L’UPR salue la mémoire de Robert Crow et appelle les syndicalistes français à s’inspirer de son combat

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Communiqué

*** COMMUNIQUE DE PRESSE ***

RMT Robert Crow

L’UPR apprend avec tristesse la disparition de Robert Crow, Secrétaire général du syndicat britannique “National Union of Rail, Maritime and Transport Workers” (RMT), survenue le 11 mars 2014. De 2002 à sa mort, il avait développé avec énergie ce syndicat, classé très à gauche, le faisant passer de 57 000 adhérents à plus de 80 000.

Comme nous l’avions signalé dans un article publié sur notre site (https://www.upr.fr/actualite/europe/que-dites-vous-de-cela-m-melenchon-le-principal-syndicat-britannique-des-transports-demande-le-retrait-du-royaume-uni-de-lue), RMT avait conduit une campagne sensationnelle à l’occasion des élections européennes de 2009 avec le slogan “No to EU, Yes to democracy” (« Non à l’UE, Oui à la démocratie »).

Ce syndicat avait en effet pris position pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, en démontrant que le rejet de la « construction européenne » n’avait aucun rapport avec des conceptions d’extrême droite, contrairement à ce que cherche à faire croire l’oligarchie européiste et ses supplétifs médiatiques pour empêcher tout débat en France.

L’UPR souligne le contraste navrant qu’offrent les syndicats français par rapport à RMT.

Les principaux syndicats hexagonaux, qui bénéficient de financements de la Confédération européenne des syndicats (CES), elle-même financée par la Commission européenne, n’expliquent en effet jamais au public les causes réelles des destructions d’emploi, du démantèlement des services publics et du recul des acquis sociaux. Ils observent en particulier un silence complet sur la responsabilité de l’euro dans le drame économique et social qui se joue en France et ils occultent systématiquement l’impossibilité juridique de lutter contre les délocalisations industrielles dans le cadre de l’Union européenne (l’article 63 du TFUE, par exemple, interdit toute restriction à la circulation des capitaux).

De plus en plus discréditées auprès de leur base, les directions syndicales françaises ne savent plus quelle manipulation inventer pour dévier la colère des salariés de la prétendue « construction européenne ». Comme à l’accoutumée depuis deux décennies, ils tentent de calmer cette colère en affirmant se battre pour une « autre Europe », protectrice des services publics et des acquis sociaux. Mais ils cachent soigneusement à leur base qu’un tel changement radical ne pourrait avoir lieu que si l’unanimité des 28 États membres de l’UE en décidait ainsi, c’est-à-dire jamais.

L’UPR appelle les adhérents de tous les syndicats français à demander à leurs dirigeants pourquoi ils ne proposent pas la sortie de l’euro et de l’Union européenne, et pourquoi ils refusent même avec véhémence d’en débattre.

Le progrès social et la défense des acquis sont impossibles dans le cadre de l’UE, il est plus que temps que ceux qui prétendent défendre les travailleurs le disent et en tirent les conclusions, comme l’ont fait courageusement Robert Crow et le syndicat RMT.