dire que ce qui reste de démocratie est définitivement enterré.

Rappels utiles sur qui est Jean-Claude Juncker

Avant d’être président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker a été Premier ministre du Luxembourg.

Il a été contraint de démissionner de ce poste le 11 juillet 2013, à la suite d’un énorme scandale concernant les services de renseignement luxembourgeois, accusés d’avoir constitué – à sa demande – une véritable police secrète et politique en fichant illégalement des centaines de milliers de citoyens luxembourgeois, c’est-à-dire une grande partie de la population du Grand-Duché !

Chose incroyable, les dirigeants de l’Union européenne l’ont néanmoins choisi, le 27 juin 2014, pour prendre la présidence de la Commission européenne en novembre 2014.

À peine avait-il pris ses fonctions à la tête de la Commission européenne qu’il a été personnellement mis en cause dans l’affaire « Luxembourg Leaks » : plusieurs journaux ont révélé de manière détaillée l’organisation de l’évasion fiscale de plus de 1000 entreprises avec l’approbation de l’administration luxembourgeoise des impôts.

Au total, ce sont des dizaines et des dizaines de milliards de dollars que ce système a permis aux grands groupes mondiaux d’économiser, au détriments des recettes fiscales des États, par ailleurs constamment accusés de ne pas être capables d’équilibrer leur budgets nationaux !

Ce nouveau scandale éclaboussait directement Jean-Claude Juncker en tant qu’ancien Premier ministre du Grand-Duché du Luxembourg de 1995 à 2013.

Sous la pression politique et médiatique, ce dernier a répondu, le 12 novembre 2014, n’avoir « jamais donné d’instructions sur aucun dossier particulier » dans ce cadre. Il a fait valoir que les “rulings fiscaux” permettant aux entreprises d’obtenir des engagements de l’administration fiscale sur les impositions futures étaient conformes aux règles internationales, mais il a néanmoins reconnu qu’ils vont à l’encontre de la « justice fiscale » et des « normes éthiques et morales ».

Pour le quotidien Les Échos, l’enquête « a sapé une partie de la légitimité de Jean-Claude Juncker » qui s’est vu ravalé « à un rôle de grand ordonnateur de l’évasion fiscale ».

Une motion de censure contre Juncker comprenant soixante-dix-sept signataires a été lancée au Parlement européen par le parti politique italien Mouvement 5 étoiles. La motion précisait que « Jean-Claude Juncker ayant occupé le poste de Premier ministre pendant toute la durée de ces accords le rend directement responsable des politiques d’évitement fiscal ». Elle a été écartée car les conservateurs et les sociaux-démocrates, qui ont la majorité au Parlement européen, ont soutenu « sans ambiguïté » Jean-Claude Juncker.

En clair, cela signifie que les députés français de LR, de l’UDI, du MoDem et du PS ont soutenu sans réserve l’auteur de cette escroquerie fiscale planétaire coûtant des dizaines de milliards d’euros par an au budget français, du fait d’un manque à gagner de recettes fiscales.

Enfin, Jean-Claude Juncker a une conception bien particulière de la démocratie. Plusieurs “petites phrases” sorties de sa bouche l’ont ainsi rendu célèbre pour son goût prononcé pour la dictature européenne :

a) Déclaration de Jean-Claude Juncker sur le référendum français de 2005 : « Si c’est oui, nous dirons donc : on poursuit ; si c’est non, nous dirons : on continue ! »
(entretien publié dans Le Soir du 25 mai 2005)

b) Déclaration de Jean-Claude Juncker sur le traité de Lisbonne : « Bien entendu, il y aura des transferts de souveraineté. Mais serais-je intelligent d’attirer l’attention du public sur ce fait ? » (entretien publié dans The Daily Telegraph du 3 juillet 2007)

c) Déclaration de Jean-Claude Juncker sur la crise grecque :
« Lorsque cela devient important, vous devez mentir » (conférence filmée d’avril 2011)

d) Déclaration de Jean-Claude Juncker lors de l’élection de Tsipras et de Syriza en Grèce :
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens »
(entretien publié dans Le Figaro du 29 janvier 2015)

Cette nouvelle déclaration du 29 juin 2016, par laquelle il demande que soit signé un traité de libre-échange sans même demander l’avis des parlements nationaux, prouve que Jean-Claude Juncker, derrière son air faussement jovial, s’inscrit parfaitement dans la ligne idéologique de son lointain prédécesseur au poste de président de la Commission : Walter Hallstein, juriste allemand proche du parti nazi ayant élaboré les premiers projets de “Nouvelle Europe” entre Hitler et Mussolini.

Je précise que Jean-Claude Juncker, entre autres colifichets symboliques, est lauréat du Grand Prix Charlemagne et Grand officier de l’ordre national français de la Légion d’honneur….

Source : Wikipédia