== COMMUNIQUÉ DE PRESSE == (27 août 2018 – 18h10) – Au sujet de la décision de l’Italie de baisser sa contribution au budget européen.

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Par la voix de son vice-Premier ministre, Luigi Di Maio, l’Italie a annoncé qu’elle allait unilatéralement diminuer ses paiements au budget de l’Union européenne, en réponse à la fin de non-recevoir que la Commission européenne lui a adressée concernant sa demande d’aide sur le sujet des migrants.

Ce coup de semonce du gouvernement italien va mettre un peu plus sur le devant de la scène politique et médiatique, en Italie et dans les autres États membres de l’Union européenne, la question de savoir qui paie quoi, et qui reçoit quoi. Il est également un nouveau jalon dans le processus de nécrose de la prétendue « construction européenne » qui voit ses dindons de la farce commencer à se rebeller.

Les Italiens vont, en effet, s’apercevoir qu’ils sont du côté des payeurs nets, puisque leur contribution nette annuelle au budget de l’Union européenne s’élève à 2,3 milliards d’euros (donnée de 2016). Encore s’agit-il d’un calcul a minima puisqu’il n’inclut pas les frais de fonctionnement fastueux des institutions de l’Union européenne, ni les paiements additionnels, liés par exemple à des sanctions, ni les coûts indirects colossaux résultant de l’application des réglementations.

Hasard et cruauté de l’actualité, la contribution de l’Italie au budget européen, qui sert à financer des États bénéficiaires nets comme la Pologne, la Roumanie, la République tchèque ou la Grèce, est sensiblement comparable aux 2,5 milliards d’euros que le Premier ministre italien vient de demander pour reconstruire le viaduc de Gênes et indemniser les familles des 43 tués de la tragédie du 14 août dernier.

Peut-être la décision du gouvernement italien a-t-elle aussi été dictée par l’insolence et l’indécence du Commissaire européen en charge des affaires économiques et financières, le Français Pierre Moscovici, qui, à la suite de l’effondrement du viaduc de Gênes, a osé affirmer que l’Italie devait s’estimer heureuse de bénéficier des largesses de la Commission européenne pour financer ses infrastructures… alors qu’il s’agit d’argent payé par les contribuables italiens eux-mêmes.

La décision du gouvernement italien, si elle est réellement appliquée, devrait conduire les fonctionnaires de la Commission européenne à ravaler rapidement leur morgue d’Ancien régime, et à renforcer le vent de panique que fait souffler, à Bruxelles, la menace du gouvernement britannique de ne pas payer son « chèque de sortie » estimé à 43,7 milliards d’euros dans le cadre du Brexit.

Surtout, la décision du gouvernement italien confirme les analyses de l’Union populaire républicaine (UPR) en démontrant qu’en cas de Frexit, la France disposerait, à l’instar du Royaume-Uni, d’un levier de négociation considérable – sa contribution nette au budget européen – qui tiendrait en respect les fonctionnaires bruxellois, lesquels ne vivent que des ponctions qu’ils opèrent sur les États membres.

Pour éclairer le débat inéluctable qui s’annonce sur le Frexit à l’occasion des élections européennes de 2019, l’UPR demande au gouvernement français de présenter un bilan précis à la nation de l’ensemble des coûts de notre participation à l’Union européenne.

Il faut rappeler, en effet, que le montant exact des sommes nettes versées à l’Union européenne ou reçues pour chaque État est très compliqué à connaître, car les sources sont fréquemment opaques ou contradictoires. Par exemple, la contribution nette, réelle et totale du Royaume-Uni à l’Union européenne serait, selon les sources, de :

Soit un coût à peu près double des 5,7 milliards d’euros avancés habituellement (voir ici). Le cas britannique suggère donc que le coût de la participation de la France à l’Union européenne est probablement très supérieur aux 8 à 9 milliards d’euros nets annuels précisés ici. Ce montant pourrait être deux fois plus élevé, comme dans le cas britannique, ce qui représenterait la somme faramineuse de 16 à 18 milliards d’euros envolés, chaque année, des poches des Français, sans même qu’ils ne s’en aperçoivent. En somme, l’escroquerie parfaite. 

Bien entendu, l’UPR connaît par cœur la propagande habituelle des européistes – fondée sur des études partisanes et sans aucune scientificité – qui affirment, depuis des décennies, que ces coûts énormes supportés par  les États contributeurs nets ne seraient que des peccadilles par rapport aux « avantages macro-économiques » colossaux qui découleraient de leur appartenance à un grand marché sans frontières.

L’UPR, qui est parfaitement prête à ouvrir aussi ce débat, répond à ce stade que, si cette affirmation était vraie :

  • l’Union européenne ne serait pas la zone de plus faible croissance mondiale (hormis les pays en guerre) depuis deux décennies
  • la Suisse, la Norvège et l’Islande, qui sont les trois pays d’Europe de l’ouest qui ont refusé d’entrer dans l’UE, ne connaîtraient pas tous les trois une situation économique et sociale beaucoup plus florissante que la quasi-totalité des pays de l’UE
  • la foire d’empoigne et la guerre de tranchées qui opposent les pays membres de l’UE lors des arbitrages budgétaires européens qui ont lieu tous les six ans seraient alors dénuées de sens.

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