Pour François Asselineau, Macron a célébré à Montcornet le contraire de ce qu’il est.
Communiqué de presse
En célébrant « l’esprit de résistance » de Charles de Gaulle à l’occasion du 80e anniversaire de la bataille de Montcornet, Macron s’est encore une fois livré à une odieuse opération de communication.
Son seul et misérable objectif – qu’il va user jusqu’à la corde tout au long de cette “Année de Gaulle” – est de tenter de récupérer le prestige de l’Homme du 18 juin pour essayer de remédier à son impopularité écrasante. Et cette tentative de récupération vise à faire croire aux Français que Macron serait le contraire exact de ce qu’il est.
De 1940 à 1969, le parcours personnel, militaire et politique du général de Gaulle, ses discours, son action et toutes ses décisions ont démontré que l’essentiel résidait, pour lui, dans la défense intransigeante de l’indépendance nationale et la défense du peuple français contre toutes les puissances qui veulent l’asservir.
C’est le fil rouge qui relie la bataille de Montcornet à sa présidence dans les années 1960, en passant par le 18 juin, la « France libre », le Conseil national de la Résistance, la Libération, les nationalisations, la fondation de la Ve République, l’établissement d’une force de frappe nucléaire, son refus de l’Europe fédérale, la politique de la Chaise vide à Luxembourg, la sortie du commandement militaire intégré de l’OTAN, le refus du bloc atlantiste, la politique agricole, la politique industrielle, la politique de participation, etc.
De Gaulle s’est toujours donné les moyens d’assurer l’indépendance de l’État vis-à-vis de toutes les puissances du moment.
Il a dit « non » aux forces extérieures qui voulaient asservir la France : qu’il s’agisse de l’Allemagne nazie ou des « deux grands » qui ont dominé l’après-guerre – États-Unis et URSS.
Il a dit « non » aux puissances d’argent et à tous leurs relais médiatiques dont l’obsession constante à travers les époques est de disposer de l’État à leur guise pour maximiser leur profit, quitte à vendre la France à la découpe.
Et lorsqu’il a constaté que la majorité du peuple français ne le soutenait plus, Charles de Gaulle s’est retiré avec noblesse et grandeur en démissionnant de ses fonctions, de chef du gouvernement le 20 janvier 1946 et de président de la République le 28 avril 1969.
Macron est l’anti-De Gaulle.
De tous les points de vue, Macron est l’anti-De Gaulle. Et il l’est même jusqu’à la caricature.
De Gaulle s’est fait connaître aux Français par son entrée en résistance contre les ordres formels du gouvernement de Pétain, ce qui lui a valu d’être condamné à mort par contumace à deux reprises.
Macron quant à lui s’est fait connaître aux Français par un certificat de conformité à l’oligarchie délivré par Jacques Attali au journal télévisé de 20 heures, suivi d’une campagne de promotion médiatique massive et effrénée de deux ans orchestrée par un cercle de milliardaires.
Il n’y a jamais eu nulle trace d’héroïsme dans le parcours de Macron, qui n’est que celui d’un commis de la haute finance, des médias et de l’oligarchie euro-atlantiste.
Servile avec les forts, Macron est méprisant et impitoyable avec les faibles. Les seules personnes auxquelles il est capable de dire « non » sont les salariés, les artisans, les agriculteurs et les indépendants modestes, précaires ou pauvres, c’est-à-dire ceux dont l’État devrait, normalement, se préoccuper au premier chef pour assurer l’égalité et la justice sociale entre les Français.
Macron n’a de cesse que de liquider tout ce qui a fait la grandeur de la France : siège au Conseil de sécurité de l’ONU, armement nucléaire, outil de Défense, grandes entreprises stratégiques, langue française, rayonnement culturel, amitiés mondiales de la France, puissance agricole, services publics, etc. Tout y passe ou est en voie d’y passer.
Macron est incapable de définir une ligne politique indépendante parce qu’il a été promu pour être le serviteur d’intérêts qui le dépassent et qui exigent de lui qu’il fasse passer la France sous les fourches caudines de l’Union européenne, de l’OTAN et des forces qui poussent à la “mondialisation”.
Ce n’est pas l’« esprit de résistance » qui anime Macron mais le « en même temps » : c’est-à-dire l’idée que l’on peut en permanence dire une chose et faire son exact contraire, pour enfumer les électeurs d’un côté et satisfaire ceux qui l’ont promu de l’autre.
Avec Charles de Gaulle, dénonçons un « lascar qui a la vocation de la servilité » et qui « se croit capable, de ce seul fait, de diriger le pays. »
Le commentaire le plus approprié que l’on puisse faire de cette indécente cérémonie de Montcornet, c’est de citer ce que Charles de Gaulle pensait précisément du genre de personnages comme Macron, qui hantaient les allées du pouvoir de la IVe République.
Le fondateur de la France Libre n’avait pas mâché ses mots devant Alain Peyrefitte le 16 janvier 1963 (in C’était de Gaulle, Fayard, Tome 2) et son analyse est aujourd’hui d’une brûlante actualité :
« Il y a plus grave, c’est l’esprit d’abandon. Cette espèce de trahison de l’esprit, dont on ne se rend même pas compte.
L’esprit de Locarno, l’esprit qui nous a amenés à tout lâcher sans aucune garantie, l’esprit qui nous a amenés à laisser réoccuper la Rhénanie, l’esprit qui nous a conduits à rendre sans contrepartie leur charbon et leur acier aux Allemands, pour construire la CECA dans les conditions où on l’a construite.
Comme si le but d’une politique française était de faire plaisir aux autres pays et de faire en sorte qu’il n’y ait plus de France ! Surtout ne pas faire de peine aux étrangers !
Il y a chez nous toute une bande de lascars qui ont la vocation de la servilité. Ils sont faits pour faire des courbettes aux autres. Et ils se croient capables, de ce seul fait, de diriger le pays. ».
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