Si nous sortions de l’euro, notre nouveau franc ne serait-il pas attaqué de toutes parts ?

Lecture : 4 min

La menace d’une « attaque  spéculative » contre le franc est bien entendu déjà mise en avant par tous les partisans de l’euro, relayée par tous les partis et les médias installés, pour faire peur aux Français.

Allons-nous nous laisser impressionner ?

Le peuple français va-t-il se laisser intimider au point de croire que la France, 5e ou 6e puissance économique mondiale parmi 195 États, ne pourrait plus disposer de sa propre monnaie nationale, alors que des États plus petits et plus pauvres disposent sans difficultés de la leur ? Faut-il rappeler ici que presque tous les États du monde ont leur monnaie et n’envisagent pas de l’abandonner : le Danemark et la Suède ont chacun conservé leur couronne, le Royaume-Uni a conservé sa livre sterling, la Suisse a son franc, le Vietnam a son dong, l’Algérie a son dinar, l’Afrique du Sud a son rand, l’Albanie a son lek, l’Île Maurice a sa roupie, le Bangla Desh a son taka, l’Ukraine a sa hryvnia, Singapour a son dollar, le Bhoutan a son ngultrum, l’Argentine a son peso, le Paraguay a son guarani, la Nouvelle-Zélande a son dollar, le Kirghizistan a son som, l’Arménie a son dram, les Samoa ont leur tala, la Papouasie-Nouvelle Guinée a sa kina, le Swaziland a son lilangeni, la Corée du sud a son won, la Mongolie a son tugrik, la Thaïlande a son baht, le Venezuela a son bolivar, etc.

Sans entrer ici dans des explications techniques, les Français doivent conserver au moins deux éléments de réflexion de bon sens à l’esprit :

  • d’une part il serait absurde que les Français accordent encore la moindre attention et le moindre crédit aux prophéties alarmistes sur une sortie de l’euro formulées par ces mêmes experts qui leur avaient promis monts et merveilles sur ce qu’allait nous apporter l’euro ! Quelle crédibilité, à part le fait d’être omniprésents à la télé et à la radio, peuvent encore avoir les Jacques Attali, Christian de Boissieu, Nicolas Baverez, Alain Minc, Thierry de Montbrial, Yves-Thibault de Silguy, Nicole Fontaine, etc…, qui avaient assuré que l’euro rendrait la France plus compétitive et plus prospère, supprimerait le chômage et les attaques spéculatives ?
  • d’autre part, comme le montre François Asselineau dans sa conférence « Faut-il avoir peur de sortir de l’euro ? », la menace de « l’attaque contre la monnaie nationale » a été martelée pendant plus de neuf mois aux Suédois avant le référendum du 14 septembre 2003 pour ou contre l’adoption de l’euro par la Suède. Tout y est passé jusqu’aux prophéties apocalyptiques assurant que la Suède serait au ban des nations, que les investisseurs internationaux s’enfuiraient en courant, les industriels suédois aussi, etc. En réalité, refusant de se laisser conduire comme des veaux à l’abattoir, les Suédois ont refusé à 57 % d’adopter l’euro. Or, qu’est-il arrivé ? La couronne suédoise, loin de s’effondrer, s’est légèrement appréciée sur les marchés des changes ! Sur une longue période, le taux de croissance de la Suède apparaît comme ayant été en moyenne 85 % plus rapide que celui de la zone euro. (Découvrez la suite dans la conférence « Faut-il avoir peur de sortir de l’euro ? »)

En fait, nul ne sait exactement ce qu’il adviendra précisément du taux de change euro-franc à très court terme, à court terme, à moyen terme et à long terme. Mais ce qui est sûr c’est que, comme d’habitude, les promesses d’Apocalypse des européistes seront démenties par les faits et que les « fondamentaux » de l’économie française imposeront très vite une juste appréciation de la valeur de sa monnaie nationale sur les marchés mondiaux. Les fantasmes de mesures de rétorsion concertées ne tiennent jamais sur une longue période. Plus que jamais, ne cédons pas aux stratégies d’intimidation des européistes, leurs armes rhétoriques sont maintenant émoussées et ils sont à court de munitions.

Le risque est infiniment plus grave pour la France de rester dans l’euro que d’en sortir. Et d’ailleurs, les Suédois se félicitent tous les jours d’avoir refusé de céder au matraquage de la propagande.