La tragédie de l’Europe : le Portugal pulvérise son record de chômage

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On apprend, ce 14 novembre 2012, que le chômage vient d’atteindre un nouveau niveau record au Portugal . Il a atteint 15,8% au troisième trimestre, alors qu’il s’établissait à 15% au trimestre précédent et à 12,4% il y a un an.

Le plus symptomatique du désastre en cours tragique est que cette progression pulvérise les prévisions, pourtant déjà très pessimistes, du gouvernement et de ses créanciers internationaux, représentés par la troïka UE-BCE-FMI, qui tablaient sur un taux de chômage de 15,5% sur l’ensemble de l’année. 

Cela prouve que les prétendus experts de la troïka sont eux-mêmes dépassés par les événements. Ce sont soit des imbéciles, soit des vendus, soit les deux.

L’ÉQUIVALENT DE 5,23 MILLIONS DE CHÔMEURS EN FRANCE…

À la fin septembre, le pays comptait 870.900 chômeurs, soit 181.300 de plus qu’au troisième trimestre 2011 (+26,3%), pour une population active estimée à 5,5 millions de personnes. Pour prendre la mesure de la catastrophe, il est utile de comparer avec la situation française.

Notre pays étant à peu près exactement 6 fois plus peuplé que le Portugal, nous serions dans la même situation que le Portugal si le nombre de chômeurs atteignait chez nous 5.225.000 chômeurs. Je rappelle qu’officiellement nous venons de dépasser les 3.000.000 ce chômeurs…

En outre, le taux de chômage chez les jeunes Portugais de 15 à 24 ans s’élève désormais à 39%, contre 30% il y a un an et 35,5% au deuxième trimestre 2012.  

Ce taux signe de chômage des jeunes signe la mort d’un pays. Lorsque bientôt un jeune sur deux ne trouve plus de travail et qu’il ne voit plus de salut que dans l’émigration au Brésil ou en Angola, c’est bien que leur pays natal est dirigé par de dangereux  irresponsables.  

Je renvoie ici à mon article de cet été sur le Portugal.

CONCLUSION

Il se confirme ainsi, mois après mois, que le programme de rigueur, imposé au Portugal par l’Union européenne et le Fonds monétaire international depuis un an et demi (mai 2011) ne fait qu’aggraver la situation, de façon dantesque.

Tout cela est hélas d’une logique implacable. Tous les économistes sérieux savent qu’il est impossible de relancer l’économie d’un pays si l’on pratique un programme de rigueur en période de récession. Pire encore, on aggrave alors le mal que l’on prétend combattre.

L’UE et l’euro sont tout simplement en train d’assassiner ce petit pays, ami de la France, tout comme ils sont en train d’assassiner la Grèce, de ruiner l’Espagne, l’Italie, l’Irlande… et la France.