Tous les éléments se mettent en place pour une explosion générale dans les mois qui viennent.

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Alors que se prépare l’acte 8 des Gilets jaunes le samedi 5 janvier à Paris et en province, force est de constater que, loin de calmer le jeu, le gouvernement semble prendre un malin plaisir à jeter, encore et encore, de l’huile sur le feu.

Les Gilets jaunes préviennent Macron que « la colère va se transformer en haine ».

Hier, 3 janvier 2019, le groupe Facebook de Gilets jaunes intitulé “La France en Colère” a publié une lettre à Emmanuel Macron qui a vite fait le buzz sur Internet. (Source : https://www.20minutes.fr/societe/2408051-20190104-gilets-jaunes-groupe-france-colere-ecrit-lettre-emmanuel-macron-juste-avant-acte-8)

Destinée à être lue sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris lors de l’acte 8 du mouvement le samedi 5 janvier, cette lettre n’y va pas par quatre chemins : « La colère va se transformer en haine si vous continuez, de votre piédestal, vous et vos semblables, à considérer le petit peuple comme des gueux, des sans dents, des gens qui ne sont rien. »

C’est une réponse cinglante aux mots employés par Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre, lorsqu’il a ciblé ceux qui « prennent pour prétexte de parler au nom du peuple » mais qui ne sont « que les porte-voix d’une foule haineuse ».

Les Gilets jaunes mentionnent au passage les violences commises lors des manifestations : « Vous dénoncez maintenant, lors de vos vœux, des excès, des débordements ? Vous parlez sans nul doute des exactions de vos forces de l’ordre à l’égard des citoyens ».

La lettre cite aussi le plan de consultation nationale à venir, promis par l’exécutif. Les Gilets jaunes disent se méfier de ce « piège politique pour tenter de noyer le sujet qui terrifie » Emmanuel Macron, c’est-à-dire la mise en place du référendum d’initiative citoyenne (RIC).

La lettre des Gilets jaunes demande également « la mise en place d’une baisse significative de toutes les taxes et impôts sur les produits de première nécessité » et réclame « une baisse significative de toutes les rentes, salaires, privilèges et retraites courantes et futures des élus et hauts fonctionnaires d’état ».

Enfin, les Gilets jaunes demandent à Macron de désigner un représentant de l’État pour ouvrir un dialogue, en précisant qu’il doit s’agir d’une « personnalité respectable, qui n’ait pas été visée par des enquêtes judiciaires ». Façon d’écarter plusieurs membres de l’entourage de Macron, et notamment le repris de justice Alain Juppé (qui fut condamné en appel en 2004 à 14 mois de prison avec sursis et à un an d’inéligibilité pour “prise illégale d’intérêt”) et qui vient de claquer la porte des Républicains, eux-mêmes en perdition.

Le gouvernement réplique en affirmant : « Nous devons être encore plus radicaux dans nos méthodes »…!

Après les propos hallucinants de Bruno Le Maire hier (qui affirmait que « le quinquennat entre, à partir de maintenant, dans le dur »), c’est aujourd’hui le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, qui jette une tonne d’essence sur le brasier.

À l’issue du Conseil des ministres, il a tenu un discours dont la véhémence, sinon la provocation, a sidéré les journalistes. Il a notamment jugé que les Gilets jaunes encore mobilisés étaient « des agitateurs » voulant « l’insurrection » et a affirmé d’un air bravache : « Nous devons être encore plus radicaux dans nos méthodes » !

(Source : https://francais.rt.com/france/57525-benjamin-griveaux-nous-devons-etre-encore-plus-radicaux-methodes )

Conclusion : Sommes-nous en janvier 1789 ?

Sommes-nous en France en janvier 1789 ?

Ou en Russie en janvier 1917 ?

Comme Louis XVI ou Nicolas II, Macron souffre à la fois d’un manque d’expérience criant, et vit dans un monde complètement coupé des réalités.

Comme Louis XVI ou Nicolas II, qui avaient été accueillis par leurs peuples avec beaucoup d’enthousiasme au début de leur règne avant de sombrer dans l’exécration la plus vive, Macron ne se rend pas compte du degré extrême de rejet dont il fait personnellement l’objet.

Comme Louis XVI ou Nicolas II, qui appartenaient à l’ancien monde des monarchies absolues d’Europe en train de disparaître, Macron appartient à l’ancien monde de la “mondialisation heureuse” et de “l’Union européenne” qui est en train de s’effondrer.

Comme Louis XVI ou Nicolas II, Macron ne semble rien comprendre à ce qui arrive, et croit qu’il pourra se protéger de la colère du peuple derrière une garde prétorienne…

FA
04/01/2019