Un autre anniversaire “oublié” par Macron, car la France y apparut glorieuse et les Américains n’y furent pour rien du tout… 11 JUIN 2019 : LES 77 ANS DE LA BATAILLE DE BIR-HAKEIM, PREMIÈRE GRANDE VICTOIRE DES FORCES FRANÇAISES LIBRES (du 27 mai au 11 juin 1942).

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En ces jours funestes où les dirigeants français réécrivent l’histoire de la Seconde guerre mondiale, en cachant le rôle décisif de l’Union soviétique dans la victoire sur le nazisme, en taisant l’objectif de Roosevelt d’empêcher de Gaulle d’arriver au pouvoir, d’y maintenir Pierre Laval et de placer la France sous occupation militaire et monétaire, il est utile et juste de commémorer la célèbre bataille de Bir Hakeim.

Ayant duré du 27 mai au 11 juin 1942, cette bataille se solda par la première victoire décisive des Forces françaises libres contre les puissances de l’Axe, infiniment supérieures en nombre et en équipement, à l’issue d’un siège où les Français libres firent preuve d’un héroïsme digne des plus grandes pages de notre histoire nationale.

La Seconde Guerre mondiale faisait alors rage depuis bientôt trois années, et partout les Alliés reculaient. Pendant seize jours, la 1re brigade française libre (future 1re division française libre) du général Kœnig résista aux attaques des armées motorisées italiennes et allemandes (l’Afrika Korps), plus nombreuses, commandées par le général Rommel. Le répit ainsi gagné par les Français libres permit aux Britanniques, alors en mauvaise posture, de se replier, puis de triompher à El Alamein.

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Les Français libres à 1 contre 10 !
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Bir Hakeim était un point d’eau à sec dans un désert de pierre aride situé à l’est de la Libye actuelle, occupée par l’Italie à l’époque. C’est ce lieu désertique qui a vu, il y a 77 ans de cela, des combats acharnés opposer :

– d’un côté 37 000 soldats ( soit 10 fois plus !!) appartenant aux troupes italiennes et nazies de “l’Afrika Korps”,

– de l’autre coté : 3723 “Français libres” de la 1re Brigade française libre (BFL), (qui avait été incorporée à la 7e Division britannique, les « Desert Rats »);
On comptait parmi eux :
– des soldats français métropolitains ralliés à de Gaulle, à commencer par le général Koenig, commandant de la 1re BFL
– des soldats de la Légion étrangère, sous la direction du lieutenant-colonel Amilakvari (Russe-Géorgien) ; le 2e bataillon de Légion étrangère, placé sous l’autorité du commandant René Babonneau, repoussa à lui seul l’attaque de plus de 70 chars de la division Ariete, en détruisant 35 chars.
– des soldats du “Bataillon du Pacifique”, parmi lesquels des Tahitiens, des Néo-calédoniens et des Néo-Hébridais,
– les soldats de la 22e compagnie nord-africaine, placés sous l’autorité du capitaine Lequesne. Constituée principalement d’Algériens, de Tunisiens et de Marocains, cette 22e compagnie de Nord-Africains paya un lourd tribut à cette bataille : 10 tués, 47 disparus et 17 blessés, soit 74 hommes hors de combat sur un effectif d’environ 180 officiers, sous-officiers et tirailleurs.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Bir_Hakeim

Les deux tiers des soldats français étaient issus des colonies françaises. Comme le résume le témoignage d’un soldat français libre de Bir Hakeim recueilli par France 3 dans un long reportage réalisé en 2012 pour le 70e anniversaire de la bataille : « Il y avait de tout, […] cela a permis de constituer une brigade qui était riche. Riche de valeurs, riche d’hommes et riche de sentiments »
Source : https://www.youtube.com/watch?v=5ThflfAV6hk

Les troupes italiennes et allemandes dirigées par Rommel étaient ainsi dix fois plus nombreuses que les troupes françaises ! Et elles étaient aussi infiniment mieux équipées.

Encerclés, subissant héroïquement des bombardements violents, les troupes françaises ne cédèrent pas et réussirent à rendre au décuples les pertes qu’elles subissaient.

« En bombardement terrestre, il y eut proportionnellement plus d’obus à Bir Hakeim qu’à Verdun et, en bombardement aérien, plus de bombes qu’à Stalingrad. »
Source : https://www.youtube.com/watch?v=5ThflfAV6hk

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Une victoire française éclatante
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Du côté de l’Axe, les pertes furent considérables :
– 3 300 hommes furent tués, ou blessés ou portés disparus, 
– 272 furent faits prisonniers (149 Italiens, 123 Allemands) ;
– 52 chars et 11 automitrailleuses, ainsi que plusieurs dizaines de camions furent détruits ;
– la Luftwaffe perdit 7 avions du fait de la DCA et 42 Stukas abattus par la RAF.

Les pertes françaises, selon l’estimation citée par Koenig et confirmée par Pierre Messmer, furent comparativement beaucoup plus légères, avec :
– 99 tués et 109 blessés, pendant le siège, 
– 41 tués, 21 blessés et 763 disparus (dont 600 prisonniers), lors de la sortie.
– 40 canons de 75, 5 canons de 47, 8 Bofors et une cinquantaine de véhicules divers furent perdus. 
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Bir_Hakeim

Mieux encore, les troupes françaises réussirent à opérer, le 11 juin 1942, une retraite stratégique nocturne, au travers de champs de mines et de trois lignes de défense italo-allemandes en naviguant aux étoiles. Au total 2 619 hommes des FFL arrivèrent à rejoindre les lignes britanniques, sur les 3 723 présents au départ. 70 % des soldats français parvinrent ainsi à se replier, mission réussie, pour poursuivre le combat ailleurs.

Engluant les troupes nazies de l’Afrika Korps dans le désert libyen, leur faisant prendre un retard fatal dans la course au Caire, permettant ainsi aux troupes britanniques précédemment défaites de se reconstituer, les troupes françaises jouèrent à merveille le rôle qui leur incombait à ce moment-là dans la lutte alliée contre le nazisme.

Outre que, pour la première fois depuis juin 1940, une unité combattante française se battait enfin régulièrement contre l’ennemi nazi, ce dernier fut empêché de mettre à jamais la main sur le canal de Suez.

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« La preuve que la France n’était pas morte ».
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Pendant la durée des combats, Charles de Gaulle avait envoyé ce message au général Kœnig : « Sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil. »

De fait, lorsque son issue victorieuse pour la France fut connue, le retentissement de ce fait d’armes fut grand à l’époque. Ses conséquences stratégiques et tactiques sur le reste du conflit ont montré qu’il fut déterminant dans la suite des événements.

Répondant devant témoins au journaliste Lutz Koch qui était de retour de Bir Hakeim, Adolf Hitler s’exclama : « Vous entendez, messieurs, ce que raconte Koch. C’est bien une nouvelle preuve de la thèse que j’ai toujours soutenue, à savoir que les Français sont, après nous, les meilleurs soldats de toute l’Europe. La France sera toujours en situation, même avec son taux de natalité actuel, de mettre sur pied une centaine de divisions. Il nous faudra absolument, après cette guerre, nouer une coalition capable de contenir militairement un pays capable d’accomplir des prouesses sur le plan militaire qui étonnent le monde comme à Bir Hakeim. »

Dans ses Mémoires de guerre, le pudique De Gaulle avoue qu’il ne put s’empêcher de pleurer lorsqu’il apprit, le 11 juin au soir, l’exploit de Kœnig et de sa brigade : « Je remercie le messager, le congédie, ferme la porte. Je suis seul. Oh ! cœur battant d’émotion, sanglots d’orgueil, larmes de joie ! ».

Il prononça alors son discours radiodiffusé du 11 juin 1942, le jour même de la fin victorieuse de la bataille, dans lequel il lança : « La Nation a tressailli de fierté en apprenant ce qu’ont fait ses soldats à Bir Hakeim, braves et purs enfants qui viennent d’écrire avec leur sang, une de ses plus belles pages de gloire. »

Et comme le résuma André Malraux, « Nous ne tenons pas Bir Hakeim pour Austerlitz. Mais, comme le premier combat de Jeanne d’Arc à Orléans, Bir Hakeim a été la preuve que la France n’était pas morte ».

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CONCLUSION : N’OUBLIONS JAMAIS BIR-HAKEIM !
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Ce mardi 11 juin 2019 à 15h00, nous ne trouvons dans la presse du jour aucune mention de l’anniversaire de cet exploit historique que chacun devrait encore avoir à l’esprit (ni Le Monde, ni L’Humanité, ni Libération, ni La Croix, ni Les Échos, ni Le Figaro, ni Sud Ouest, ni Le Parisien, ni La Provence, ni Le Temps, ni d’ailleurs les grands médias télévisés nationaux).

Le contraste est saisissant, honteux, infâme, avec les commémorations hollywoodiennes et en mondovision du 6 juin dernier. Il n’y a nulle commémoration coûteuse, avec invités internationaux triés sur le volet pour enseigner aux jeunes générations de Français cet épisode si glorieux et si symbolique de l’Histoire de France.

Il est vrai que les Américains ne furent pour rien dans cette victoire héroïque de Bir Hakeim et que cet exploit n’est dû exclusivement qu’à la France Libre et aux Britanniques. Dans la France européiste et macronienne de 2019, commémorer Bir-Hakeim n’est donc pas politiquement souhaitable.

Le grand public devra se contenter de revisionner le documentaire bien fait, édité par France 3 à l’occasion des 70 ans de cet événement, il y a 7 ans : https://www.youtube.com/watch?v=5ThflfAV6hk

Nous sommes aujourd’hui les seuls à évoquer cet événement car l’UPR n’oublie pas la véritable histoire, non revue et corrigée par Washington, Bruxelles et Berlin. L’UPR n’oublie pas l’esprit et le sacrifice des Français libres, n’oublie pas le courage et l’exploit des troupes françaises qui ont su faire échec aux projets hitlériens en Afrique, en mettant pour la première fois en échec le brillant général Rommel.

N’oublions pas, 77 ans après, la première victoire décisive des Forces françaises libres contre les puissances de l’Axe, infiniment supérieures en nombre et en équipement.

N’oublions pas ceux qui ont refusé la défaite et qui, dans le sillage du Général de Gaulle, redonnèrent à la France espoir et fierté.

N’oublions pas le prix payé par leur courage exemplaire, si l’on songe aux risques inouïs qu’ils prenaient pour eux-mêmes et leurs familles.

N’oublions pas qui nous sommes, quel est notre devoir et qui sont nos adversaires. C’est certainement le plus bel hommage que chacun de nous puissions rendre à ceux qui sont tombés pour la France.

Nous tous, à l’UPR, nous n’oublions pas Bir Hakeim et sa formidable leçon : même lorsque tout semble perdu, même lorsque les Français patriotes et valeureux semblent submergés par le nombre des défaitistes et des lâches, la flamme de la Résistance ne doit pas s’éteindre. Car, comme l’avait dit Charles de Gaulle dans son discours d’Alger du 3 novembre 1943 : « Vingt siècles d’histoire sont là pour attester qu’on a toujours raison d’avoir foi en la France ».

N’oublions pas Bir Hakeim.
Vive la République et vive la France !

Thomas Harbonnier
Adhérent fidèle à l’UPR depuis le 7 mai 2014