Actes du colloque “Françamérique ? no future !” : La place de la langue française et de l’apprentissage des langues étrangères en France

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COMPTE-RENDU DE LA TABLE RONDE N°2

La deuxième table ronde, portant sur « la place de la langue française et de l’apprentissage des langues étrangères en France », réunissait Axel Maugey, professeur des universités et écrivain, Matthieu Varnier, secrétaire général du collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL) ainsi que le responsable national de l’Union Populaire Républicaine en charge des solidarités francophones.

Les points de vue qui se sont exprimés ont apporté des éclairages variés sur un sujet volontairement très large, qui ne pouvait être abordé que dans ses grands traits. Cela étant, les intervenants se sont efforcés de produire des exemples ainsi que des propositions concrètes à l’appui de leurs démonstrations :

–       Axel Maugey a insisté sur l’importance de donner une visibilité médiatique accrue au combat pour la langue française. Son expérience professionnelle lui a montré que la langue française est, d’une part, désirée dans le monde et, d’autre part, un sujet de vif intérêt pour les jeunes générations. D’après lui, la jeunesse, loin de se conformer à l’image d’adepte du « tout anglais » que la publicité et le matraquage commercial aimeraient lui imposer, veut rire, chanter, aimer, pleurer, créer en français.

–       Matthieu Varnier a présenté le COURRIEL, association située à gauche, qui s’intéresse aux conséquences sociales de l’anglophonisation. Selon lui, l’imposition de l’anglais dans tous les domaines vise à conforter la tutelle de l’élite dirigeante sur le peuple qui, lui, parle le français. Matthieu Varnier a rapproché la situation actuelle de la France à celle de l’Egypte ancienne où se côtoyaient un « démotique » et un « hiératique » : le français aujourd’hui correspond au démotique, c’est-à-dire à la langue du foyer, de la vie quotidienne et du vulgaire. Inversement, l’anglais est devenu le hiératique, c’est-à-dire la langue qui sert à nommer, quitte à remplacer des mots français parfaitement établis.

–       Notre responsable a, enfin, rappelé le rôle politique d’unification que joue une langue pour une nation. Il a souligné que sans statut ni usage juridique, une langue ne peut forger durablement une communauté politique de destins : langue et pouvoir s’affirment mutuellement. Promouvoir l’anglais, revient donc à abandonner le pouvoir aux anglophones. Ses propositions se sont articulées autour de trois axes : manifester une « intransigeance francophone » en renforçant la loi Toubon de 1994, accentuer l’enrichissement du français et la présence du français sur Internet, et arrimer résolument la France à la philosophie du plurilinguisme et de la diversité culturelle.

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