L’UNION EUROPÉENNE EN DÉCOMPOSITION (2) = Le Premier ministre portugais qualifie de “répugnant” le discours des Pays-Bas et annonce que la “mesquinerie récurrente” des Néerlandais est une “menace pour l’avenir de l’UE”.

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La prétendue “Union européenne” craque de partout mais les médias français tentent de cacher l’information.

Dans une analyse précédente, j’ai expliqué que le refus de quatre pays du Nord de l’Europe (dont l’Allemagne et les Pays-Bas) d’accepter les “coronabonds” découlait de leur refus total d’une mutualisation des dettes des États de la zone euro.

Car, vu de Berlin, La Haye, Vienne ou Helsinki, il est hors de question de voir les Allemands, les Néerlandais, les Autrichiens, les Finlandais, accepter jusqu’à la fin des temps de payer les dettes et les déficits de tous ces peuples du sud de l’Europe qui sont perçus comme se la coulant douce alors que les peuples du nord de l’Europe gagneraient, eux, leur vie à la sueur de leur front.

Cette analyse permet de comprendre le scandale qui s’est produit à l’issue du Conseil européen qui s’est tenu par visioconférence hier jeudi 26 mars.

De quoi s’agit-il ?

À l’issue du Conseil européen par visioconférence, le Premier ministre portugais Antonio Costa a répondu à une question sur la position défendue par le ministre néerlandais des Finances, Wopke Hoekstra, selon lequel la Commission européenne devrait ouvrir une enquête afin de comprendre pourquoi certains pays membres ne disposent pas de marge budgétaire pour répondre à la crise sanitaire.

Selon la presse néerlandaise, Wopke Hoekstra a d’ailleurs déclaré à plusieurs reprises cette semaine que certains pays auraient dû… économiser davantage ces dernières années pour absorber les coûts entraînés par la pandémie !

Oser dire cela à des pays qui sont en restriction budgétaire permanente à la demande de la BCE et de la Commission européenne, pour prétendument “sauver l’euro”, il fallait quand même le faire.

Cela en a été de trop pour le chef du gouvernement portugais qui s’est alors lâché devant les journalistes.

Antonio Costa a dit textuellement :

« CE DISCOURS (des Néerlandais) EST RÉPUGNANT DANS LE CADRE DE L’UNION EUROPÉENNE. C’EST VRAIMENT LE MOT : RÉPUGNANT. »

Avant de poursuivre :

« Ce type de réponse est d’une inconscience absolue et cette mesquinerie récurrente mine totalement ce qui fait l’esprit de l’Union européenne et représente une menace pour l’avenir de l’Union européenne »

« Personne n’est disposé à entendre à nouveau des ministres des Finances néerlandais comme ceux que nous avons entendus en 2008 et dans les années qui ont suivi. »

CONCLUSION : Silence dans les médias français ?

Cet énorme scandale a été relaté par une dépêche de l’Agence France-Presse en milieu de matinée ce 27 mars.

Mais, au moment où j’écris (15h30), cette dépêche n’a été relayée que par deux médias en ligne :

Mediapart, mais dans un article réservé aux abonnés
https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/270320/coronavirus-lisbonne-fustige-la-mesquinerie-recurrente-de-la-haye?onglet=full ()

– et par le site marocain H24Maroc, dans un article disponible à la lecture de tous
https://www.h24info.ma/monde/coronavirus-le-portugal-fustige-la-mesquinerie-recurrente-des-pays-bas/

Force est donc de constater que, 5 heures après la dépêche de l’AFP, aucun grand média français ne l’a encore relayée. Quand va-t-elle l’être ?

De ce fait, les Français restent tenus dans l’ignorance des tensions de plus en plus violentes qui opposent les États de l’UE. On a pu le voir récemment entre l’Italie et l’ensemble des pays de l’UE, entre la France et l’Allemagne, etc.

Des tensions telles qu’elles versent maintenant dans les insultes publiques entre dirigeants.

Quel que soit le poids de la chape de plomb médiatique qui pèse sur l’information en France, il semble que rien ne peut arrêter désormais le processus de dislocation en cours de la prétendue “Union européenne”.


François Asselineau
27 mars 2020
15h30

RAPPEL : La “charte de déontologie de Munich”

Nous savons que des centaines de journalistes lisent les communiqués de presse de l’UPR, et que beaucoup d’entre eux lisent aussi nos publications sur les réseaux sociaux.

Force est donc de constater que la quasi-totalité d’entre eux s’abstiennent volontairement de faire état de nos analyses – et cela alors même que celles-ci se révèlent systématiquement confirmées par les événements !

Plutôt que d’informer correctement leurs lecteurs ou leurs auditeurs en leur donnant au moins une autre vision des choses – la nôtre -, ils continuent sciemment à occulter nos analyses, à diffuser des informations biaisées et à faire miroiter les éternels faux espoirs dans une sempiternelle “autre Europe”.

Cette attitude – d’autant plus scandaleuse que nos analyses se révèlent justes et prédictives des événements – constitue une violation, à plusieurs égards essentiels, de la charte de Munich qui pose le cadre éthique de la profession de journaliste depuis 1971.

La “charte de déontologie de Munich” (ou “déclaration des devoirs et des droits des journalistes”), signée le 24 novembre 1971 à Munich et adoptée par la Fédération européenne des journalistes, est une référence européenne concernant la déontologie du journalisme, en distinguant 10 devoirs et 5 droits.

Parmi ces 10 devoirs du journaliste :


1) RESPECTER LA VÉRITÉ, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du DROIT QUE LE PUBLIC A DE CONNAÎTRE LA VÉRITÉ.

2) Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.

3) Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; NE PAS SUPPRIMER LES INFORMATIONS ESSENTIELLES et ne pas altérer les textes et les documents.

9) NE JAMAIS CONFONDRE LE MÉTIER DE JOURNALISTE AVEC CELUI du publicitaire ou DU PROPAGANDISTE ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs.

10) Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.
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