Communiqué de presse – 20 septembre 2019 – 07h25 : FRANÇOIS ASSELINEAU REMERCIE MICHEL ONFRAY POUR SON SOUTIEN PUBLIC ET SANS AMBIGUÏTÉ.

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S’exprimant lors d’un salon de la Librairie Mollat ce jeudi 19 septembre 2019, le philosophe a été invité par une personne de l’assistance à exprimer son opinion sur le président de l’Union populaire républicaine (UPR).

La réponse de Michel Onfray mérite d’être reproduite in extenso ci-dessous puisque le philosophe, tout à la fois :

  • explique pourquoi il apporte son soutien à François Asselineau après avoir attentivement examiné les analyses et propositions politiques du président de l’UPR,
  • explique pourquoi François Asselineau est interdit d’antenne sur tous les grands médias français,
  • fait valoir que la perte de notre souveraineté nationale comme étant le problème essentiel de la France actuelle,
  • rappelle que la source profonde et réelle du mouvement des « gilets jaunes » est, comme l’explique également l’UPR, le carcan économique et social mortifère imposé par la « construction européenne » et, particulièrement, par l’euro, ce que Michel Onfray nomme « l’empire maastrichtien ».

François Asselineau salue le courage de Michel Onfray, qui n’est pas si fréquent au sein du monde intellectuel français.

À lire ici : ÉVÉNEMENT ! Michel Onfray soutient publiquement l’UPR !


Question d’un auditeur : À votre place il y a quelques semaines, Monsieur Régis Debray nous parlait du processus de vassalisation de la France et des autres pays d’Europe par les États-Unis. Votre parole, M. Onfray, est capable de percer les murs de l’omerta médiatique. Pourquoi est-ce que vous ne mentionnez jamais l’existence du seul mouvement politique français et du seul homme politique français qui défendent un véritable mouvement de libération nationale ?

Michel Onfray : Il faut me dire lequel.

L’auditeur : Monsieur Asselineau

Michel Onfray : Ah voilà. Il y a toujours dans une conférence un défenseur de M. Asselineau. Et c’est bien d’ailleurs. Je ne sais pas comment il fonctionne mais il a du monde partout. Il a très peu d’électeurs mais il y a toujours quelqu’un qui me dit « mais alors Asselineau vous n’en parlez pas ». Alors j’en ai beaucoup mal parlé parce que je ne savais pas ce qu’il disait véritablement, des bouts des fragments, des choses comme ça.

Il se fait que, grâce à des personnes comme vous qui à chaque fois me rappelez que je ne parle pas de M. Asselineau, un jour je me suis dit : « je vais voir ce que dit ce monsieur ». Et c’est très bien. Et moi j’aime beaucoup ce qu’il dit et, de fait, je me suis dit « voilà quelqu’un qui, parce qu’il dit des choses justes – dans tout ce que j’ai entendu de lui, je n’ai pas trouvé de choses à redire, vraiment, et parfois je l’ai écouté longuement, j’ai écouté des enregistrements qui pouvaient durer une bonne heure avec un réel intérêt, avec un réel plaisir en me disant « c’est vrai que je souscris à tout ça ».

Alors pourquoi en parle-t-on si peu ? Parce que justement, il dit ce qui est sur l’empire maastrichtien, il dit comment ça fonctionne. Il a une mémoire extraordinaire. Il mobilise des savoirs hyper-techniques, qui font qu’il n’est jamais dans une dissertation d’ordre général. Quand il a quelques idées, il nous explique comment, pourquoi, il donne des chiffres. Il cite des sources extrêmement intéressantes.

Pourquoi en parle-t-on si peu ? Parce qu’il dit la vérité. Parce qu’il dit des choses justes et qu’on ne veut pas entendre.

L’auditeur : J’ai bien utilisé le pronom « vous ». Pourquoi vous n’en parlez pas ?

Michel Onfray : Mais parce que je suis en train de faire mon « outing » monsieur. Je viens de vous expliquer que je n’en parlais pas ou que j’en parlais mal parce que j’en parlais partiellement. Je vous dis que j’ai fait un travail qui m’a permis d’aller à la source pour pouvoir juger plus précisément et je vous dis qu’après en avoir jugé précisément je fais l’éloge de votre héros. Donc j’ai répondu à votre question en vous disant que j’en parlais par ouï-dire.

On ne devrait pas faire ce genre de choses mais parce que je l’avais entendu à la télévision, dans quelques débats, j’avais lu ses prospectus politiques au moment des présidentielles ou ce genre de choses. Je n’en savais pas plus et ça me suffisait bien. Mais après, je me suis dit « bon, allons chercher plus précisément ce qui se trouve dit ».

C’est un discours structuré qui démonte de manière rationnelle et raisonnable le dispositif maastrichtien, donc la chose essentielle qui est que la France a perdu sa souveraineté. Si l’on n’est plus souverain, et que l’on est dans un État supranational – cet État, moi, je l’ai nommé « empire », parce que je pense effectivement que ou il y a un État maastrichtien ou il y a un empire et que globalement ça ne s’exclut pas, et que tant qu’on n’avait pas compris qu’on est dans cet État maastrichtien on ne comprend pas quel type de politique est possible ou pensable en France. C’est tout.

Donc la chose étant enregistrée, elle va pouvoir être dite. Asselineau va pouvoir mettre en boucle le soutien de Michel Onfray. Mais je réponds sincèrement à ce que vous m’avez dit.

Ce qui m’intéresse moi dans cette aventure, c’est qu’il fasse si peu de voix, qu’il soit si peu connu ou reconnu, que tout le monde connaisse son nom mais que très peu de gens connaissent son programme. Qu’il fasse des petits scores et je pense que c’est la preuve de la justesse de ses thèses, et que comme il dit des choses majeures, tout est fait pour qu’on n’entende pas beaucoup.

Et par exemple, sur la question des « gilets jaunes » et Maastricht, personne n’a mis en relation le fait que le refoulé maastrichtien produisait les « gilets jaunes » aujourd’hui. On dit : « ils sont méchants, ils mettent le feu partout, ce sont des délinquants, des voyous etc. » C’est pas complètement faux depuis que Mélenchon, la CGT, Sud etc ont estimé qu’il fallait se servir d’eux, et moi je parle du départ des « gilets jaunes » dans cette aventure mais dès qu’il s’agit de parler de l’essentiel, la fin de la souveraineté nationale, la souveraineté supranationale, l’impossibilité pour la France de pouvoir faire une politique – nous ne pourrons plus faire une politique aujourd’hui – ce n’est plus possible, ce n’est plus pensable.

Et dès que vous dites « mais les « gilets jaunes » ne sont que le retour du refoulé maastrichtien » – c’est un peu ce que dit Régis Debray, il n’y a aucun problème on s’entend bien – dès que vous dites des choses comme celles-ci vous êtes criminalisé : il y a tout quoi, vous êtes complotiste, vous êtes climatosceptique, vous êtes fasciste, vous êtes nazi, vous êtes compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, de sa fille aussi, vous êtes un pédophile refoulé, vous voulez coucher avec votre mère. Enfin moi j’ai eu droit à tout. On a droit à tout ça.

Mais de fait, c’est un discours extrêmement bien fait, celui d’Asselineau, qui témoigne d’un effort de déconstruction extrêmement intéressant mais c’est justement le point aveugle de l’empire maastrichtien : c’est « on ne peut pas entendre ce discours-là ». Donc il faut évidemment le criminaliser, donc voilà, vous pourrez dire que j’ai fait mon « coming out » sur ce sujet. Et il a procédé d’un travail sur les sources – je suis allé voir ce qu’il disait – pour pouvoir analyser et penser ce qu’il faisait.