M. Dupont-Aignan veut exclure l’UPR du « débat démocratique » à la télévision

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Au sujet de la dérobade de Mme Le Pen sur France 2, M. Dupont-Aignan, président de Debout la France, a fait cette déclaration :

« Toute cette mascarade (…) a démontré qu’il y a un réel manque de pluralisme dans les médias. L’heure est désormais de tirer la leçon de ce psychodrame (…). France Télévisions s’honorerait désormais (…) d’inviter les chefs des six partis qui présentent des listes dans toute la France, M. Cambadélis, Mme Cosse, M. Laurent, Mme Le Pen, M. Sarkozy et moi-même pour un vrai débat démocratique sur leur antenne à l’occasion d’une soirée électorale dédiée. » (communiqué)

Source : http://www.jeanmarcmorandini.com/article-344444-toutes-les-reactions-politiques-a-l-annulation-de-l-emission-des-paroles-et-des-actes-ce-soir-sur-france-2.html
[ Nota : Jean-Marc Morandini, qui reprend cette information, n’a pas jugé utile de faire état de nos deux communiqués de presse dans sa rubrique intitulée «Toutes les réactions politiques à l’annulation de l’émission “Des paroles et des actes”»].

Commentaires

En ce 23 octobre 2015, selon Alexa Ranking :

– le site Internet de l’UPR se classe au 5 270e rang des sites Internet les plus consultés de France (http://www.alexa.com/siteinfo/upr.fr)

– le site Internet de Debout la France se classe au 42.693e rang français (http://www.alexa.com/siteinfo/www.debout-la-france.fr). Au niveau planétaire, le site de l’UPR est au 152.072e rang et le site de DLF est au 1.234.308e rang.

Force est donc de constater que les informations, les analyses et les propositions de DLF intéressent beaucoup, beaucoup moins le public que celles de l’UPR, dès lors que le public a accès aux deux. C’est le cas sur Internet. Ce n’est pas le cas à la télévision ni à la radio, où M. Dupont-Aignan est très régulièrement invité sur les plus grandes chaînes, alors que nous en sommes bannis “de facto”.

Malgré cette injustice sidérante de traitement médiatique, l’UPR ne cesse de progresser par rapport à DLF.

En voici un exemple parmi de nombreux autres : lors des élections européennes du 25 mai 2014, l’UPR avait réalisé 0,18% des suffrages dans la 3e circonscription législative de l’Aveyron, tandis que DLF avait obtenu 3,41%. Le 6 septembre 2015, l’UPR a réalisé 1,86% des suffrages (score multiplié par 10 et nombre de voix multiplié par 8,5) tandis que DLF a obtenu 3,35%, en léger déclin.
Le 25 mai 2014, le nombre de voix obtenues par l’UPR équivalait à 6% du nombre de voix obtenues par DLF. Quinze mois après, le nombre de voix obtenues par l’UPR a atteint 56% du nombre de voix obtenues par DLF.

Dans ces conditions, on comprend que M. Dupont-Aignan soit soucieux.

C’est ce souci qui le conduit à faire une énième déclaration à l’emporte-pièces. Sans vergogne, il réclame, de façon implicite, l’exclusion de l’UPR d’un grand débat télévisé, et cela au nom… du pluralisme ! M. Dupont-Aignan estime sans doute que l’UPR n’est pas déjà suffisamment exclue de la télévision comme ça.

Le motif allégué par M. Dupont-Aignan vaut que l’on s’y attarde un instant. Il prétend exclure l’UPR des débats télévisés au motif que nous ne présenterions pas de listes aux élections régionales “dans toute la France”.

De fait, comme je l’ai dit et redit, nous présentons des listes partout en France métropolitaine sauf en Corse, et nous en présentons à l’île de la Réunion, mais pas aux Antilles ni en Guyane.

Mais, sauf erreur, M. Dupont-Aignan et DLF eux-mêmes ne présentent aucun candidat aux Antilles ni en Guyane !

À la seule exception de la Corse, DLF ne présente donc pas plus de listes que l’UPR et ne couvre pas “toute la France” non plus.
À moins que M. Dupont-Aignan considère que nos compatriotes de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane ne sont pas vraiment des citoyens français ?

Par ailleurs, Wikipedia nous apprend que, contrairement aux allégations de M. Dupont-Aignan, l’UPR se classe parmi les très rares partis politiques qui présentent autant de listes indépendantes ( https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_r%C3%A9gionales_fran%C3%A7aises_de_2015)

Les Républicains, par exemple, ne présentent des listes indépendantes que dans 4 régions ; le parti de Nicolas Sarkozy fait des alliances avec le MODEM ou l’UDI dans toutes les autres. Il en est de même, bien sûr, pour ces derniers.

Le PCF ne présente, lui aussi, des listes indépendantes que dans 4 régions. Il fait des alliances avec des partenaires divers dans quelques autres régions, il semble être absent d’autres.

En d’autres termes, les motifs mêmes qui sont allégués par M. Dupont-Aignan pour écarter l’UPR du « débat démocratique » à la télévision devraient… l’en écarter lui-même et écarter la quasi-totalité des autres partis. C’est au fond assez comique.

Conclusion

Je crois utile de rappeler ici que ni l’UPR ni moi-même n’avons jamais demandé aux médias de faire le tri scandaleux et anti-démocratique que M. Dupont-Aignan réclame de ses vœux.

Au contraire ! Nous estimons quant à nous que la démocratie se meurt en France, en particulier parce qu’elle ne respecte plus le strict principe d’égalité d’accès aux médias qui prévalait, sous Charles de Gaulle, pendant les périodes électorales. Nous sommes donc en faveur qu’il y ait le plus grand nombre de débats possibles, avec le plus de listes possibles.

Pour ma part, je n’ai peur de débattre avec personne et je souhaite débattre avec toutes les têtes de liste aux élections régionales.

Pourquoi ? Tout bonnement parce que je sais que ce que je dis est vrai, fiable, précis, sourcé, techniquement solide, logique, cohérent, clair et constant.

Pourquoi donc aurais-je peur de débattre avec des politiciennes ou des politiciens professionnels qui passent leur temps à mentir aux Français, en leur présentant des analyses incomplètes ou erronées, des programmes incohérents et des propositions inapplicables ?

À la différence de M. Dupont-Aignan qui souhaite exclure l’UPR de l’accès aux grands médias, je ne souhaite nullement exclure DLF des grands médias, où il a d’ailleurs déjà table ouverte.

Je souhaite simplement pouvoir débattre avec M. Dupont-Aignan, comme avec Mme Le Pen, en direct devant les Français. Afin que les Français puissent ENFIN juger en connaissance de cause, en ayant enfin la possibilité de comparer.

Je réitère donc ici ma proposition, déjà faite maintes fois, à M. Dupont-Aignan d’un débat en direct (et non enregistré « dans les conditions du direct ») sur une grande chaîne de télévision ou de radio.

M. Dupont-Aignan, quelle est votre réponse ?

François ASSELINEAU