L’incendie de Notre-Dame de Paris, symbole et électrochoc.

Lecture : 10 min

L’Histoire a des ruses souvent inattendues. En ce lundi 15 avril 2019, les médias avaient chauffé à blanc l’opinion publique en commentant à-qui-mieux-mieux le discours que devait tenir Macron à 20h00. Ce discours devait être l’annonce des premières mesures tirées du pseudo-« Grand débat », prétendument en réponse aux revendications du mouvement des Gilets jaunes. Ce discours télévisé devait marquer, nous avait-on dit, le « tournant » du quinquennat. Hélas ! À 18h43, alors que l’intervention de Macron avait déjà été enregistrée et que la télévision se mettait en ordre pour la diffuser à 20h00, un terrible incendie a éclaté à Notre-Dame-de-Paris, détruisant la célèbre flèche faîtière et faisant disparaître en fumée des charpentes des XIIIe et XIXe siècles.


Certains ont imaginé aussitôt un attentat. Mais la piste accidentelle est privilégiée à ce stade : le feu semble avoir pris à partir des échafaudages des travaux actuellement en cours, et qui venaient tout juste de retirer – le 11 avril – de précieuses statues de cuivre, lesquelles sont donc ainsi miraculeusement préservées.

Il est possible que cet incendie soit dû à la négligence des agents qui travaillaient sur les échafaudages. Le parquet de Paris a ouvert une enquête sous le chef de « destruction involontaire par incendie ». La presse de ce 16 avril évoque l’hypothèse d’un foyer provoqué par un travail de soudure sur la charpente en bois et annonce que les ouvriers qui travaillaient sur ce chantier ont été convoqués pour audition par la police judiciaire qui a mobilisé près de 50 enquêteurs à cette fin. L’incendie de ce monument a aussitôt suscité une émotion nationale et mondiale.

Car Notre-Dame de Paris est, avec le Mont Saint-Michel et le Château de Versailles, l’un des symboles mêmes de la France aux yeux des peuples du monde. Son spectaculaire embrasement au coucher du soleil – et l’effondrement de la flèche de ce haut-lieu de la France catholique – ont horrifié les milliers de personnes présentes, parmi lesquelles des touristes venus des quatre coins du globe. La consternation et la stupéfaction ont aussitôt gagné les salles de rédaction des médias de la planète. Saisissant l’occasion de tacler Macron une nouvelle fois, le président américain Donald Trump a déclaré qu’il fallait ne pas rester les bras ballants et se précipiter pour agir, quitte à employer des Canadair…

Dans l’esprit de millions de personnes, sur place ou devant leurs télévisions, ce spectacle grandiose et tragique a revêtu quelque chose de barbare, surnaturel et menaçant.

Commentaires : UN SYMBOLE ET UN SENTIMENT DE HONTE

Pour certains esprits, froids et rationnels, ce tragique fait divers n’est qu’un terrible, triste et malencontreux concours de circonstances.

Pour d’autres esprits, croyants ou enclins à l’irrationnel, il s’agit d’un châtiment divin contre une France en perdition, un ultime avertissement au peuple français avant que la nation de Saint-Louis ne disparaisse dans l’abîme.

À mi-chemin entre ces deux visions, le plus grand nombre éprouve un sentiment de malaise et de honte. Croyant ou non-croyant, tout un chacun ressent au fond de soi que cet événement est un mauvais présage, qu’il revêt la dimension d’un symbole – celui d’un « pays qui fout le camp » – et qu’il se teinte d’un sentiment de honte.

Dans de nombreuses conversations ce 16 avril au matin, les gens, tristes et désabusés, font remarquer avec amertume que cette destruction partielle de Notre-Dame de Paris est malheureusement cohérente avec ce sentiment de destruction généralisée de tout ce qu’est la France.

Puisque l’on a bradé Gec Alstom et Technip aux Américains, le TGV aux Allemands, une centaine de châteaux viticoles dans le Bordelais et des milliers d’hectares de terre de la Beauce aux Chinois, puisque Macron laisse sans réagir les Allemands revendiquer « au nom de l’Union européenne » notre siège permanent au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies et bientôt notre armement nucléaire, puisque Macron s’apprête à vendre à l’encan et à des fonds de pension étrangers EDF, nos barrages hydroélectriques, Engie, la SNCF, nos aéroports et bientôt nos routes nationales, puisque Macron s’apprête à défaire l’unité nationale en promouvant une « collectivité ‘‘européenne’’ d’Alsace » contre le référendum de ses habitants, puisque l’État laisse des centaines de monuments historiques se délabrer et des églises être rasées, l’incendie de Notre-Dame n’apparaît finalement aux yeux de beaucoup que comme l’un des nouveaux chapitres de ce suicide national

On notera d’ailleurs que, dès ce 16 avril au matin, les architectes et les historiens de l’art ont dénoncé le manque cruel d’entretien dans les bâtiments du patrimoine français.

Là comme ailleurs, les restrictions budgétaires dues à notre appartenance à l’UE et à l’euro provoquent des désastres. La France n’a pas assez d’argent pour entretenir ses monuments historiques, mais elle en a toujours assez pour lâcher 9 milliards d’euros par an à la Pologne, la Hongrie, les Pays Baltes, l’Ukraine, etc.

Quel que soit le point de vue, force est en tout cas de constater deux choses :

➡️ 1°) même si la structure de Notre-Dame de Paris et les chefs-d’œuvre qu’elle contient sont heureusement sauvés, la destruction de toute sa charpente représente une tragédie patrimoniale et artistique qui étreint le cœur et fait venir les larmes aux yeux de tous les amoureux de la France.

➡️ 2°) en notre monde d’images et de symboles médiatiques, cet incendie ravageur ne pouvait pas plus mal tomber pour le locataire de l’Élysée

– d’une part, l’éborgneur en chef des Gilets jaunes a été contraint, sous la pression de l’événement, de remballer piteusement son discours « en réponse aux Gilets Jaunes » dans lequel il s’apprêtait encore et toujours à enfumer le peuple français.

La fumée de Notre-Dame a empêché l’enfumage concocté par l’Élysée, on ne saurait imaginer un symbole plus ironique et destructeur pour l’autorité de Macron !

– d’autre part, les liquidateurs en chef de notre patrimoine national, Macron et Édouard Philippe, qui n’ont de cesse que de tout brader à l’étranger sur injonction des rapports annuels des GOPÉ de la Commission européenne et en application des traités européens, ont été forcés de venir jouer misérablement les pleureuses devant Notre-Dame de Paris en flammes.

Les fossoyeurs du patrimoine national contraints de venir se lamenter hypocritement de la destruction de notre patrimoine national, là aussi, quel symbole narquois et amer !

Conclusion : UN ÉLECTROCHOC HISTORIQUE ?

L’incendie de Notre-Dame de Paris du 15 avril 2019 en rappelle un autre : l’incendie de la charpente de la Cathédrale de Reims survenu le 19 septembre 1914, au tout début de la Première guerre mondiale.
Cet incendie, provoqué par des bombardements allemands, créa un choc considérable dans toute la France. Très vite, des polémiques se développèrent, sur le côté intentionnel du bombardement d’une part et sur l’ampleur des dégâts d’autre part.

Du point de vue français, le bombardement avait été effectué en toute connaissance de cause et portait la marque de la barbarie et du vandalisme allemands.

De leur côté, les Allemands tentèrent d’établir des contre-feux en accusant les militaires français d’avoir utilisé les tours de la cathédrale comme observatoire, ce qui aurait justifié leur bombardement. De même, ils minimisèrent largement les dégâts alors que la presse française eut tendance à les exagérer en écrivant que le monument n’était plus qu’un tas de ruines.

Mais l’essentiel de l’événement fut ailleurs. L’incendie de la Cathédrale de Reims constitua un fait nouveau, que rien ne raccrochait à une expérience passée. Il fixa l’image de « la cathédrale martyre » et du « crime de Reims ».

Cet incendie agit alors comme un électrochoc sur le peuple français et le motiva pour résister de toutes ses forces à l’envahisseur allemand et à l’asservissement de la patrie.

Il nous reste à espérer que le tragique incendie de Notre-Dame de Paris de ce sinistre 15 avril 2019 va provoquer un électrochoc de même ampleur que celui de la Cathédrale de Reims le 19 septembre 1914.

Car le “tournant” tant annoncé du quinquennat se révèle bien différent de ce qui était prévu par Macron. Il faut espérer que ce tournant va être celui où le peuple français va enfin sortir de sa torpeur.

Il faut espérer que les Français vont soudain prendre conscience, comme sous l’effet d’un électrochoc, que l’incendie de Notre-Dame est le symbole même de la déchéance de la France, à cause de leur passivité collective face à une caste et une idéologie européistes qui sont en train de détruire sous leurs yeux le pays de Saint-Louis, de Jeanne d’Arc, de François Ier, d’Henri IV, de Louis XIV, de Robespierre, de Napoléon, de Gambetta, de Jaurès, de Clemenceau et de Charles de Gaulle.

FA
16 avril 2019