Sanctions contre la Russie : l’Allemagne anticipe une chute de 20 à 25% des exportations vers la Russie

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L’effet boomerang des sanctions contre la Russie

Le comité de l’économie allemande pour les pays de l’Est anticipe une chute de 20 à 25% des exportations allemandes vers la Russie et la perte de 50000 emplois en Allemagne.

sanctions-russes-allemagne(Photo : http://rdif.ru/Eng_photogallery20)

C’est un véritable cri d’alarme que vient de lancer Eckard Cordes, le président du « Comité de l’économie allemande pour les pays de l’Est », émanation des principales fédérations patronales allemandes, spécifiquement en charge de défendre les intérêts des entreprises actives en Europe de l’Est.

Se fondant sur les dernières données douanières fournies par l’Office fédéral allemand des statistiques, Eckard Cordes a publié un communiqué pour signaler que les exportations allemandes vers la Russie ont chuté de plus de 15% au premier semestre 2014 et celles vers l’Ukraine de 32%, causant un manque à gagner de plus de 3,5 milliards d’euros à l’économie allemande.

Le commerce à destination des autres pays faisant partie d’une union douanière avec la Russie s’est également effondré, avec un recul de -12% des exportations allemandes vers le Kazakhstan et de -21% vers le Belarus au premier semestre, par rapport à la même période l’an passé.

Plus pessimiste encore, le président du Comité de l’économie allemande pour les pays de l’Est a affirmé qu’il « n’est pas exclu qu’à la fin de l’année nous arrivions à un recul des exportations de 20% à 25% à destination de la Russie […] ce qui menacerait 50.000 emplois en Allemagne.»

Commentaires

Eckard Cordes faisait partie de la délégation des chefs d’entreprises et organismes patronaux qui avaient accompagné Angela Merkel lors de sa visite officielle à Moscou le 16 novembre 2012.

À cette occasion, il avait signé un accord de coopération avec Kirill Dimitriev, PDG du “Russian Direct Investment Fund”, devant Angela Merkel et Vladimir Poutine en personne , dans l’une des grandes salles d’apparat du Kremlin (cf. photo : Eckard Cordes est à gauche devant Angela Merkel et Kirill Dimitriev, est à droite et cache en partie Vladimir Poutine).

Son communiqué alarmiste, qui renouvelle les mises en garde du patronat allemand contre “une spirale de sanctions”, ne pouvait pas tomber au plus mauvais moment pour Angela Merkel alors qu’en visite à Kiev samedi, elle a évoqué l’hypothèse de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie, et alors que l’économie allemande vient de connaître une chute inattendue de -0,2% du PIB au deuxième trimestre 2014.

Lentement mais sûrement, la stratégie sereine et précise de contre-rétorsions de Vladimir Poutine est en train de triompher des mensonges éhontés et de l’arrogance guerrière des larbins de Washington.

François ASSELINEAU