Manipulation mentale de l’opinion – À défaut de combattre efficacement le coronavirus, c’est la bataille des sondages qui fait rage.

Lecture : 4 min


En ce 25 mars 2020, la presse française nous a gratifiés – à quatre heures et trente deux minutes d’intervalle – de deux “sondages” dont les résultats sont particulièrement cocasses à comparer.

À 13h53, « MACRON ET PHILIPPE EN FORTE HAUSSE DE POPULARITÉ »

À 13h53, le magazine Le Point, relayant un “sondage” de Ipsos, nous a assurés que, contre toute attente, Macron et Philippe seraient… en forte hausse de popularité en pleine crise sanitaire.

La hausse serait proprement stupéfiante puisque la popularité d’Emmanuel Macron grimperait de 14 points.

Au point qu’avec “44 % de jugements positifs sur son action, le chef de l’État retrouve un niveau de satisfaction qu’il n’avait plus atteint depuis le tout début de son quinquennat, en juillet 2017.”

Source : https://www.lepoint.fr/politique/popularite-macron-et-philippe-en-forte-hausse-en-pleine-crise-sanitaire-selon-un-sondage-25-03-2020-2368759_20.php


Mais patatras, 4 heures et 32 minutes plus tard…

À 18h25, « LA CONFIANCE DES FRANÇAIS ENVERS L’EXÉCUTIF EN CHUTE LIBRE »

À 18h25, Le Figaro, relayant un “sondage” de Odoxa avec Dentsu Consulting, nous apprend que “la confiance des Français envers l’exécutif” serait “en chute libre”.

La défiance des Français serait telle que 55 % d’entre eux “jugent que le gouvernement n’a pas pris la mesure de la gravité de la situation” et même, verdict terrible et sans appel : “79 % considèrent qu’il ne sait pas où il va”
.

Source : https://www.lefigaro.fr/politique/sondage-la-confiance-des-francais-envers-l-executif-en-chute-libre-20200325

CONCLUSION

Bien entendu, il se trouvera de bons esprits pour nous assurer que ces résultats sont “tout à fait fiables” l’un et l’autre et que, s’ils se contredisent, ce ne serait qu’une impression.

D’autres bons esprits, plus curieux, se rafraîchiront la mémoire en relisant ce que fut “l’affaire des sondages de l’Élysée”, qui concernait la commande d’études d’opinion par la présidence de la République à partir de 2008, au cours du mandat de Nicolas Sarkozy. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_sondages_de_l%27%C3%89lys%C3%A9e )

Chacun pensera ce qu’il veut de toutes ces études d’opinion dont les financements et bien d’autres choses restent opaques.

On se contentera de remarquer deux choses :

1) d’une part, le deuxième sondage – publié par Le Figaro, donne des résultats qui semblent beaucoup plus conformes à ce que l’on ressent tout autour de soi (une défiance générale contre Macron et sa clique) que le premier sondage qui affirme sans rire que Macron n’aurait jamais été aussi populaire auprès des Français que maintenant.

2) D’autre part, s’il y a bien un invariant dans tous les sondages produits, c’est que l’UPR y est systématiquement ignorée.

Nous venons d’en avoir un nouveau témoignage cet après-midi même : un de nos adhérents résidant à Nice a été contacté par téléphone pour un long sondage portant sur la prochaine élection présidentielle.

Et, comme d’habitude, lorsque le sondeur lui a demandé pour quel parti il votait, et que notre adhérent lui a répondu “l’UPR”, son interlocuteur lui a rétorqué : “l’UPR ne figure malheureusement pas dans ma liste”.

FA
25/03/2020