VIVA CHILE, MIERDA !

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Alors que l’opération de sauvetage des 33 mineurs bloqués depuis le 5 août au fond d’une mine du Chili vient de s’achever par un immense succès, il est instructif d’en tirer une conclusion qui n’a pas effleuré les éternels commentateurs européistes des médias français.

Un immense drapeau chilien avait été installé à la sortie même de la nacelle de sauvetage

Ce qui frappe le plus un observateur français dans les images retransmises de la mine de San José, c’est la ferveur patriotique qui a entouré la longue préparation et le succès de toute cette opération : immenses drapeaux nationaux installés partout dans le champ des caméras, y compris au fond de la mine et sur la nacelle, ensemble du public entonnant l’hymne national chilien, premiers mots des rescapés remerciant le Chili, présence continue du président de la République, drapeaux nationaux agités par la foule, etc.

Un drapeau chilien avait même été installé à l’intérieur de la mine avant le début des opérations de sauvetage

De tels comportements, en France, susciteraient aussitôt la censure des bien-pensants, qui hurleraient au “nationalisme”.

Comme disait Charles de Gaulle, “un patriote est quelqu’un qui aime son pays, un nationaliste est celui qui déteste celui des autres”.

A force d’avoir appris aux Français à confondre patriotisme et nationalisme, à force de leur avoir inculqué le réflexe pavlovien d’afficher leur détestation et leur mépris de la France en toute occasion (sauf pour les matchs de foot !), à force de leur avoir fait croire que notre seul salut était de fusionner avec 26 pays blancs d’Europe en nous coupant psychologiquement du reste du monde, la France est en train de s’effondrer moralement, psychologiquement, culturellement, économiquement et socialement.

Rien de tel au Chili : bien qu’ils ne soient que 16 millions d’habitants, soit 4 fois moins nombreux que la population française, personne n’exige des Chiliens qu’ils affichent leur mépris du Chili. Personne ne les somme de convenir que leur seule possibilité de survie serait de se fondre avec 26 pays latino-américains dans une prétendue “Union américaine” ingérable et autodestructrice comme nous avons notre prétendue “Union européenne” qui nous entraîne dans un gouffre, bien pire que celui des mines du Chili.

Lorsqu’il a été ramené à la surface mercredi 13 octobre à 01H10 (03H10 GMT), le deuxième mineur rescapé, Mario Sepulveda, a hurlé sa joie en brandissant le poing et en s’écriant, devant les caméras du monde entier : “Viva Chile, mierda !” (« Et merde, vive le Chili ! »)

Manifestation de joie à Santiago du Chili : “VIVA CHILE Y SUS MINEROS !”

Tout est dit. L’amour de leur patrie et de leurs compatriotes : c’est cela la raison profonde qui explique non seulement le splendide succès de cette opération de sauvetage, mais aussi cette joie de vivre et cette solidarité entre citoyens qui nous rend a contrario si tristes quand on les compare à la situation de la France.

Et merde, vive la France !

François ASSELINEAU