Témoignages d’adhérents : Le parcours de LAKHDAR MOUISSETTE (73 ans)

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Cet article est le premier d’une nouvelle rubrique, que nous inaugurons ce 8 novembre 2012, intitulée “TÉMOIGNAGES D’ADHÉRENTS” . 

Au fil du temps, nous donnerons la parole à des adhérents de l’UPR, jeunes et moins jeunes, venus d’horizons politiques, professionnels et sociologiques extrêmement variés, donc représentatifs de l’extrême diversité de l’UPR. Nous les interrogerons pour qu’ils nous expliquent, avec sincérité et sans tourner autour du pot, leurs parcours antérieurs, et comment ils en sont venus à adhérer à l’UPR.

Nous ne pratiquerons bien entendu aucune censure ni altération dans les déclarations de ces adhérents.

ATTENTION : Nous précisons que les propos tenus, bien entendu très différents selon la sensibilité des interlocuteurs, n’engagent que leurs auteurs et n’engagent pas nécessairement la position de l’UPR sur tel ou tel sujet. Seuls la charte Fondatrice et le Programme de Libération Nationale engagent l’Union Populaire Républicaine et c’est d’ailleurs sur la base de ces documents que nos concitoyens nous rejoignent en nombre toujours plus important. 

Nous venons de mettre en ligne l’entretien que notre adhérent des Bouches-du-Rhone Lakhdar Mouissette a accordé à nos équipes de vidéos le 3 novembre dernier à Aix-en-Provence.

Cette vidéo dure un peu moins de 9 minutes. Elle permet à notre adhérent de retracer le parcours qui l’a finalement conduit à adhérer à l’UPR en avril 2012.

 

LE PARCOURS DE LAKHDAR MOUISSETTE : DE L’INDÉPENDANCE ALGÉRIENNE AU COMBAT ANTI-IMPÉRIALISTE ET AU P.O.I… PUIS À L’URGENCE DE SE RASSEMBLER AU-DESSUS DU CLIVAGE DROITE-GAUCHE, DONC À L’UPR

D’origine algérienne, né en 1939, Lakhdar Mouissette vit à Aix-en-Provence depuis plus de 60 ans. Son parcours l’a conduit à être jeune instituteur dans l’Algérie nouvellement indépendante, puis à revenir en France après le coup d’État de 1965, puis à militer dans une mouvance anti-impérialiste et socialisante.

Après avoir passé de nombreuses années au “PT” (Parti des Travailleurs), devenu “POI” (Parti Ouvrier Indépendant), il a fini par en présenter sa démission et rejoindre, le 10 avril 2012, le flux grandissant des adhérents de l’UPR.

Pourtant, Lakhdar garde une affection visible pour ceux qu’il appelle ses “amis” et ses “frères de combat”, dont il souligne par ailleurs que ce sont des gens “sincères” et que leurs actions ont de la “noblesse”. Alors, pourquoi les a-t-il quittés ?

Parce qu’il n’a pas pu admettre que le POI – qui avait décidé de ne pas présenter de candidat à l’élection présidentielle d’avril-mai 2012- ait refusé d’aider François Asselineau à recueillir les 500 parrainages fatidiques et ai préféré appeler à voter dès le 1er tour pour Jean-Luc Mélenchon, puis à voter François Hollande au second tour.

Le plus triste de cette pantalonnade fut que le POI appela à voter Hollande en laissant entendre que ce dernier pourrait ne pas ratifier le TSCG…

[ Pour une analyse polémique mais intéressante des arrière-pensées électorales du POI, on pourra se reporter à http://www.wsws.org/francais/News/2012/mai2012/poif-m03.shtml. L’auteur y pointe les accointances du POI avec le syndicat FO, et les “critiques limitées du POI à l’égard de la bureaucratie réactionnaire de l’Union européenne (UE), qui ne cherchent elle-mêmes qu’à masquer la propre politique droitière de ce parti, alignée sur le PS”. ]

Rappelons au passage que la stratégie du POI au printemps 2012 fut aussi celle du M’PEP, qui refusa également de soutenir la candidature de François Asselineau à l’élection présidentielle et qui appela également à voter pour Jean-Luc Mélenchon.   

Si Lakhdar Mouissette a fini par quitter le POI, ce n’est pas seulement parce que son parti a refusé de soutenir le seul candidat qui proposait de sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN.

Comme il l’explique dans la vidéo en lien, c’est aussi parce qu’il a été choqué de constater que ses camarades refusaient d’admettre qu’il faut mettre de côté le clivage droite-gauche et refusaient de voir que « M. Asselineau est le seul qui peut démonter, et mettre K.O. l’un après l’autre » les représentants de l’oligarchie américaine et européiste.

En bref, si Lakhdar a quitté le POI, c’est parce qu’il a estimé que la stratégie de ce parti ne menait à rien.

EXTRAITS DE L’ENTRETIEN DE LAKHDAR MOUISSETTE

« MAIS VOUS ÊTES AVEUGLES OU QUOI. . . ?!  ASSELINEAU EST LE SEUL QUI PEUT LES DÉMONTER, QUI PEUT LES METTRE K.O. L’UN APRÈS L’AUTRE ! . . .   ET VOUS RESTEZ COMME ÇA ??  »

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Extraits à partir de la 4e minute :

Pour le quinquennat 2012, nous n’avions pas de représentants. Je suis tombé par accident sur l’UPR.

[…]

Alors je leur ai dit : « Camarades, voilà, nous n’avons pas de représentant à la présidence, il y a un monsieur, là, peut-être qu’il faudrait lui donner un coup de main.

«  Qui c’est, on le connaît pas ? » tout ça…

J’ai dit : bien sûr que vous ne pouvez pas le connaître ! Il est victime d’un black-out total, tout le monde l’ignore, comme nous on nous ignore malgré ce que nous faisons comme manifestations, tout ça, personne ne parle de nous.

J’ai dit : voilà, c’est M. François Asselineau, l’UPR, qui est très bien. Nous avons parlé des syndicats jaunes, lui aussi. Et moi je suis resté époustouflé quand il a parlé de syndicats jaunes où il a dénoncé la Confédération Européenne des Syndicats qui subventionne les dirigeants et les syndicats. Donc si on est assujetti à des subventions, c’est que nous avons aucune indépendance politique. C’est ce que nous disons, nous aussi. Alors pourquoi pas l’aider ?

« Ah oui, mais tu comprends, il est de droite, il est de ci, il est de ça. »

Une fois, deux fois, trois fois…

Je les ai relancés pendant deux mois…Rien à faire.

Alors j’ai dit : je suis vraiment désolé, je vous respecte, vous êtes des amis, vous êtes des frères de combat…

Mais je n’ai plus rien à faire avec vous vous êtes trop figés, je ne sais pas.

Et là j’ai rejoint l’UPR avec plaisir et avec enthousiasme

[Les militants du POI], ce sont des gens très sincères mais je n’ai pas pu bien les comprendre.

[…]

Mais le fait qu’ils aient ignoré un monsieur de la taille de M. Asselineau, là pour moi c’en était trop. C’était pas possible quoi !

Vraiment, mais qu’est-ce que vous avez dans les yeux, vous êtes aveugles ou quoi ?!

C’est le seul qui peut les démonter, qui peut les mettre tous K.O. l’un après l’autre !

Et vous restez comme ça ? 

Non, non, j’ai pas aimé ça, pas du tout.

Surtout lorsque l’on me dit qu’il est de droite ! Mais qu’est-ce que ça veut dire « droite » ou « gauche » ? Ça veut strictement rien dire ! D’ailleurs il le dit bien, dans son discours, M. Asselineau, que le général De Gaulle, s’il avait attendu que tout le monde soit de droite il aurait pu attendre… ! Et que tout le monde soit de gauche il aurait pu attendre… !

Non, Il faut une synthèse, il faut un compromis, il faut des alliances, voilà.

Le problème urgent c’est quoi ? C’est libérer la France, qui gouverne réellement la France, pour qui on travaille. Voilà.