Avec la fermeture définitive de 400 écoles, la destruction de la France rurale s’accélère.

Lecture : 4 min

Le 25 avril 2019, en conclusion du pseudo “Grand débat”, Emmanuel Macron avait affirmé crânement qu’il n’y aurait « plus aucune fermeture d’école en zone rurale » jusqu’à la fin de son quinquennat. Mais il y avait glissé un important bémol : « plus aucune fermeture… sans l’accord des maires ».

Ce bémol prend aujourd’hui tout son sens, un sens odieusement cynique. Une étude du ministère de l’Éducation nationale a en effet révélé, ce 3 juillet 2019, que quelque 400 établissements ruraux devraient définitivement fermer d’ici la rentrée, la plupart sur décision des mairies et des communautés de communes. Et cet « accord des maires » leur a en fait été arraché : ils sont contraints de fermer leur école du fait de l’étranglement de leurs ressources financières décidées par l’État !

Environ 250 de ces 400 établissements vont ainsi fermer leurs portes dans le cadre d’une “politique de regroupement scolaire” votée, contrainte et forcée, par les communes.

Pour faire passer la pilule de cette accélération de la destruction de la France rurale, le ministère de l’Éducation nationale a inventé un nouveau terme, censé faire “moderne” : il faut désormais parler de “Regroupements pédagogiques concentrés” (RPC). (Les plaisantins relèveront avec ironie que c’est le même acronyme que “République populaire de Chine”).

Ces RPC, que l’on promet moins coûteux à entretenir – ce qui ne sera sans doute pas le cas, bien au contraire -, accueilleront jusqu’à plusieurs centaines d’élèves, à une distance forcément plus lointaine du domicile de leurs parents que leur école rurale précédente.

Plusieurs syndicats et enseignants ne voient pas d’un bon œil ces RPC. Ils vont casser les relations sociales au sein des villages, alourdir le budget essence des parents (donc augmenter au passage la dégradation de l’environnement !), susciter des phénomènes de « remplissage de classe » très anti-pédagogiques. Ils vont enfin accélérer l’exode rural et l’apparition des “déserts médicaux”.

Commentaires

Rappelons ici que l’origine de cette destruction accélérée de la France rurale se situe dans les “GOPÉ” fixées par la Commission européenne chaque année à la France, et qui exigent que l’on réforme les échelons administratifs français, que l’on fusionne les communes et que l’on diminue les subventions versées aux communes.

Les agriculteurs sont véritablement les persécutés absolus de la prétendue “construction européenne” :

1) ils sont déjà très violemment frappés, depuis des années, par les réformes de la PAC, par la promotion constante de l’agro-business au détriment de l’agriculture familiale traditionnelle, et par une concurrence exacerbée et déloyale venue des pays de l’est.

2) leur situation va encore empirer considérablement, avec l’ouverture très généreuse aux produits agricoles venus du Canada dans le cadre du CETA et d’Amérique du Sud dans le cadre du Mercosur.

3) cerise sur le gâteau, on accélère la fermeture des écoles rurales où ils pouvaient scolariser leur progéniture, les forçant à faire des allers-retours quotidiens de dizaines de kilomètres pour assurer l’éducation de leurs enfants.

Le plus triste, c’est que la grande majorité des agriculteurs, au lieu de voter massivement pour l’UPR – le parti du Frexit – qui est le seul à vraiment pouvoir les sauver, continuent massivement à faire confiance et à voter pour les partis européistes (LR, LREM…) ou “alter-européistes” (RN) qui sont en réalité leurs bourreaux.

———————–
Source :
http://www.leparisien.fr/societe/rentree-2019-vers-la-fin-des-petites-ecoles-de-campagne-01-07-2019-8106867.php
et
https://www.ouest-france.fr/education/ecole/derniers-jours-de-classe-pour-400-ecoles-rurales-qui-vont-fermer-definitivement-6424959