== PUCES RFID ET LIBERTÉS PUBLIQUES == Malgré les sarcasmes du journal Le Monde pendant la campagne présidentielle, les événements donnent encore une fois raison à l’UPR.

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Comme le savent les adhérents et sympathisants qui me suivent depuis plusieurs années, j’ai fait figurer dans mon programme présidentiel – dès le mois de décembre 2011 – une proposition claire, nette et précise : que la France prenne l’initiative planétaire, dans le cadre de l’ONU, d’interdire au niveau mondial l’implantation de puces RFID dans le corps humain. Et cela au nom du principe suprême de la liberté de l’Homme et de la menace terrifiante d’une planète où nos enfants et petits-enfants pourraient être suivis, reconnus, et espionnés dans la moindre de leurs activités et de leurs opinions.

Ayant repris à l’identique cette proposition lors de ma campagne pour l’élection présidentielle de ce printemps, cela m’a valu un article spécial sur le site en ligne du journal Le Monde, dans sa rubrique intitulée « Les Décodeurs – Venons -en aux faits ». Selon le journal, cette rubrique vise à mettre en garde ses lecteurs contre les fausses rumeurs propagées sur les réseaux sociaux et, pour cela, à adopter une démarche rationnelle en en « venant aux faits ».

L’article en question, publié le 18 avril 2017, avait pour titre : « François Asselineau sur les puces électroniques : fantasmes et réalité »

 

 

À bien y regarder, l’article était moins virulent contre moi que ne le laissait penser ce titre agressif et provocateur. Il avait d’ailleurs été rédigé par un journaliste dont on découvrait au passage qu’il avait écouté attentivement mes derniers entretiens d’actualité en date où j’avais abordé la question.

Son article commençait par préciser un fait parfaitement exact : « Interdire le puçage des êtres humains : le candidat à l’élection présidentielle est le seul à l’évoquer, et il en fait un point important de son programme. » Puis il citait quelques faits allant dans mon sens.

Néanmoins, le titre de l’article, comme le parti pris de son contenu, visait à me faire passer pour un candidat mettant un accent exagéré sur quelques faits, lesquels étaient décrits comme étant, somme toute, très localisés et d’une importance bien mineure.

De la présentation générale de cet article de « décodage », le lecteur pressé ne pouvait retenir que l’impression d’un candidat un peu farfelu, « fantasmant » sur le danger imaginaire de voir se développer à toute allure l’implantation de puces RFID sous-cutanées chez les êtres humains.

Bref, Le Monde laissait entendre de façon insidieuse que je n’aurais pas été un candidat aussi sérieux que tous les autres candidats – Macron en tête, bien entendu –, qui se gardaient bien de parler de cette question.

 

Quoi qu’écrivent les « Décodeurs » du Monde, le puçage des humains continue à se développer de façon inquiétante

Seulement voilà : un article du journal Le Figaro du 26 juillet 2017 vient apporter de nouveau de l’eau à mon moulin.

Après la Suède, la Belgique, la France et l’Australie, c’est désormais des États-Unis que nous parvient une nouvelle information, selon laquelle «  l’entreprise américaine Three Square Market, spécialisée dans les logiciels de distributeurs automatiques, va proposer à ses employés la possibilité de se faire implanter une puce électronique dans la main. »

 

Le Figaro a l’honnêteté de reconnaître que « C’est une première aux États-Unis et elle fait froid dans le dos », avant de poursuivre : « Si la démarche est une première aux États-Unis, elle avait déjà été initiée dans certaines entreprises en Europe. […] La technologie employée par la firme américaine est similaire à celle utilisée pour les cartes de paiement sans contact ou l’identification des animaux de compagnie. Ainsi, pour franchir les portes de cette entreprise, située dans le Wisconsin, se connecter à leur poste de travail, utiliser la photocopieuse ou payer à la cafétéria, les employés n’auront plus qu’à tendre le bras. Sur les 85 employés de l’entreprise, une cinquantaine a déjà accepté l’expérience. »

Soit dit en passant, notons qu’une majorité des employés a donc accepté servilement ce que leur patron leur demandait…

Après avoir précisé que « le coût de la puce, dont la taille est similaire à celle d’un grain de riz, s’élève à 300 dollars » et que « les frais sont intégralement pris en charge par l’entreprise », le Figaro précise que, selon le directeur de cette entreprise, « l’implantation de puces électroniques sous la peau humaine [est] la prochaine grande avancée inévitable qui se produira ».

Enfin, le Figaro conclut son article d’une façon qui donne rétrospectivement parfaitement raison aux analyses de l’UPR, en donnant la parole à un microbiologiste de l’Institut Karolinska, en Suède, qui dénonce les risques que font peser les puces électroniques sur la liberté des usagers. Selon lui, ces puces électroniques « peuvent collecter des données sur votre santé, sur votre localisation, sur vos horaires de travail, sur le temps que vous passez aux toilettes » et il ajoute : « Toutes ces données pourraient logiquement être collectées. Mais que se passe-t-il ensuite? Pour quoi sont-elles utilisées ? Qui peut y avoir accès ? »

La vérité, c’est que, comme n’importe quelle autre technologie de sécurité, les puces RFID, censées améliorer la traçabilité des produits ou le contrôle d’accès des individus, lutter contre la fraude ou encore sécuriser les passeports électroniques, peuvent parfaitement faire l’objet d’un piratage. Même le ministère de l’intérieur américain a déconseillé l’utilisation des puces RFID en matière d’identification des êtres humains, et même Verichip, l’entreprise à la pointe du marché des implants sous-cutanés, reconnaît qu’il ne faut pas accorder trop de confiance à sa puce.

 

Les rayons X permettent de voir que ces deux mains – gauche et droite – portent chacune une puce RFID implantée en sous-cutané entre le pouce et l’index. Ces mains sont celles de Amal Graafstra, auteur d’un livre intitulé RFID Toys.

 

Commentaires  : Oui au « décodage » de l’actualité, Non à l’esprit de soumission et d’abandon

S’il y a bien quelqu’un de favorable au « décodage » – pour le grand public – des événements et de la réalité dans tous les domaines, c’est quand même moi. N’en ai-je pas fait la preuve, depuis plus d’une décennie, en créant l’UPR et en mettant ainsi de côté ma carrière professionnelle ?

Il se trouve que je me suis beaucoup intéressé aux techniques utilisées en prospective et futurologie et que j’ai même donné des cours à des étudiants, il y a une quinzaine d’années, sur cette discipline. Je sais qu’il existe des techniques sérieuses, qui permettent d’anticiper avec un bon degré de probabilité, les scénarios d’évolution dans différents domaines, notamment en matière de démographie ou de géopolitique.

L’une des clés des recherches sur l’anticipation consiste à savoir déceler les « faits porteurs d’avenir ».

Il y entre bien entendu une part de subjectivité, mais pas seulement : lorsqu’un événement nouveau apparaît, qu’il se fonde sur une technologie ou un mouvement d’opinion en plein essor, et qu’on le voit sourdre spontanément un peu partout, il y a alors de fortes chances qu’il s’agisse d’un « fait porteur d’avenir » que tout sociologue ou futurologue doit suivre attentivement. Tout responsable politique et tout journaliste se devrait de le faire aussi.

Je suis bien sûr tout-à-fait d’accord avec l’idée qu’un grand média – notamment un grand journal – doive se fixer pour objectif de « décoder les événements » pour le grand public. C’est-à-dire d‘informer de la réalité d’une situation, de ses tenants et aboutissants, mais aussi de ses évolutions possibles, voire probables. C’est non seulement le droit des journalistes de se livrer à cet exercice, mais c’est aussi leur devoir s’ils veulent exercer pleinement ce très beau et très exigeant métier qui est le leur.

Le problème du journal Le Monde, c’est que son « décodage », – qui est parfois judicieux, il faut être juste -, a cependant tendance à fonctionner dans le sens du vent dominant. En confortant l’ordre établi – c’est-à-dire l’opinion des propriétaires du journal -, et en jetant un discrédit plus ou moins subtil sur quiconque ne partage pas l’opinion des euro-atlantistes et des ultra-libéraux.

Parmi d’autres, le blogueur Olivier Berruyer a ainsi répertorié plusieurs cas où les « Décodeurs » du Monde ont été sévèrement démentis par les faits.

Dans le cas de l’implantation de puces RFID sous-cutanées, Le Monde a « décodé » que je « fantasmais » en y voyant un risque majeur pour l’humanité. Mais les journalistes qui ont écrit et publié ce jugement – sans d’ailleurs se donner la peine de m’interroger et de publier mon point de vue, ce qui est contraire à toute déontologie – se rendent-ils bien compte de la responsabilité morale qu’ils prennent en laissant entendre cela ?

En réduisant à des « fantasmes » la perspective de voir l’humanité pucée et surveillée comme jamais depuis l’apparition de la vie sur Terre, les « décodeurs » du Monde ont en réalité fait preuve de cette superficialité si typiquement française, qui consiste à se croire plus malin que tout le monde en ricanant devant les mises en garde.

C’est ce même mélange d’insouciance et de suffisance qui a été souvent à l’origine des pires désastres de notre histoire. Il fait penser à cet « esprit d’abandon » – maintes fois dénoncé par de Gaulle – qui conduisit par exemple les Français, en 1935, à chanter avec l’orchestre de Ray Ventura que « Tout va très bien, madame la marquise », au moment même où Hitler décidait du réarmement de l’Allemagne et du rétablissement du service militaire obligatoire, en violation du traité de Versailles et sans qu’aucun pays ne proteste.

 

Conclusion : « Gouverner, c’est prévoir »

Plutôt que de me chercher grief – bien à tort ! – sur ma dénonciation des puces sous-cutanées, les « décodeurs » du Monde auraient mieux fait de s’intéresser aux promesses mirobolantes des autres candidats à l’élection présidentielle. Ils auraient pu notamment « décoder » leurs promesses de « changer d’Europe » ou « décoder » le contenu des traités européens article par article, comme je le fais moi-même pour le grand public depuis plus d’une décennie. Mais, de ces « décodages »-là, bien entendu, il ne fut pas question.

Comme le disait le journaliste et homme politique du 19e siècle Émile de Girardin – qui avait été l’inventeur de la presse grand public et qui avait largement contribué, avec Thiers et Gambetta, à installer la Troisième République en France après 1870 – « Gouverner, c’est prévoir ».

En réalité, le journal Le Monde m’a tout simplement reproché de « prévoir » ce qui risque d’arriver dans les décennies qui viennent, si aucune conscience politique ou morale ne vient mettre le holà au puçage généralisé des êtres humains.

C’est l’une de mes fiertés d’avoir été le seul candidat à l’élection présidentielle de 2017 à mettre cette question essentielle sur le devant de la scène, en pensant à la liberté et au bonheur de nos descendants.

François Asselineau
29 juillet 2017

Photo d’une scène du film britannique “1984”, réalisé par Michael Radford d’après le roman de George Orwell, et sorti en 1984. La plus noble ambition d’un dirigeant politique de notre époque doit être de tout faire pour empêcher que nos descendants ne vivent dans un pareil enfer.

 

 

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