LE JEU DE GO DE POUTINE

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Macron n’est pas seulement un traître et un lâche, promu à l’Élysée par les médias pour servir l’État profond américain.
Il est aussi d’une bêtise crasse.
Il a cru pouvoir attaquer la Russie, sermonner Poutine, fournir des armes à l’Ukraine, sans que Poutine ne réagisse jamais. Avec une superficialité et une fatuité hélas très françaises, Macron, ses courtisans et ses médias, ont cru qu’il suffisait de débiter des discours ronflants d’un air supérieur pour que la victoire soit acquise. Ils ont interprété le silence de Poutine pour un aveu de faiblesse !
Cette secte dirigeante, où la suffisance le dispute à la sottise, n’a pas vu ce qui se tramait.

Pendant que Macron jacassait, changeait les tapis à l’Élysée et allait se balader en Mongolie, l’immense stratège Poutine préparait L’OUVERTURE D’UN SECOND FRONT ANTI-EURO-ATLANTISTE ET ANTI-FRANÇAIS EN AFRIQUE.

Poutine a su profiter de la rancœur des populations d’Afrique de l’ouest contre les Occidentaux, les Américains et les Français en particulier.
Beaucoup ne supportent plus d’être traités en colonisés à qui l’on impose monnaie, dirigeants, échanges injustes, géopolitique, valeurs LGBT, etc.
Réalisant soudain l’étendue effarante du désastre en cours (rien moins que la présence de la France en Afrique),Macron réagit comme l’être lâche et minable qu’il est.

1️⃣ D’une part il rejette sa responsabilité -écrasante- sur ses services, dont la DGSE.

2️⃣ D’autre part, il envoie s’exprimer la pauvre Colonna, à qui il a fait tenir des propos surréalistes.
La ministre des Affaires étrangères n’a rien trouvé de mieux à dire qu’elle jugeait «sérieuse» et «crédible» une intervention militaire de la CEDEAO (États d’Afrique de l’ouest).

Avec un minimum de jugeotte, on devine que si l’on dit qu’une intervention militaire est «crédible», c’est bien parce que presque personne n’y croit.
Du reste, la CEDEAO n’a pas bougé après les coups d’État :
– en Guinée (5/9/2021)
– au Mali (18/8/2020)
– au Burkina Faso (30/9/2022)
Un piège terrible est donc en train de se refermer sur la France, du fait de l’incompétence et de la bêtise de Macron.
▪️soit la CEDEAO se dégonfle et la France avec.
Auquel cas Poutine apparaîtra comme le grand vainqueur et la France comme tragiquement défaite et humiliée.
▪️soit, ce qui serait encore pire, la CEDEAO et la France décident en effet d’intervenir militairement (avec le soutien lointain des États-Unis).
Ce choix de la guerre à la place de la diplomatie et du dialogue risquerait d’ouvrir une Boîte de Pandore et de provoquer l’embrasement.
Une intervention militaire de la CEDEAO et de la France entraînerait en effet très probablement
▪️le ralliement du Mali et du Burkina Faso au Niger (ils l’ont déjà fait savoir)
▪️le ralliement de l’Algérie au Niger (elle a averti)
▪️le soutien plus intense de la Russie, via la milice Wagner, au Niger.

Et ceci se produirait alors que
▪️ la France est dans une très grande vulnérabilité:

  • impopularité record de Macron, de son gouvernement et de sa majorité
  • armée très sous-équipée (au profit des néo-nazis ukrainiens !)
  • des d’immigrés originaires du Niger, du Mali, du Burkina présents en France et dans son armée
  • larges pans de l’opinion publique résolument hostiles à une intervention militaire :
    ▪︎ à l’extrême-droite et à droite, de nombreux électeurs souhaitent un divorce complet d’avec l’Afrique
    ▪︎ à gauche et à l’extrême-gauche, de nombreux soutiens aux pays adversaires de la France
  • situation d’anarchie rampante (rébellion d’une partie des policiers, flambée des crimes et délits, risques d’attentats perpétrés par une 5e colonne, etc.)

▪️cette intervention serait aussi confrontée à la situation fragile de plusieurs États de la CEDEAO (Sénégal par exemple)

Il faudra des années pour rétablir la confiance entre la France et les pays d’Afrique de l’ouest qui lui tournent le dos les uns après les autres.
Comme je ne cesse de le dire depuis 16 ans, cela doit passer par

  • la fin de la Françafrique
  • l’aide au démantèlement du franc CFA
  • une sincère conversion du regard et des pratiques des dirigeants français vers les pays d’Afrique
  • la construction d’une communauté francophone fondée sur l’intérêt commun, l’égalité stricte des droits et des devoirs et le respect mutuel (voir mon programme sur la Francophonie)