L’effondrement de l’Occident…

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L’effondrement de l’Occident… – Henri ROURE

Officier-général issu des troupes de Marine, Saint-Cyrien, breveté de l’École Supérieure de Guerre, Docteur d’État en Science Politique, le Général Henri Roure occupait la 3e place de la liste ASSELINEAU-UPR-FREXIT pour les européennes de 2024.

La raison de la situation délétère du monde d’aujourd’hui est à reconnaître dans les options philosophiques erronées d’un Occident dévoyé, dominé par les États-Unis et jusqu’à récemment orienté par l’État profond. Cet ordonnateur regroupant banquiers, financiers, sociétés d’influence et groupes de pression, majoritairement intimes du pouvoir étatsunien, ne peut pas, par essence, exprimer des sentiments altruistes, sociaux et humanistes. Il ne recherche que l’argent et le pouvoir; l’argent instrument du pouvoir. Dans la mythologie grecque Zeus rendit aveugle Ploutos, le dieu de
la richesse et de l’abondance. Ploutos, fils de Deméter, déesse des moissons et de la fertilité, intimement liée à la terre nourricière et à la richesse qu’elle peut produire… Zeus voulait éviter qu’il
devienne le bienfaiteur de tous les hommes et porte ainsi atteinte à son autorité. Ce que distribue Ploutos, ayant perdu la vue, va donc vers les riches mieux organisés pour recevoir davantage. Ils
constituent la ploutocratie.
Les Grecs fondateurs de notre civilisation avaient parfaitement compris la malédiction de l’argent.

Ce que nous nommons encore Occident, par habitude et absence de discernement, montre un regroupement d’États bien éloigné des vertus demandées par la civilisation occidentale, enseignée par nos monuments et notre histoire. Ce dit-Occident est devenu méconnaissable en tant que continuateur de cette civilisation.

L’ambition délirante de la caste ploutocratique s’est appuyée sur la puissance étatsunienne
Longtemps la gouvernance des États-Unis et les projets de l’État profond ont convergé. Ils ont imposé leur volonté à leurs alliés, notamment européens, qu’ils ont tentés de modeler en une
illusoire unité. Ils ont voulu faire de même avec le reste du monde. La réalité, aujourd’hui, s’avère bien éloignée du but recherché.
Pendant des décennies cet ensemble, à ambition hégémonique, a persisté dans l’aveuglement et les fautes. Des choix insolents et irréfléchis ont abouti à la montée et à la propagation de plus en plus rapide de la contestation du rôle qu’il s’était donné. Pour les observateurs attentifs se profile la quasi-certitude de son effondrement. Son désir de gouverner la planète par le mépris s’est finalement retourné contre lui. L’abaissement moral et culturel des peuples, le pillage des ressources, la soumission des dirigeants, l’imposition de ses règles, sa monnaie trompeuse et aussi l’usage d’une langue rustique, abêtissante, inélégante et imprécise, voulue véhiculaire, suscitent aujourd’hui un rejet qui s’étend inexorablement.
En réalité l’Occident a été ruiné par les États-Unis. Le système ambitionnait d’organiser le monde en un seul ensemble américanisé, mais surtout régi par le système bancaire, les fonds de pension, les grands groupes d’intérêts et endoctriné par les médias aux ordres. Ce pouvoir éhonté ne pouvait que s’affranchir des peuples et des nations. Son dogme les récusait sauf bien sûr la « nation » étatsunienne. Il ne pouvait admettre des contradicteurs. Ce fut là sa faute.


Cette incroyable aspiration provenait de la certitude d’une supériorité et d’une condescendance que l’histoire, sinon justifiait du moins expliquait. Elle était en fait le fruit de l’orgueil démesuré de la caste ploutocratique au pouvoir à Washington depuis l’indépendance des États-Unis. Anticipant une gouvernance planétaire étatsunienne, cet orgueil a conduit l’Occident américanisé, inspiré par l’État profond, à concéder une part majoritaire de ses activités productives lourdes et essentielles à des pays tiers, comme la Chine parmi d’autres, au prétexte de rentabilité. Ces pays en ont profité pour se développer au point de devenir indispensables dans le fonctionnement économique de cet Occident abâtardi. Désormais ils peuvent en contrarier la volonté dominatrice. Ce n’était évidemment pas prévu. Simultanément, en son nom, les États-Unis semaient le chaos là où ils considéraient utile de le faire pour voler des ressources et renverser des régimes insuffisamment dociles. Là aussi les échecs se sont succédés. Vietnam, Irak, Afghanistan, Syrie, Libye, et bien entendu Ukraine et très probablement l’Iran, sans oublier la catastrophique dislocation de la Yougoslavie, constituent les principaux exemples de ses échecs. Les guerres étaient néanmoins circonscrites parce que sa puissance imposait encore la crainte.

L’échec et ses causes
L’Occident, dans sa configuration actuelle, n’est plus le maître du monde. Son plan a échoué. Il lui est désormais imposé de composer avec des États qu’il tenait jadis pour subalternes. Le globalisme recherché par cette ploutocratie, longtemps maîtresse de l’ensemble occidental, a rencontré un échec abyssal. La cause n’en est pas simplement une déconfiture d’un projet planétaire, mais la décomposition interne. L’Occident ploutocratique, certain de son succès, avait engagé dans les terres qui le constituent, le processus de dislocation sociale qu’il entendait instaurer universellement. Le rejet subi met désormais en évidence ses sociétés et ses gouvernances déliquescentes face à des sociétés consolidées, intelligentes et ambitieuses.
En perdant ses références civilisationnelles séculaires, l’Occident se présente maintenant comme un ensemble malade qui peut être combattu. Ses armées ne sont plus craintes comme par le passé et un nouvel armement égalisateur permet de le défier, de lui résister et même de le faire plier. Il peut certes encore agir, mais il ne peut le faire que ponctuellement, sans espoir de victoire car il ne dispose plus de la force morale, ni des moyens pour durer dans l’action.
Les dirigeants de l’Occident d’aujourd’hui l’ont ainsi pénalisé en menant, en son propre sein, la politique qu’ils imaginaient pour le monde. Ils ont contrarié le dynamisme, la santé mentale,
physique souvent, et la nature de leurs propres populations, en laissant se dégrader les sociétés.
Aujourd’hui les forces émergeantes font basculer le monde en leur faveur.

L’Occident dépérit. Il peut être détruit. Les responsables de son affaissement se trouvent en son sein. La croyance dans sa toute puissance et – il faut bien le dire – sa suffisance persistante, inspirée du communautarisme instauré jadis par les WASP, l’ont amené à commettre des erreurs d’appréciation. Le collapsus de l’URSS, en1991, a encouragé ce délire.
Les théoriciens de son hégémonie, Wolfowitz, Kissinger, Kristol, Kagan, Brzezinski et Cheney, ont été égarés par une histoire récente où les États-Unis, servis par les circonstances, avaient pu établir leur imperium. Dans leurs analyses ils n’ont fait qu’imaginer l’extension de la puissance étatsunienne assimilée à l’Occident. Ils se sont trompés. Leur orgueil les a rendus aveugles sur des changements, pourtant perceptibles, que la politique outrecuidante des États-Unis, sous l’emprise de l’État profond, avait suscités.

Les méthodes
L’Occident d’aujourd’hui, à la main de cette ploutocratie, cette oligarchie mondialiste, a ainsi pu promouvoir un individualisme outrancier évidemment bien plus propice à l’établissement de sa dictature que des sociétés structurées, solidaires et réfléchies.
La morale, les vertus et les références à une Transcendance sur lesquelles repose toute civilisation, ont été volontairement abandonnées ou rejetées. S’en est suivie une occultation de la nécessité de l’éducation, facteur indispensable au lien social, au progrès, à l’élévation et au dessin d’une image attirante. Ce n’était pas utile puisque le monde entier devait agir à l’imitation, mais bien plus, il s’agissait d’un facteur reconnu de contestation possible…La famille regardée comme un obstacle à cause des liens qu’elle crée, a été disloquée. Elle est la première marche de la nation. Il ne faut donc pas s’étonner que la natalité se soit effondrée et que certains promeuvent l’eugénisme(1) et interdisent tout débat sur ce sujet. Il est vrai que cette sélection imaginée au début du XXème siècle par les Anglo-saxons, permet d’assassiner les enfants à naître et les personnes vieillissantes, handicapées ou gênantes, représentant un coût incompatible avec le paramètre de rentabilité économique nécessairement recherché par le système. Dans sa synergie le néo-Occident va jusqu’à accepter de s’allier aux forces occultes des maffias et des cartels. La mal-bouffe en quantité jusqu’à l’obésité et les distractions électroniques ou le réseautage, la drogue fréquemment, sont devenus le pain et les jeux d’aujourd’hui. Ils détournent l’esprit de sujets fondamentaux et endorment les désirs contestataires. Les frontières voulues nécessairement ouvertes, ont permis à des populations adhérant à des règles rédhibitoirement différentes, de s’installer pour profiter des dérives du système tout en conservant leurs usages y compris en matière de natalité. Elles appuient la dislocation des nations et menacent, en ricochet, le pouvoir qui leur a facilité l’installation.

Les conséquences
La moralité et l’indépendance de pensée des dirigeants politiques de cet ensemble ont été altérées. Ils sont soumis majoritairement aux exigences de l’État profond qui les a préparés à leur docilité et à leur mission. Ils ont ainsi agi pour écarter les peuples du pouvoir et, logiquement, détruit insidieusement la démocratie qui faisait jadis la grandeur des pays que l’État profond leur a confiés. Dans ce système seul l’homme-esclave est reconnu en tant qu’élément d’une masse consumériste. Il est écrasé car toujours porteur d’intelligence. Il n’ y a plus ni droite, ni gauche mais une classe politique soumise à la doxa européiste et atlantiste expression idéologique de l’Occident malade. Elle est devenue incapable de raisonner et de contester ces exigences oppressives qui interdisent toute expression de liberté de penser. Ainsi, Union Européenne et OTAN se sont érigées en nécessités incontestables.

Dans une telle ambiance, en France, la Nation, unifiant charnellement les citoyens, amenant les individus à communier dans un même élan, se présente comme un dangereux égarement. Catalyseur de toutes les individualités, il faut en tuer l’idée.
En conséquence l’élévation de tous, est combattue. La culture, terreau de la germination
intellectuelle, est réservée à quelques rares privilégiés dont se méfie la gouvernance, ou à ceux cooptés par la caste au pouvoir. Ainsi l’État se prive d’une énergie vitale, venue du peuple, a contrario de ce qui est promu ailleurs dans le monde. C’est ainsi aussi que s’établit cette doxa, qui n’est rien d’autre qu’un totalitarisme, et que le libre-arbitre devient criminel. Il est pourtant écrit quelque part que « le pouvoir appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par le référendum ». Mais ces dits-représentants, entrant dans le vaste et obligatoire réceptacle politique européen et atlantiste, outils du néo-Occident, oublient vite qui les a élus. L’imitation est la sécurité des faibles.

Avec l’extinction de ce moteur poussant au dépassement de soi dans le collectif, que nous pouvons souvent constater dans l’ensemble euro-atlantique, c’est la civilisation occidentale, fruit de l’Occident ancien, qui disparaît.

Vers un changement de l’ordre du monde
De très nombreux pays, ont ainsi profité de cette détérioration du rôle de l’Occident, après avoir assimilé ses apports utiles, pour s’affirmer en récusant ses objectifs actuels si contraires à leur essence. Ils ont progressivement exprimé leur identité et leur propre vision des rapports avec les autres. Ils sont de plus en plus nombreux réunis dans cette association souple, les BRICS+. Elle offre une forme de coopération fondée sur la Charte des Nations unies et les cinq principes de relations pacifiques dont le président Xi Jinping célébrait, le 28 juin 2024, le soixante-dixième anniversaire de la proclamation. Ils rappellent la conférence de Bandung qui avait manifesté le fragile début de cette récusation de la toute puissance occidentale. Ils sont de bon sens: respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, non-agression mutuelle, non-ingérence dans les affaires intérieures de chacun, égalité des États, et coexistence pacifique. Ils récusent l’affrontement géopolitique et souhaitent la promotion de l’amitié et de la coopération pour le bénéfice mutuel.

Il ne faut donc pas s’étonner de cet éclatement des zones d’influence et de l’aggravation du
discrédit de l’ensemble néo-occidental. Il est lui-même à l’origine de ce nouveau panorama. Suivant la dislocation des blocs, la mondialisation, voulue par les Anglo-saxons et la caste ploutocratique, s’est retournée contre eux et contre leurs alliés européens. Les préconisations de Bandung, 70 ans après la conférence, sont sur le point de l’emporter.


La prétention et surtout l’aveuglement de l’État profond en partie maître de l’Occident, ont pu être constatés lors du déclenchement de la guerre en Ukraine. Ses instigateurs anglo-saxons croyaient que leur agression contre la Russie, masquée pourtant sous toutes sortes de fards, allait entraîner dans leur sillage l’immense majorité de la planète. Ce fut tout le contraire. En dehors de l’UE et des quelques excités idéologues qui la gouvernent, l’opération fut discréditée et la Russie reçut des soutiens puissants. De plus les armées alliées étalèrent leurs faiblesses et les économies leur fragilité. Ce fut peut-être le chant du cygne de l’État profond géniteur de ce conflit destiné initialement à l’extension de son emprise.
Les outils de cette domination sont progressivement récusés et l’organisation voulue par les États- Unis au lendemain de la seconde guerre mondiale, se voit contournée au profit de nouvelles instances et de nouveaux moyens d’échanges. Le dollar est malade de sa double vocation. De plus en plus de pays et d’institutions se séparent de leurs avoirs dans cette monnaie y compris parmi les alliés des États-Unis. Le dollar a perdu 7% de sa valeur en 2024. L’or et les monnaies nationales prennent leur revanche, l’euro est évidemment contesté. Les instruments financiers traditionnels sont contournés. Le FMI et la Banque Mondiale, perdent en légitimité. Les règles de l’OMC sont délaissées. L’OMS est dorénavant suspecte après le fâcheux épisodes de la COVID 19…

L’avenir appartient donc aux BRICS+ qui rassemblent de manière égalitaire des États. Ils savent
faire taire leurs oppositions pour mieux combattre l’Occident gangréné.
Parmi eux la Chine joue un rôle majeur. Elle menace notamment le système financier créé au profit des États-Unis et devenu une de ses armes majeures. Pour la première fois, en avril 2025, le système chinois de paiement interbancaire transfrontalier (CIPS) a dépassé le SWIFT en termes de volume de transactions journalières et il se montre beaucoup plus rapide dans les échanges. Or le SWIFT était le système de transfert de capitaux contrôlé par les États-Unis. Ils en avaient fait un de leurs multiples instruments de contrôle et d’espionnage. Les monnaies nationales sont désormais utilisées dans les échanges, repoussant inexorablement la zone d’influence du dollar. L’efficacité de cette action contestataire est notable puisque l’usage du dollar a reculé d’un quart dans les échanges internationaux. À vrai dire les sanctions financières et économiques contre la Russie ont accéléré l’établissement de systèmes alternatifs. La confiance dans les instances, dominées par le dit-Occident, a disparu.
Cet Occident, encore vindicatif, ne dispose même plus des moyens de mener des guerres. La Chine, toujours elle, produit davantage de matériel militaire de premier rang que les États-Unis qui sont incapables de recruter pour leurs armées du personnel au profil souhaitable. L’autre géant des BRICS+, la Russie, que l’État profond voulait disloquer en déclenchant contre elle une guerre par l’intermédiaire ukrainien, constitue maintenant une puissante force militaire difficile à vaincre. Elle s’enrichit, démentant ainsi les pédantes affirmations des dirigeants du dit-Occident.
Face au constat de la détérioration de sa puissance, l’Occident d’aujourd’hui ne dispose pas d’autre solution que d’admettre le monde tel qu’il est désormais.

Des contestations internes naissantes ?
L’Occident a t-il une chance de survivre au défi que lui a lancé le monde? À vrai dire s’il ne se
débarrasse pas de l’État profond, de la caste ploutocratique, son avenir pourrait se montrer bien sombre. Autrement dit s’il ne revient pas à la démocratie vraie et si les peuples ne retrouvent pas leur pouvoir, il ne survivra pas.
Des réactions salutaires apparaissent toutefois dans quelques pays où les principes nationaux et le respect du peuple renaissent avec force. Même aux États-Unis, lieu d’origine de cette décadence, un mouvement semble avoir été initié. Le président Trump combat cette caste comme avant lui ont tenté de la faire Eisenhower et Kennedy. Il est cependant contraint de se plier à certaines exigences de groupes de pression toujours puissants. En contradiction avec ses annonces et sans doute sa volonté, il a dû bombarder des sites nucléaires iraniens. N’oublions pas que l’Iran est membre des BRICS+ et que ses relations avec Russie et Chine demeurent étroites. Sentant le piège il s’est vite retiré de l’aventure et a imposé un cessez-le-feu. L’État profond continuera, n’en doutons pas, à tendre des embuscades…


Menacé dans son berceau, l’État profond cherche aujourd’hui refuge dans la partie européenne de l’Occident malade. L’UE, organisation totalitaire, apparaît donc aujourd’hui comme bien plus fiable pour ré-animer les ambitions de l’État profond. Il y est d’autant plus dangereux qu’il s’appuie sur des alliés au sectarisme exacerbé qu’il a contribué à installer dans leurs charges. Le conflit en Ukraine est devenu le tapis de jeu sur lequel il espère restaurer ses forces. Les extrémistes otaniens et européistes, auxquels se joint le premier ministre britannique, imbus de leurs positions et incultes, persistent dans une vision déjà largement périmée des relations internationales. Ils ont été formés et endoctrinés dans les organismes dédiés à la promotion des États-Unis et surtout d’un monde unilatéral administré par la banque et la finance anglo-saxonnes, autrement dit par l’État profond, la ploutocratie.

Ils sont d’autant plus menaçants que le système est grippé. L’État profond pense jouer sa survie en s’appuyant sur eux. Ils sont ses dernières cartes. Il utilise les obsessions de quelques uns. Starmer, se place dans l’hostilité séculaire du Royaume-Uni à l’égard de la Russie. Mertz reprend l’ambition de l’empire germanique concurrent historique de la Russie sur le glacis de l’Europe centrale et le président Macron ignorant l’amitié traditionnelle de la France avec la Russie, délaisse l’influence et la puissance de la France dans le vaste outre-mer et imagine profiter des circonstances pour forcer à la naissance d’une Europe fédérale dont il ambitionne d’être le chef. Ainsi pour faire échec au rapprochement entre Poutine et Trump, ces chefs d’État ou de gouvernement, poursuivent une politique belliqueuse. Ils espèrent sans doute par des actions militaires déraisonnables prolonger le conflit ukrainien, source de débouchés pour le complexe militaro-industriel et le système bancaire, éléments majeurs de l’État profond, quitte à risquer une conflagration dont ils ne sortiraient pas vainqueurs. Cependant, ces personnages attisent de plus en plus la défiance au sein même de l’UE. L’Espagne récuse l’idée de porter son budget de défense à 5% comme voudrait l’intimer l’OTAN pour faire face à la menace irréaliste de la Russie. L’Italie s’oppose à la conjugaison franco-britannique et se rapproche sur divers points de la Hongrie et de la Slovaquie. Le peuple roumain manifeste son hostilité. L’orientation protectionniste voulue par le président étatsunien dans sa lutte contre l’État profond et les considérables droits de douanes qu’il impose amènent les pays du continent européen à des réactions de plus en plus individuelles. Elles pourraient se révéler comme le début d’une prise de conscience de la dangerosité de l’ensemble néo-occidental.


Le monde ne veut plus tolérer l’unilatéralisme armé, ploutocratique et corrupteur. Ce que l’
on observe aujourd’hui, c’est l’effondrement du mythe de la supériorité occidentale et de l’Occident déviant. Comment va s’organiser le monde? Pour la France il s’agit de se débarrasser de l’influence anglo-saxonne et, en conséquence sortir au plus vite de l’UE et de l’OTAN et retrouver sa propre civilisation s’incluant dans l’ensemble occidental ancien et légitime.


Dans Ploutos, pièce d’Aristophane (388 av. J.C), Chrémylos, un citoyen d’Athènes, inspiré par
l’Oracle de Delphes, convainc Ploutos d’aller dormir dans le sanctuaire d’Asclépios, le dieu de la médecine. Il retrouve la vue et redevient le dieu de l’abondance qui distribue plus équitablement les richesses…
En vérité il s’agit de la lutte éternelle entre le bien et le mal. Le mal est désigné. Qui seront les héros qui le vaincront ? La France renouvelée peut être dans le camp des vainqueurs.

Henri ROURE – 07/2025

(1) L’anthropologue britannique, Francis Galton est à l’origine de la théorie de l’eugénisme. Mené par des scientifiques et des médecins, l’eugénisme milite pour l’éradication de caractères jugés handicapants et, a contrario, pour le développement de caractères jugés bénéfiques. L’eugénisme a ainsi abouti à la mise en place de programmes de stérilisation contrainte là où la culture dominante le permettait, à un durcissement de l’encadrement juridique du mariage et à des mesures de restriction ou de promotion de tel ou tel type d’immigration aux États-Unis. Nous constatons une contradiction avec l’ouverture des frontières à des populations fondamentalement différentes des populations d’origine, ce qui se traduit par le rejet d’une émigration venue du sud et la fermeture des frontières aux États-Unis où la population d’origine européenne est désormais minoritaire. En 1906, l’eugénisme se développe aux États-Unis, avec John Harvey Kelogg, qui fournit des fonds pour aider à la création de la «Race Betterment foundation ». Dans un pays où les lois contre le métissage sont en vigueur depuis le XVIIème siècle, la stérilisation contrainte a été pratiquée à partir de 1907. Plus de 64 000 personnes ont ainsi été stérilisées entre 1907 et 1963. L’Allemagne hitlérienne, mena une politique de ce type.