Barbe-Bleue à l’Élysée et la déchéance de la France.

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En annonçant que les masques commandés en Chine n’arriveront que FIN JUIN, dans 2 mois et demi, le gouvernement reconnaît implicitement le déclassement international de la France.

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Il n’y a plus de mots pour décrire l’incompétence criminelle de Macron et de son gouvernement.

Tout au long de cette épidémie de coronavirus, les deux maîtres-mots de cette bande de pieds-nickelés auront été 1) que « nous sommes en guerre » et 2) que « les armes vont arriver ».

Comme l’a dit un médecin exaspéré, Baptiste Beaulieu, dans un article récent du Huffington Post :
« Nous n’avons toujours pas reçu de masques FFP2, seuls des dons généreux de la population permettent aux chanceux de travailler – à peu près – protégés. Tout vient à manquer : plus de surblouse, plus de charlotte, plus de gel hydro-alcoolique, plus de gants, la situation est tout bonnement incroyable. La commande de matériel que nous avions faite courant février n’est jamais arrivée… NOUS NE VOULONS PAS DES ORDRES, NOUS VOULONS DES MOYENS. »

Barbe-Bleue à l’Élysée

Le conte populaire Barbe-Bleue, dont la version la plus célèbre est celle de Charles Perrault parue en 1697, raconte comment ce monstre s’apprête à égorger sa jeune femme, comme il l’a fait pour ses précédentes épouses.


Terrorisée, la jeune femme, qui attend que ses deux frères viennent la sauver, supplie Barbe-Bleue de lui laisser assez de temps pour prier. Le monstre lui donne un quart d’heure.

Pendant ce temps, la sœur de l’infortunée épouse, prénommée Anne, monte dans une tour d’où elle cherche à voir si leurs frères sont en vue.
L’épouse effrayée, qui sait que sa vie est en jeu, demande à plusieurs reprises à sa sœur Anne si elle les voit venir. Mais cette dernière répète qu’elle ne voit que « le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie ».

Au bout d’un quart d’heure, Barbe-Bleue revient en hurlant et s’apprête à assassiner son épouse avec un coutelas, la tenant par les cheveux. Mais les frères surgissent enfin et le tuent à coups d’épée.


Pour paraphraser le passage le plus dramatique de ce conte devenu célébrissime dans la culture française, la situation actuelle peut se résumer ainsi :


« Marianne, ma sœur Marianne, les moyens de me sauver, ne les vois-tu pas venir ?
Et la sœur de répondre à France, l’épouse de Barbe-Bleue :
– Je ne vois rien que le gouvernement qui tournoie, et sa propagande qui merdoie. »


Derrière les agissements incohérents et tragiques du Barbe-Bleue de l’Élysée, la seule observation concrète que rapporte Marianne à la France angoissée, c’est en effet qu’elle ne voit rien venir.


« Marianne, ma sœur Marianne, ne vois-tu pas de tests de dépistage venir ?
Et la sœur Marianne de répondre à France, l’épouse de Barbe-Bleue :
– Je ne vois rien que le gouvernement qui tournoie, et sa propagande qui merdoie.


– Marianne, ma sœur Marianne, ne vois-tu pas de gants de protection venir ?
Et Marianne de répondre à France, l’épouse de Barbe-Bleue :
– Je ne vois rien que le gouvernement qui tournoie, et sa propagande qui merdoie.


– Marianne, ma sœur Marianne, ne vois-tu pas de respirateurs venir ?
Et Marianne de répondre à France, l’épouse de Barbe-Bleue :
– Je ne vois rien que le gouvernement qui tournoie, et sa propagande qui merdoie.


– Marianne, ma sœur Marianne, ne vois-tu pas de lits de réanimation venir ?
Et Marianne de répondre à France, l’épouse de Barbe-Bleue :
– Je ne vois rien que le gouvernement qui tournoie, et sa propagande qui merdoie. »


– Marianne, ma sœur Marianne, ne vois-tu pas de la chloroquine venir ?

Et Marianne de répondre à France, l’épouse de Barbe-Bleue :
– Je ne vois rien que le gouvernement qui tournoie, et sa propagande qui merdoie.


– Marianne, ma sœur Marianne, ne vois-tu pas un autre traitement venir ?
Et Marianne de répondre à France, l’épouse de Barbe-Bleue :
– Je ne vois rien que le gouvernement qui tournoie, et sa propagande qui merdoie.

« Marianne, ma sœur Marianne, ne vois-tu pas de masques de protection venir ? »

Et les masques de protection ?

Eh bien, on avait cru comprendre, divine surprise, que ça y était. Que la commande avait enfin été passée le 28 mars et que cela allait être une affaire de quelques jours.
Source : https://www.upr.fr/actualite/coronavirus-lincurie-de-la-gestion-des-masques-prouve-lincompetence-et-lirresponsabilite-au-sommet-de-letat/

Eh bien, là aussi, on nous avait trompés.

Macron et Philippe, qui sont aussi lâches qu’ils sont incompétents, n’ont même pas eu le courage de donner eux-mêmes la “bonne” nouvelle aux Français.

Ils ont donc ressorti de la naphtaline Jean-Yves Le Drian – ce “ministre de l’Europe et des Affaires étrangères” dont tout le monde avait oublié jusqu’à l’existence – pour lui demander d’aller avouer sur BFM-TV le 6 avril au soir que les deux milliards de masques commandés en Chine seront « livrés d’ici à la fin juin ».

Les bras nous en tombent ! Trois mois de délai après la commande !

Notons que si la France avait passé commande de ces masques fin janvier, lorsque la ministre Buzyn avait paraît-il alerté Philippe de la gravité de la situation, nous pourrions espérer recevoir ces masques d’ici une quinzaine de jours. Sans doute même les aurions-nous déjà reçus, car les carnets de commandes des fabricants chinois de masques n’étaient sans doute pas submergés fin janvier comme ils le sont devenus aujourd’hui.

Au passage, on se demande à quoi correspondent les rotations d’avions Antonov aperçus sur la base de Vatry en train de livrer de premières commandes de masques. Il ne s’agissait sans doute que d’un apéritif pour faire patienter.

On ne peut pas « en même temps » insulter la Chine et lui demander secours.

Il ne faut pas se leurrer. Ce que Macron et sa clique sont en train de leur voir revenir en boomerang, et tous les européistes avec eux, ce sont leur méconnaissance profonde des autres peuples et civilisations du monde, leur superficialité arrogante et leur crétinerie géopolitique.

La dure loi de la vie est en train de leur faire comprendre que l’on ne peut pas mettre la France dans la dépendance industrielle et scientifique d’une immense puissance comme la Chine, et continuer « en même temps » à la toiser en ricanant, à lui faire la leçon avec mépris et condescendance, et à l’accabler avec des airs de vieille marquise indisposée par ses domestiques.
Comme tous les peuples d’Extrême-Orient, les Chinois ont d’abord un sens aigu de l’observation et de la mémorisation.

Lorsque la France de Macron et de Castaner, qui verrouille les grands médias du pays à leur profit et qui éborgne et mutile les Gilets jaunes depuis un an et demi, donne des leçons de démocratie à Pékin, le gouvernement chinois en prend note. Et se dit qu’une telle impudence se paiera tôt ou tard.

Lorsque la France d’Agnès Buzyn et de Sibeth Ndiaye affirme que le port de masques de protection ne servirait à rien, et serait même nocif, avec le lourd sous-entendu que les Chinois seraient des abrutis, le gouvernement chinois en prend également note. Et se dit qu’une telle outrecuidance se paiera tôt ou tard.

Lorsqu’une obscure secrétaire d’État aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin, se permet – du haut de ses 34 ans et de son ignorance crasse de la mentalité chinoise – d’accuser publiquement le gouvernement de Pékin, le 29 mars dernier, de faire « de la propagande, des belles images et parfois d’instrumentaliser » son aide internationale pour le Coronavirus, ledit gouvernement s’énerve.

Car il sait que, « en même temps », la France supplie discrètement la Chine de lui fournir des milliards de masques de protection pour remédier à son imprévoyance !


Fait très rare, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, répond alors vertement à Amélie de Montchalin lors d’une conférence de presse : « J’ai entendu plusieurs fois des Occidentaux mentionner le mot de propagande par rapport à la Chine. J’aimerais leur demander : à quoi font-ils exactement référence ?».

Faisant expressément référence aux employés dans les usines chinoises qui travaillent d’arrache-pied pour fournir aux pays en difficulté des fournitures de protection face au Covid-19, Hua Chunying réplique de façon cinglante que « leurs efforts doivent être respectés, et non dénigrés », avant de poursuivre : « J’ai envie de demander aux personnes qui tiennent des propos cyniques : que font-elles, elles, contre l’épidémie ? »
Source : https://francais.rt.com/international/73367-covid-19-accuse-d-instrumentaliser-son-aide-pekin-recadre-un-membre-du-gouvernement-francais

Et lorsqu’un journaliste, Emmanuel Lechypre, se permet de lancer une formule raciste, bête et méchante, contre les Chinois lors de la matinale du samedi 4 avril 2020 sur le plateau de BFM TV, ricanant ainsi d’un reportage sur la journée de deuil en Chine pour pleurer les morts du Covid-19, et qu’il ne trouve pour s’excuser que de dire qu’il « pensait que les micros étaient fermés », l’ambassade de Chine en France publie un communiqué officiel pour dénoncer cet outrage suprême fait aux défunts :
« Les propos tenus par un éditorialiste de BFMTV à un tel moment sans le respect dû aux défunts sont impertinents et l’Ambassade de Chine en France exprime son vif mécontentement et sa condamnation à cet égard. Nous nous opposons à toute forme de propos et actes racistes et discriminatoires ».

Source : https://www.programme-tv.net/news/tv/252542-derapage-sur-bfmtv-lambassade-de-chine-exprime-son-vif-mecontentement-suite-aux-propos-demmanuel-lechypre/

CONCLUSION : la déchéance de la France

Ce qui précède ne sont que de tristes mais révélateurs exemples.
Il y en a tant d’autres !

Habitués à ne plus respecter leur propre pays, leur propre peuple et leur propre histoire, bien des responsables politiques et médiatiques français en sont venus à ne respecter plus rien ni personne.

Et notamment pas les Chinois qu’ils estiment normal de considérer comme des minus, « en même temps » que l’on dépend d’eux dans tous les domaines du fait de la « construction européenne » et du tsunami de délocalisations qu’elle a provoqué.

Faut-il dès lors s’étonner que, lorsque la France veut acheter des masques de protection aux Chinois, nos dirigeants aux abois découvrent soudain que les commandes qu’ils passent à la Chine ne sont plus prioritaires et qu’elles sont mises sous la pile, après celles émanant de pays plus puissants ou plus amicaux ? Nos dirigeants devraient en effet méditer ce proverbe chinois qui enseigne qu’« il ne faut jamais lancer de pierre aux autres quand on habite une maison de verre ».

Ainsi va la terrible déchéance de la France.


Nos compatriotes sont les premiers à en pâtir, comme on le constate avec effroi en songeant que ces masques arriveront trop tard pour sauver des milliers de vies.

François Asselineau
7 avril 2020