Communiqué de la Commission Défense de l’UPR : l’UPR soutient la proposition sénatoriale de doter la France de deux porte-avions à propulsion nucléaire.

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Communiqué de la Commission Défense de l’UPR

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La Commission Défense de l’UPR (baptisée « Defnat » en interne) souhaite apporter par ce communiqué son soutien à la proposition défendue par les sénateurs Cigolotti (UDI) et Roger (PS) de doter la France de deux porte-avions à propulsion nucléaire comme successeurs du porte-avions Charles de Gaulle.

Comme le rappelle à propos dans un article paru le 27 juin 2020 sur le site Zone militaire – Opex360 , le député Jean-Charles Larsonneur (LREM) avait défendu une autre idée. En se prévalant d’“observateurs avertis” , il avait évoqué, dans un rapport publié en octobre 2019, la possibilité de “considérer une option à deux porte-avions à propulsion classique”. Le député était même allé plus loin en affirmant que cette option valait mieux qu’un seul porte-avions à propulsion nucléaire.

Defnat se félicite des réponses apportées par les Sénateurs à cette proposition fallacieuse : ils rappellent en effet à juste titre que la propulsion nucléaire est fondamentale afin :

– d’améliorer l’autonomie du porte-avions Charles de Gaulle par rapport à ses prédécesseurs : 10 jours contre 3 à 4 jours (le ravitaillement ne concernant plus que les vivres – l’eau potable étant produite à bord – et le carburant pour le parc aérien embarqué) ;

– de moduler sa vitesse selon la nature de ses missions, notamment le catapultage de l’avion du SCAF (Système de Combat Aérien du Futur), en jouant sur une large gamme de puissance permise par la propulsion nucléaire ;

– d’entretenir des compétences (le parc de réacteurs militaires embarqués français comprend 12 unités, un dans les quatre SNLE, les six SNA et deux au sein du porte-avions) fragilisées par les récents scandales politico-financiers (Affaire Alstom, Affaire Uramin, …).

Les sénateurs Cigolotti et Roger rappellent, également à juste titre, la fiabilité accrue et le gain de place permis par la propulsion nucléaire, du fait de l’extrême précision des systèmes de sûreté nucléaire.

La Commission Défense de l’UPR, en saluant le rapport courageux et de très bonne facture des deux sénateurs qui soutient la dotation à la Marine nationale de deux porte-avions, rappelle que le programme législatif de 2017 présenté par l’Union Populaire Républicaine prévoyait justement ce point : un dossier sur cette question, complexe, est d’ailleurs en cours de rédaction. Nous aurons prochainement l’occasion de préciser les intérêts de posséder deux porte-avions, au vu de l’actualité.

Defnat souligne que le développement de notre défense anti-aérienne, qui passe par des systèmes de missiles hypersoniques à l’image de l’Avanguard russe, ne remet pas en cause l’utilité de porte-avions pour des missions spécifiques.

La dualité des porte-avions présente des atouts considérables : permanence à la mer, possibilité de conjuguer une présence politique en Mer de Chine et une intervention opérationnelle au large des côtes libyennes, ou encore réduction des dénis d’accès.

Porte-avions Charles de Gaulle
(crédit photographique Marine nationale et Jeunes de l’IHEDN)

Defnat déplore toutefois les nombreuses références faites par les deux sénateurs, dans leur rapport, au concept vague et dogmatique de “culture stratégique commune européenne”.

Ce point n’est pas sans évoquer le coup de communication “Fabrique Défense” lancé par le Président de la République et sa Ministre des Armées il y a quelques mois. Reposant sur un raisonnement purement idéologique, nos deux dirigeants indiquaient que, faute d’une “culture stratégique commune”, il faudrait la fabriquer en y “prédisposant les jeunes, considérés comme les futures élites de demain”.

Il est dommage que les deux sénateurs (UDI et PS), dont le rapport est si lucide par ailleurs, n’aient pas pris leurs distances avec ce concept de “culture stratégique commune” qui supposerait l’existence d’intérêts stratégiques communs à tout ou partie des 27 États-membres de l’Union européenne. Tout observateur sérieux sait que c’est illusoire. Les intérêts entre les 27 divergent presque toujours, et sont souvent même antagonistes.

Commission Défense de l’UPR (Defnat)


Le Charles de Gaulle après sa refonte à mi-vie
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