L’« Europe des régions » conduit à la désintégration des États-membres – le roi d’Espagne craint que la Catalogne n’aille « vers le précipice »

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le Roi Philippe VI dEspagne et M. Artur Mas i Gavarro Catalogne.

En photo : Audience très tendue, le 17 juillet 2015, entre S.M. le Roi Philippe VI d’Espagne et M. Artur Mas i Gavarró, Président de la Généralité de Catalogne.

Dans le cadre de ses rencontres habituelles avec les autorités politiques nationales et régionales, le roi d’Espagne Philippe VI a reçu aujourd’hui, entre autres, Miguel Ángel Revilla, nouveau président régional de Cantabrie, au palais de la Zarzuela.

Rappel : La Cantabrie est une communauté historique et une communauté autonome espagnole. Elle est délimitée à l’est par la Communauté autonome du Pays basque (province de Biscaye), au sud par la Castille-et-León (provinces de León, de Palencia et de Burgos), à l’ouest par les Asturies et au nord par la mer Cantabrique. Santander en est la capitale et la commune la plus peuplée.

Déjà président de la Cantabrie de 2003 à 2011, Miguel Ángel Revilla a succédé à Ignacio Diego (Parti populaire), qui l’avait lui-même battu il y a quatre ans. Il appartient au Parti régionaliste de Cantabrie – il existe, en Espagne, une différence fondamentale entre les régionalistes (qui défendent une identité régionale mais se sentent pleinement espagnols) et les séparatistes, indépendantistes ou nationalistes.

Après une heure et demie de réunion (la durée normale pour ce type d’entrevues), Miguel Ángel Revilla a accordé quelques instants aux journalistes à l’extérieur de la Zarzuela et a révélé que le roi est « préoccupé car, avec Artur Mas [ le président indépendantiste de la Catalogne ], l’on va vers le précipice. »

Philippe VI a accueilli Artur Mas, président régional de Catalogne, à la Zarzuela il y a cinq jours, le 17 juillet dernier et tous les journalistes présents ont souligné que le roi le recevait cordialement mais très froidement.

Miguel Ángel Revilla a par ailleurs ajouté qu’il était opposé à l’indépendance de la Catalogne et a réaffirmé sa défense de l’unité de l’Espagne.

Ces déclarations alarmistes du monarque espagnol traduisent bien l’anxiété qui règne désormais dans les cercles du pouvoir madrilène, à la fois quant au risque réel et sérieux d’éclatement de l’Espagne et quant à la réaction des militaires qui ne laisseront pas faire.

Ces derniers développements confirment :

a) mes analyses ( cf. notamment le dossier “Danser la Sardane en solo : vers une indépendance de la Catalogne sous la coupe de l’Union européenne ?

b) et la conférence de François Asselineau sur “LES EURO-RÉGIONS, ALLONS-NOUS LAISSER DÉMANTELER LA FRANCE ?

N.K