L’UPR salue l’action d’Abdou Diouf, qui a fait ce qu’il a pu pour empêcher Nicolas Sarkozy et François Hollande de saboter la Francophonie

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Communiqué

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L’UPR salue l’action d’Abdou Diouf à la tête de la Francophonie depuis presque douze ans, à l’occasion du XVème sommet de l’organisation qui s’est tenu ce weekend à Dakar. Pendant ses trois mandats successifs, Abdou Diouf s’est efforcé de donner une vitalité nouvelle à ce lien singulier qu’est la langue française entre 274 millions d’êtres humains, sur les cinq continents. L’UPR souligne d’ailleurs que le nombre de locuteurs du français est promis, contrairement aux idées reçues, à une croissance rapide dans les années à venir, puisqu’il pourrait atteindre 750 millions en 2050, principalement grâce à la croissance démographique de l’Afrique francophone.

Alors que ce constat prometteur devrait inciter les dirigeants français à redonner toute la priorité aux liens avec les pays de la Francophonie, ils s’acharnent à affaiblir toute coopération avec eux et à enfermer la France dans le périmètre étriqué et arbitraire de l’Union européenne qui est, elle, en déclin démographique rapide.

François Hollande ne semble avoir rien d’autre à proposer aux pays africains que des interventions militaires, aux buts incertains, comme au Mali ou en Centrafrique. Avant lui, Nicolas Sarkozy avait manifesté à plusieurs reprises son mépris pour le fait francophone.

Le 26 juillet 2007, il avait prononcé à Dakar un discours où il avait développé une vision racialiste du monde, typiquement anglo-saxonne, expliquant par exemple que « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire » ou bien encore que « jamais l’homme [africain] ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin ».

En octobre 2008, Nicolas Sarkozy n’avait passé que quelques heures au sommet de la Francophonie à Québec, comportement reçu comme une insulte par les délégations étrangères et les organisateurs, pour se précipiter à une rencontre à Camp David avec le président George W. Bush, qui quittait ses fonctions trois mois plus tard, après deux mandats catastrophiques pour la stabilité et la paix mondiales.

En outre, en admettant de nouveaux États peu ou pas francophones, comme membres à part entière, associés ou observateurs dans la Francophonie, Nicolas Sarkozy et François Hollande rendent caduque, comme à dessein, l’idée même de « solidarité francophone ». Au sommet de Kinshasa, en octobre 2012, le premier avait admis l’Arménie comme membre à part entière, le Qatar comme membre associé et l’Uruguay comme observateur. À ce sommet de Dakar, le deuxième a admis le Mexique, le Costa Rica et le Kosovo, qui est en réalité une base militaire américaine, comme États observateurs. L’UPR observe que cette stratégie de « destruction par la dilution » appliquée par les dirigeants français à la Francophonie ne se retrouve ni au sein de la Communauté des pays de langue portugaise ni au sein du Commonwealth.

Le désintérêt des dirigeants européistes pour la Francophonie – d’ailleurs souligné régulièrement par Abdou Diouf – est parfaitement cohérent avec le principe de la « construction européenne » qui postule une distinction entre les pays « recommandables » – du monde « blanc » – et les autres. À l’inverse, la notion de « solidarité francophone », fondée sur le lien concret d’une langue commune – et donc de références culturelles partagées, balaye toute conception racialiste, et finalement raciste, du monde. C’est pourquoi il est urgent de la substituer à l’idée de « construction européenne » qui conduit la France vers le « choc des civilisations » cher aux néoconservateurs américains.

Le mépris du gouvernement français pour la Francophonie va de pair avec son travail de sape à l’encontre de la langue française sur le territoire national même. L’UPR rappelle que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a entrepris, au travers de la loi dite « Fioraso » de remplacer progressivement le français par l’anglais dans l’enseignement supérieur et la recherche. Dans le même temps, il a relancé l’enseignement des langues régionales à l’école primaire, au travers de la loi cyniquement qualifiée de « refondation de l’école ». Devant le délitement, dans notre propre pays, de la maitrise du français – qui devrait s’accélérer compte tenu des lois récentes – plusieurs universités ont décidé de mettre en œuvre des cours de base de grammaire et d’orthographe, comme à Dijon.

L’UPR rappelle qu’Abdou Diouf avait fait une réponse personnelle et chaleureuse au courrier de François Asselineau, à l’occasion de notre pétition contre la loi « Fioraso » qui a cumulé plus de 12.000 signatures venues du monde entier. À l’opposé, le Premier ministre d’alors, Jean-Marc Ayrault, s’était contenté de faire transmettre par un subalterne une réponse lapidaire et condescendante à l’interpellation du Président de l’UPR.

L’esprit combatif insufflé par Abdou Diouf à la tête de la Francophonie risque, cependant, de fléchir avec sa remplaçante, Michaëlle Jean, désignée ce dimanche 30 novembre.

L’UPR s’inquiète, en effet, que la Francophonie soit dirigée maintenant par l’ex-représentante de la reine d’Angleterre au Canada, puisque c’est bien là le rôle que Michaëlle Jean a rempli entre 2005 et 2010 comme Gouverneur général du Canada. Pour les Canadiens français, cette fonction, véritable survivance de l’empire britannique, est le symbole même du régime colonial dans lequel ils ont vécu depuis la perte du Canada français, en 1763 à la suite du Traité de Paris. Michaëlle Jean avait, de plus, abandonné sa nationalité française pour assouvir son ambition de parvenir à la fonction de Gouverneur général, où elle n’a pas brillé pour ses actions en faveur des minorités francophones du Canada.

En outre, la désignation d’une personnalité issue du « Nord » et qui, de surcroît, n’a pas occupé la plus haute fonction exécutive d’un État, contrevient aux usages en vigueur au sein de la Francophonie.

Au prétexte de vouloir en finir avec la « Françafrique », François Hollande a laissé désigner à la tête de la Francophonie une personnalité de second ordre par rapport à un Abdou Diouf ou à un Boutros Boutros-Ghali, qui ne convient probablement pas aux pays du « Sud » et qui a répudié sa nationalité française pour complaire aux Anglo-saxons. La « lutte contre la Françafrique » est, certes, légitime s’il s’agit de mettre un terme à des circuits clientélistes entre des responsables corrompus. Malheureusement, cette expression tend à devenir désormais une justification fourre-tout des européistes pour réduire toute coopération entre la France et ses partenaires africains, et brader les intérêts français. La désignation de Michaëlle Jean, qui doit ravir Washington et ses larbins européistes, n’augure rien de bon pour la suite.

L’UPR s’étonne que le XVème sommet de la Francophonie, si important sur le plan géostratégique pour la France n’ait fait l’objet que d’une couverture a minima par les grands médias, et d’analyses superficielles. Ils n’ont cessé, pendant tout le weekend, d’assommer les Français avec l’élection du Président de l’UMP et le congrès du FN, deux événements dont les issues étaient connues d’avance. M. Sarkozy, qui a déjà démontré sa nocivité, va se remettre à importuner les Français sur toutes les ondes et tous les écrans. Mme Le Pen va continuer à jouer sa partition d’épouvantail consentant au service de la « construction européenne ».

L’UPR souligne, d’ailleurs, que ces partis politiques omniprésents dans les médias n’ont représenté au dernier scrutin national – les élections européennes de mai dernier – respectivement que 8,8% et 10,6% des électeurs inscrits. Autrement dit, 81% des électeurs se moquaient des élections internes qui se sont tenues ce weekend à l’UMP et au FN.

L’UPR rappelle enfin que son programme politique est le seul à donner à la coopération culturelle, économique et politique avec les pays francophones, la place éminente qu’elle mérite aujourd’hui, et qu’elle méritera plus encore demain. La Francophonie devra être réduite aux seuls États francophones, en y ôtant les États qui y ont été admis sans raison. Au point 18. de son programme, l’UPR propose notamment de créer un véritable Parlement de la Francophonie, qui sera installé dans les locaux de l’UNESCO, laissés vacants par le déménagement de cette institution dans l’immeuble du parlement de Strasbourg, de réorienter une partie des fonds structurels, actuellement versés à l’Union européenne, vers des programmes impliquant les États de la Francophonie, de développer un système d’échanges universitaires de grande ampleur avec ces mêmes États et de sensibiliser le peuple français à son appartenance à la sphère francophone.