Le Wall Street Journal découvre 9 jours plus tard ce que j’ai expliqué sur le tribunal de Karlsruhe

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MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS 

LE WALL STREET JOURNAL ET LES MARCHÉS FINANCIERS DÉCOUVRENT AVEC 9 JOURS DE RETARD TOUT CE QUE J’AI EXPLIQUÉ SUR LE TRIBUNAL DE KARLSRUHE DEPUIS LE 2 JUILLET 

Le très sérieux Wall Street Journal, qui est rien moins que le quotidien économique et financier le plus vendu au monde (3 millions de lecteurs) et dont la diffusion aux États-Unis a dépassé celle du quotidien généraliste USA Today, vient de consacrer dans la nuit un long article à la saisine du Tribunal Constitutionnel allemand de Karlsruhe sur le TSCG et le MES.

[source : http://online.wsj.com/article/SB10001424052702303343404577516703171107724.html?mod=rss_Opinion%3Fmod%3Dhp_opinion#printMode]

LE WALL STREET JOURNAL RÉAGIT ENFIN

Dans cet article, le journaliste explique en particulier les raisons pour lesquelles il pense que les juges constitutionnels n’oseront pas – pour des raisons politiques – prononcer l’inconstitutionnalité des deux dispositifs, bien qu’ils aient amplement matière à le faire d’un point de vue juridique.

Il adopte ainsi un raisonnement qui est plus assertif en la forme, mais qui est très semblable dans le fond, à celui :

– que j’ai exposé dès le 2 juillet dernier : http://www.upr.fr/actualite/france-europe/coup-de-theatre-en-allemagne-le-mes-et-le-pacte-budgetaire-violent-la-constitution

– et que j’ai détaillé de nouveau hier, 10 juillet, dans mon article sur la nomination de l’Allemand Klaus Regling à la tête du futur MES : http://www.upr.fr/actualite/france-europe/mes-allemagne-klaus-regling-europe

LES BOURSES COMMENCENT ENFIN À COMPRENDRE QUE L’INCERTITUDE SUR LE MES VA DURER DES MOIS

Par ailleurs, il apparaît depuis hier soir que le Tribunal Constitutionnel de Karlsruhe ne rendra pas son Arrêt sur le TSCG et le MES avant plusieurs mois.

C’est exactement ce que j’avais annoncé ici même il y a 9 jours, et que je me permets de citer :

« QUE VA-T-IL SE PASSER MAINTENANT ?

Le précédent du traité de Lisbonne et de l’arrêt du 30 juin 2009 doit nous inciter à envisager ce qui suit :

A)- DE LONGS DÉLAIS QUI VONT RELANCER TOUTES LES INCERTITUDES SUR LA SURVIE DE L’EURO

Le Tribunal Constitutionnel Fédéral de Karlsruhe pourrait faire durer sa réponse, au minimum plusieurs semaines, et probablement pendant plusieurs mois.

Pendant ce temps, toute la procédure du TSCG et du MES va donc se trouver suspendue, et cela alors même que les marchés financiers brûlent de décisions prises en 24 heures !

Les bourses qui étaient « euphoriques » vendredi 29 juin 2012, auraient donc de bonnes raisons de retomber dans la déprime au cours de la semaine qui s’ouvre.. »

[http://www.upr.fr/actualite/france-europe/coup-de-theatre-en-allemagne-le-mes-et-le-pacte-budgetaire-violent-la-constitution]

En réalité, les bourses ont été plus longues à réagir que je l’avais prévu. Au lieu de réagir dès le 3 juillet, elles ne commencent à comprendre ce qui se passe qu’à partir du 11 juillet. C’est ce que nous révèle la dépêche de 12 H 15 de ce jour :

« La Bourse de Paris restait orientée à la baisse mercredi à la mi-journée, inquiète du retard dans la mise en place du fonds de secours européen

La Cour constitutionnelle allemande a semé le doute sur les marchés.

Les juges suprêmes, qui ont commencé à examiner mardi une série de plaintes contre la ratification du mécanisme européen de stabilité (MES), ont laissé entendre qu’ils pourraient ne rendre leur décision que dans plusieurs mois.

“Cette hésitation retarde encore la mise en place du MES” (initialement prévue début juillet) et détériore “la confiance des marchés accordée aux dirigeants européens dans leur capacité de mettre en oeuvre les avancées annoncées sur le front institutionnel” lors du sommet européen des 28 et 29 juin, déplorent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC. »

source : http://www.romandie.com/news/n/BOURSEParis_le_CAC_40_recule_de_050_inquietudes_
sur_le_retard_du_MES27110720121215.asp?

CONCLUSION

Tous ces retards à réagir sont logiques : ils ne sont que la conséquence du verrouillage de l’information par tous les grands médias occidentaux à la botte et de l’auto-intoxication de toute l’oligarchie euro-atlantiste qui se refuse à voir ce qui se passe.

Seulement voilà : la vérité finit toujours par se savoir puis par s’imposer.

François ASSELINEAU